Le Cardinal Fridolin Ambongo, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, il s’impose à tout le monde en tant qu’archevêque métropolitain de la ville de Kinshasa. L’Eglise catholique est l’une des églises traditionnelles la plus prépondérante de la République démocratique du Congo. Depuis les Cardinaux Albert Malula, Laurent Monsengwo… le pouvoir n’a jamais su dompter l’Eglise universelle romaine. Ce n’est donc pas aujourd’hui que cela pourra être possible.
Il y avait possibilité d’éviter ce scandale du dimanche 14 avril dernier à l’aéroport international de N’djili. Le Cardinal a été empêché d’accéder au salon diplomatique. Un geste qui a soulevé le tollé mais surtout la désapprobation de l’Eglise catholique toute entière et celle de Kinshasa, en particulier. L’Eglise dans sa vocation de se trouver au milieu du village, appelle à une cohabitation pacifique avec les institutions dont la plupart des animateurs en sont des fidèles plutôt qu’à une confrontation.
C’est ce lundi 15 avril que s’est ouvert, en présence du Pape François, la session de travail d’avril du Conseil de cardinaux, appelé C9 dont Ambongo fait partie. Il est le seul Cardinal africain à siéger dans le C9 après son prédécesseur le Cardinal Monsengwo. La RDC devait être fière de voir l’un de ses valeureux fils porter son étendard au nom de toute l’Afrique dans ce Conseil du Vatican.
La chancellerie de l’archidiocèse de Kinshasa a exprimé son indignation pour ce traitement qu’elle a qualifié de dégradant à l’encontre de l’assistant du Pape François. Elle dénonce le comportement des services officiels aéroportuaires sur la personne du Cardinal qui se rendait à Rome. Les passagers présents à l’aéroport n’ont pas caché leur indignation.
Détenteur d’un passeport diplomatique, il a accès d’office au salon diplomatique tel que reconnu à tous les Cardinaux à travers le monde. Par ailleurs, l’Eglise regrette si ce traitement est lié aux dernières prises de position du Cardinal lors de ses prédictions sur la passivité des dirigeants, sur les conditions de vie de la population la nuit de Pâques. A cette occasion, il a interpellé toutes les personnes impliquées, de quelque manière que ce soit, dans la crise qui sévit en RDC.
L’occasion faisant le larron, le camp de Martin Fayulu a récupéré l’affaire pour se remettre au-devant de la scène politique. Pour l’Ecidé, personne ne peut empêcher le Cardinal de dénoncer les maux qui rongent notre pays. C’est l’une de ses missions prophétiques.
Le gouvernement doit trouver un moyen afin d’harmoniser avec l’Eglise plutôt que de s’engager dans un bras de fer car le contexte socio-politique du pays ne s’y prête pas.
La Pros.