On assiste désormais à une guerre des communiqués. Dans un communiqué publié ce dimanche 13 avril, le porte-parole des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), le général Sylvain Ekenge, a démenti les accusations d’attaque de la ville de Goma portées contre l’armée par la rébellion de l’AFC/M23.
La rébellion qui occupe Goma depuis trois mois affirme que l’armée aurait attaqué cette ville dans la nuit du 11 au 12 avril, mais les FARDC qualifient ces allégations d’« infondées ».
L’armée précise que ses positions les plus proches de Goma se trouvent à plus de 300 kilomètres au nord, dans le territoire de Lubero. A l’ouest, les troupes sont en posture défensive à Walikale, tandis qu’au sud, elles sont établies à des centaines de kilomètres de Bukavu dans les territoires de Mwenga, Uvira, Fizi et Shabunda.
Les FARDC dénoncent un « scénario monté » par l’AFC/M23 pour « camoufler les tueries de civils à Goma, manipuler l’opinion publique et compromettre les efforts de paix en cours ». Pour le porte-parole des FARDC, l’armée réaffirme son engagement en faveur d’un retour durable de la paix dans l’Est de la RDC et dans la sous-région.
52 morts, 72 viols et de centaines des disparus
Le Gouvernement de la République, par le truchement du ministre de l’Intérieur, de la Sécurité et des Affaires Coutumières, a une nouvelle fois condamné avec fermeté les attaques attribuées à l’armée rwandaise et aux rebelles du M23/AFC dans l’Est du pays.
Dans un communiqué publié samedi 12 avril dernier, le gouvernement a dénoncé des violations graves de la souveraineté congolaise, incluant massacres, tortures, viols et pillages systématiques en ces termes : « Ces actes barbares et inhumains sont perpétrés en violation flagrante du droit international et des résolutions de l’ONU ».
Par ailleurs, le gouvernement accuse le Rwanda et ses alliés du M23 de continuer à piller les minerais et autres richesses naturelles dans des zones occupées pour financer leurs opérations militaires avant d’ajouter : « Cette exploitation illégale alimente un cycle de violence et prive le Congo de ses ressources légitimes », déplore Kinshasa.
Il y a lieu de rappeler que ces exactions couvrent la période du 6 au 11 avril 2025 et font état d’un bilan dramatique : 52 morts, dont de nombreuses victimes d’exécutions sommaires, 72 viols et des centaines de disparus. Parmi les incidents les plus marquants, le gouvernement évoque l’attaque du 11 avril à Goma, où un patient a été abattu dans son lit d’hôpital à Kyeshero, sous les balles des assaillants.
Les autorités congolaises réitèrent leur appel à une intervention plus musclée des Nations Unies et à des sanctions accrues contre le Rwanda qui, pour la première fois, commence à ressentir les effets des sanctions internationales. Une situation qui ne manquera pas d’impacter l’appui de l’AFC/M23 sur le terrain des opérations.
La Pros.
