Catastrophe naturelle, nonchalance des autorités ou l’incivisme de la population après les dégâts des pluies diluviennes dans la nuit du 4 au 5 avril dernier. Des questions qui méritent d’être posées alors que les services de Météo de la République Démocratique du Congo et même la météo empirique ont prédit des pluies diluviennes pour ce mois de mars qui vient de s’achever et le mois d’avril en cours.
Le même rituel pour les autorités congolaises dans leur stratégie de subir les événements plutôt que de les prévenir. Une trentaine de morts qu’on pouvait éviter si l’autorité de la ville avait été prévoyante. De André Kimbuta à Gentiny Ngobila avant Daniel Bumba, chacun a trouvé sur sa table à avant d’occuper ses fonctions, la cartographie des constructions archaïques de la capitale.
Après un début de remise à l’ordre trompe d’œil de ses prédécesseurs, Bumba a amené l’opération-miracle Kinshasa-Ezobonga. La dernière pluie a remis en cause tous les discours de programme. En effet, tous les sites où étaient délogés certains riverains notamment, la population sous le pont de la rivière Makelele, les maisons ont poussé comme rien n’avait été décidé. Conséquences : soit l’autorité est faible, soit elle est incapable.
Dans l’hypothèse où cette dernière est incapable, qu’est-ce qu’il en est des prédécesseurs de l’actuel locataire de l’hôtel de ville ? Ça sent le roussi dans le rouage du pouvoir public où tout le monde trouve son compte. Autant de fois que ces populations ont été chassées, autant de fois qu’elles y sont retournées. Curieusement, les postes de police qui se trouvent généralement à côté accordent à sa manière les autorisations à ces récalcitrants moyennant des espèces sonnantes et trébuchantes.
La première responsabilité incombe donc sur le pouvoir public qui pouvait limiter les dégâts de cette catastrophe naturelle si la loi foncière et urbanistique était respectée. En attendant, sur le boulevard Lumumba, dès 2 heures du matin, piétons et automobilistes tentaient tant bien que mal de progresser, parfois contraints d’emprunter le saut de mouton, désormais devenu leur seul refuge au-dessus de la crue.
La situation a été particulièrement dramatique dans certaines communes notamment, à Mont-Ngafula et à Limete. Là, la rivière N’djili, sortie de son lit, a inondé de nombreux quartiers, entraînant des éboulements qui laissent craindre un bilan encore plus lourd.
Alors que les Kinois tentent de panser leurs plaies, l’heure est aussi aux interrogations. Cette énième catastrophe remet sur la table la question de l’aménagement urbain et de la prévention face aux inondations récurrentes dans la capitale.
Parmi les victimes, six membres d’une même famille ont perdu la vie à Matadi Kibala, quartier durement frappé par un effondrement de mur. Dans le même secteur, un enfant est décédé sur le coup, tandis que ses deux parents, grièvement blessés, ont été transférés en urgence dans un état critique.
La Pros.