Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC) a lancé ce mercredi 12 juin 2024 une ‘’campagne de lutte contre l’immoralité et la violence sur les réseaux sociaux et dans les médias’’ en RD. Congo. Prévue pour une durée d’un mois, cette campagne entend limiter ou mieux éradiquer les antivaleurs qui résistent généralement au bon sens, sur la toile, dans le contexte congolais : diffamation, injures faciles, diffusion des images obscènes, atteinte à la vie privée… La cérémonie du lancement s’est déroulée à Fleuve Congo Hôtel et a connu la participation de nombreux invités de marque et des professionnels des médias. L’honorable Tshilumbay, Premier Vice-Président de l’Assemblée nationale, Firmin Mvombe, Procureur Général près la Cour de Cassation, ainsi que Paul Nsapu, Président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) n’ont boudé aucun plaisir à rehausser de leur présence ce rendez-vous. Tout comme Patrick Muyaya Katembwe, le Ministre de la Communication et médias. Une autre présence remarquable, c’est celle du numéro 2 du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH). Plusieurs moments forts ont marqué cet évènement notamment, les panels (2) et la remise des certificats de citoyenneté numérique à un échantillon de participants.
Dans son discours, le Président Christian Bosembe a lancé un appel pressant aux internautes pour un véritable changement des mentalités. Il a également invité les chevaliers de la plume au professionnalisme dans l’exercice de leur profession, tout en réaffirmant, au passage, sa nette détermination à exposer à la rigueur de la loi tous les récidivistes patentés par souci de privilégier le maintien ou encore la restauration de l’ordre.
‘’Croire en un avenir radieux en République démocratique du Congo, ce n’est pas une option. C’est un impératif. Nous devons y travailler sans relâche. La régulation des médias à l’ère du numérique a profondément changé. Les lignes ont bougé. Les temps ont changé… Les notions fondamentales comme, la communication, le journalisme, la presse et les médias ont subi la rigueur de l’évolution. Aujourd’hui, ces concepts n’ont plus la même portée qu’avant l’ère du numérique. Cet univers a radicalement transformé nos vies et notre perception de la réalité, modifiant nos rapports interpersonnels. Tout a changé. Aucun secteur de la vie n’est épargné par le règne sans partage du numérique. Il est désormais impossible de vivre sans le numérique. Aujourd’hui, avec un simple smartphone, ça suffit pour entrer en contact avec le public. On n’a pas plus besoin de grandes écoles de communication pour communiquer. Un simple téléphone suffit créer une chaine YouTube en un seul instant. On n’a plus besoin de faire de grandes études pour donner une information. Face à cette montée de la délinquance et de l’immoralité sur les réseaux sociaux, est-ce que nous devons rester silencieux ? Est-ce que nous devons nous accommoder ? Est-ce que nous devons nous taire face à cela ? C’est pour cette raison que cette campagne que nous estimons cruciale est mise en place, tel un traitement de choc face à une situation aussi grave. Même si les pratiques et les attitudes ont évolué, les principes de régulation restent les mêmes », a explicité Christian Bosembe, appelant ‘’les utilisateurs de Tiktok et Youtube, communément appelés influenceurs, à revenir sur terre.
Vivement un nouveau paradigme !
Pour lui, sans la discipline et la rigueur, le changement restera une illusion en RD. Congo.
« Les réseaux sociaux devraient en principe rapprocher les gens. Ces réseaux sociaux se sont tristement transformés en un foyer d’immoralité. C’est devenu une arme de destruction des communautés. Les guerres se passent sur les réseaux sociaux. Ce sont des maux qui nous rongent aujourd’hui et nous ne pouvons pas faire semblant de ne pas les voir. Les fakenews ont remplacé l’information authentiques. Les journalistes talentueux, vertébrés, sérieux sont malheureusement remplacés par les trafiquants de l’information, dépourvus d’éthique et de conscience professionnelle et qui propagent de fausses nouvelles dans le seul but de chercher des vues. Est-ce que nous pouvons dire que c’est grâce monétisation ou grâce à la démocratisation de notre pays ? Autrefois, ceux qui ne savaient pas se taisaient et apprenaient en silence. Mais, aujourd’hui, ce sont eux qui mènent la danse », a-t-il condamné, de façon ferme, avant d’enchainer par une interpellation.
« Le sensationnel l’emporte sur le rationnel. Où est passée la neutralité ? Où sont passées les valeurs qui, autrefois, fondaient la profession noble des journalistes ? Qui est devenu journaliste aujourd’hui ? », s’est-il interrogé, dans son allocution du jour. Peu avant lui, c’est la Représentante du BCNUDH qui a parlé au nom de son institution. Elle a encensé le travail du CSAC et a condamné le recours aux discours de haine et de division qui, très souvent, embrasent la toile. Le Procureur Firmin Mvombe était également passé à l’estrade. En tant que praticien de droit, il a parlé en premier lieu des infractions auxquelles les médias s’exposent généralement en RDC. Il a évoqué la diffamation, l’outrage et des cas d’imputations dommageables. Firmin Mvombe a également insisté sur une pratique journalistique professionnelle pour un Congo debout. Dans le même élan, il a lancé une mise en garde contre ceux et celles qui prendraient tout le plaisir à marcher sur les lois du pays sur les réseaux sociaux ou dans les médias œuvrant à Kinshasa ou sur l’ensemble du pays où va s’étendre la croisade lancée par le Président du CSAC, Christian Bosembe.
La Pros.
