Trois semaines dans la capitale qatarie pour rien ? La deuxième phase des discussions entre la délégation de Kinshasa et celle de Goma n’a pas évolué comme attendue. Le M23/AFC a décidé de mettre un terme à ces pourparlers. Les préalables entre les deux parties ont été à la base de ce blocage. Mais, on croit savoir que la diplomatie qatarie va s’engager à obtenir le retour des Congolais à Doha.
L’Emirat doit se donner le temps de comprendre les Congolais surtout que c’est pour la première qu’il s’engage dans une médiation de ce genre. Pourtant, les Congolais s’y sont habitués depuis Sun City. Un accord entre les composantes n’était pas possible entre Congolais. Ils s’éternisaient sur les préalables alors que le temps ne jouait pas à leur faveur.
Le gouvernement sud-africain qui avait la charge de les loger et de les nourrir, s’est trouvé dans l’obligation de leur imposer sa logique. C’est ainsi que les personnalités politiques africaines ont été désignées pour présider des commissions stratégiques où les protagonistes ne s’accordaient pas.
Conséquence, l’actuelle constitution avec ses lacunes. Le plus important était d’en finir. Quelques temps après, le Rwanda s’est métastasé avec plusieurs rébellions. Même modus operandi. Kigali crée des supplétifs pour donner à l’agression une connotation congolaise. En réalité, c’est le pouvoir de Kagame qui reste le maître du jeu.
La RDC a vécu cette situation pendant une trentaine d’années sous l’œil complaisant de la communauté internationale. Le temps n’est plus le même. Le Rwanda qui croupit sous les sanctions internationales, vit pour la première fois le retour de la manivelle.
C’est dire que Doha ne doit pas laisser faire les Congolais en comptant sur leur bonne foi. Il faut leur imposer un rythme de travail pour ne pas abuser de l’hospitalité mais surtout de l’impatience qatarie. Il faut donc que l’Emirat actionne son plan B., c’est-à-dire, sa propre feuille de route à soumettre aux deux parties. C’est à cette condition qu’ils vont comprendre que leur l’hôte commence à en avoir marre.
En attendant, les discussions ont achoppé, entre autres, sur le refus du M23 d’associer le dialogue aux relations entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame, estimant que leur mouvement agit indépendamment du différend entre Kinshasa et Kigali.
Tandis que les représentants du gouvernement, souhaitaient, pour leur part, inclure dans le communiqué final un engagement des deux parties à inciter les groupes armés à déposer les armes. Une demande rejetée par les rebelles, qui accusent Kinshasa de collaborer avec certaines milices avant d’exiger le retrait des FARDC et des combattants Wazalendo de certaines zones comme Walikale, récemment reprises par les forces armées congolaises.
Entretemps, l’interruption des pourparlers à Doha, ne manquera pas faire monter la tension sur le terrain où le cessez-le-feu fragile était déjà observé sur divers fronts pendant près d’une semaine. Toutefois, aux dernières nouvelles, Kinshasa et le M23/AFC annoncent des avancées positives à Doha. Dans un communiqué, publié tard, mercredi 23 avril 2025, Kinshasa et le M23/AFC ont affiché leur engagement commun en faveur de la cessation immédiate des hostilités et du rapprochement pour des discussions directes fructueuses.
La Pros.