Les élections du 20 décembre 2023 arrivent à grands pas. La campagne électorale qui débute le 19 novembre prochain, s’annonce palpitante. La formation des cadres et militants de Congo Innovation Sociale (CIS) constitue le cheval de bataille de la présidente nationale du parti, l’Architecte-Urbaniste Claude Dipo Esabe alias « La Fille aînée de Fatshi Béton ». Ils sont venus nombreux, le samedi 14 octobre 2023, dans la salle Foodmarket au croisement des avenues Etienne Tshisekedi (ex-Huileries) et Itaga à Kinshasa pour écouter religieusement l’exposé du Professeur Emérite Alexis Mbikayi Mundeke.
«Comment battre campagne et gagner facilement n’importe quelle élection ? »
C’est le thème développé par cette éminence grise, ce politologue, au cours de ce séminaire atelier qui a drainé du monde malgré la pluie qui s’est abattue dans la capitale cette matinée-là.
Sous la modération du duo Stéphane Yuma Kalema et Ange Mono Makiese Kedo, les cadres et militants de CIS étaient scotchés dans leurs fauteuils pour suivre cette conférence combien importante en cette période électorale. « Cet exposé est structuré en trois points. Le premier clarifie les concepts de base, à savoir : démocratie, communication politique, parti politique, idéologie, élection et décentralisation.
Le deuxième aborde la thématique des campagnes électorales. Enfin, le troisième planche sur les stratégies de communication principales les stratégies de communication. » Telle a été la note introductive de ce Directeur du Collège Doctoral de l’Institut Facultaire des Sciences de l’Information et de la Communication (IFASIC).
Même si c’est le second et troisième point de l’exposé qui ont plus captivé l’attention de l’assistance, il y a eu lieu de revenir sur un concept qui fait cruellement défaut dans l’arène politique congolaise. Il s’agit de l’idéologie. Alexis Mbikayi l’a défini comme un système de valeurs ou de pensées acceptées comme un fait établi ou comme une vérité par un groupe donné. Selon lui, l’idéologie est formée d’un certain nombre d’attitudes face aux diverses institutions et divers phénomènes de la société.
Elle offre à ses adeptes une image du monde à la fois tel qu’il est, et tel qu’il devrait être et, ce faisant, elle ordonne l’univers, si complexe pourtant à un ensemble relativement simple et intelligible.
Abordant le deuxième point, ce Professeur émérite a, aux côtés de Claude Dipo Esabe dit « Maman Solution » et des deux modérateurs, expliqué que la campagne électorale est l’ensemble des moyens de communication qui sont utilisés dans une période donnée par les candidats, les partis politiques et organisations qui les soutiennent afin de convaincre les électeurs, pris individuellement, de leur apporter leur suffrage pour les postes qu’ils briguent. Et, c’est quoi l’objectif de toutes campagnes électorales ?
L’orateur du jour y a répondu comme suit : « d’abord de rassembler son propre camp et d’éviter toutes dispersions, puis d’agréger à cette masse d’électeurs plus lointains mais qui peuvent à cette occasion rompre avec leurs comportements antérieurs. En outre, l’objectif d’un candidat ou d’un parti politique est de remporter la consultation électorale c’est-à-dire, d’obtenir la majorité de suffrage. »
Grâce au Professeur Mbikayi, les participants ont appris qu’il existe l’électorat acquis, l’électorat « flottant » et l’électorat hostile au candidat ou au parti. Face à cela, les prétendants au pouvoir doivent se conduire comme des stratèges, c’est-à-dire que les actions sont orientées vers le succès de leur campagne de mobilisation des électeurs. Selon ce conférencier, la stratégie de communication électorale doit répondre à un double objectif : mobiliser l’électorat acquis pour qu’il se rende aux urnes et qu’il vote effectivement pour « son » candidat ou « son » parti, et convaincre l’électorat flottant d’opter pour le candidat ou le parti considéré.
Quels sont les moyens à utiliser pendant la campagne électorale ?
Voici sa réponse : « Ces moyens peuvent être analysés comme des médias entendus comme équipement technique permettant aux hommes de communiquer l’expression de leurs pensées, quelles que soient la forme et la finalité de leurs pensées. »
Et de poursuivre : « On distingue quatre familles de médias : les médias autonomes, les médias de diffusion, et les médias de communication. Les médias autonomes regroupent les supports sur lesquels sont inscrits les messages sans l’aide d’aucun réseau de transmission. On range dans la famille de médias politiques autonomes l’affichage politique, les professions de foi, les journaux et les tracts électoraux, les livres de réflexion ou d’entretien, et enfin l’espace dans la presse écrite, les cassettes audio et vidéo. Les médias politiques de diffusion se caractérisent par la transmission des messages (messages politiques en l’occurrence) par la voix des ondes hertziennes. Ce sont donc la télévision et la radio. Alexis Mbikayi Mundeke a aussi souligné, en outre, l’importance des meetings et des porte-à-porte.
Ce séminaire atelier made in CIS a édifié plus d’un. Chapeau bas à la présidente nationale de CIS de gratifier le public d’une telle formation parce que rares sont les partis politiques qui forment leurs militants, surtout en matière électorale. Beaucoup se lancent dans les joutes électorales à l’aveuglette et sans préparation. Jeune formation politique, CIS a aligné plus de 300 candidats aussi bien à la députation nationale que provinciale et avait déjà, lors d’un Congrès extraordinaire du parti, investi et proclamé Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo comme candidat Président de la République.
A titre de rappel, la Communauté Famille Chrétienne (CFC) avait, sous la houlette du Grand Berger Léon Botolo (cofondateur) procédé dernièrement à la présentation des candidats députés nationaux et provinciaux ainsi que des conseillers municipaux au Centre Canaan. CFC est une structure de l’Eglise Catholique qui totalise 40 ans l’année prochaine et qui a été initiée par trois couples. Plus de 40.000 familles de par le monde ont intégré la Communauté Famille Chrétienne. Devant le collège des Bergers, madame Claude Dipo Esabe, une fervente chrétienne catholique, a également été présentée comme candidate à la députation nationale dans la circonscription électorale de la Funa à Kinshasa. Histoire de faire élire des vrais chrétiens à différents échelons afin de transformer ce grand Congo.
Sur l’ensemble du territoire national, hormis les coins du pays en guerre, la campagne électorale aura lieu du 19 novembre au 18 décembre 2023, selon le calendrier de la Centrale électorale. Le 20 décembre, c’est la date prévue pour le vote du Président de la République, des Députés Nationaux, Provinciaux et Conseillers Communaux.
Pour la députation nationale, la Ville-Province de Kinshasa compte 3.900 candidats pour 56 sièges répartis comme suit : District de la Funa : 828 candidats pour 12 sièges ; District du Mont-Amba : 776 candidats pour 11 sièges ; District de la Lukunga : 984 candidats pour 14 sièges ; District de la Tshangu : 1312 candidats pour 19 sièges. La bataille électorale sera donc très rude dans la capitale.
James Mpunga Yende