En dépit de plusieurs années de somnolence, la SONECA, Société Nationale des Editeurs, Compositeurs et Auteurs, que d’aucuns croyaient être en liquidation, va totaliser le 6 décembre prochain, 54 ans d’existence. Voilà ce qui justifie sa grande cérémonie organisée le vendredi 25 août de la semaine qui vient de se clôturer, dans l’enceinte de l’amphithéâtre du ministère des Affaires Etrangères, à la Gombe.
Au cours de cette cérémonie, son Président du Conseil d’Administration, le célèbre artiste et éditeur Adios Alemba a, de concert avec sa Directrice Générale, madame Octavie Kembi, procédé à la remise des brevets à plus de mille inspecteurs de droit d’auteurs ainsi que des diplômes de mérite artistique à une centaine d’artistes, toutes catégories confondues.
A en croire M. le PCA, allusion faite à Adios Alemba, lors de son discours d’ouverture, ce moment a été pour lui une occasion mémorable annonciatrice du réveil de la SONECA. Ce patron de Gillette d’or, mieux connu par son tube ‘’mille sourires des années 81-82, s’est dit déterminé à porter haut l’étendard et la visibilité de la culture congolaise tant sur le plan national qu’à l’échelle globale, via à la fois son implantation à travers le monde et l’exploitation de nouvelles pistes de la technologie actuelle.
Adios Alemba a promis de continuer à lutter en faveur de la dignité de l’artiste congolais. Pour envisager d’y arriver, il a choisi de placer son déterminisme sur sa ténacité qui permettra à la source lumineuse de la culture et arts congolais d’être désormais réellement ramenée à la surface du sol de la République Démocratique du Congo, à l’heure actuelle connue à travers le monde pour sa vitalité musicale. C’est au travers, foi sur ses propos, de la rumba, aujourd’hui reconnue comme le patrimoine mondial de l’humanité. Pour lui, les artistes congolais devront désormais rentrer dans leurs droits.
Maman Anosandjo, comédien de son état, de son vrai nom ‘’Marius Bayolo’’, sous son aspect détravesti, a été parmi les heureux nominés dans la catégorie diplôme de mérite artistique. Il y avait parmi d’autres nominés de cette même catégorie, Jadot le Cambodgien, artiste chanteur, un ancien de Viva La Musica ; Assimba Bathy, dessinateur caricaturiste ; Godé Mbemba, alias Lofombo, vertueux guitariste, ancien de l’Empire Bakuba ; Djo El, artiste chanteur, ancien de Grand Zaïko Wawa ; Maître Bebin, cinéaste ; Louis Onema, arrangeur des sons ; Maman Jacquie Olanzo, danseuse ; Isaac Mundele, sculpteur à base d’objets de récupération (clous et consort) ; Kandungi Munzanzu, le concepteur du Franc congolais ; Paul Lufwa, sculpteur et fils de Feu Lufwa, auteur du Batteur de la Foire de Kinshasa ; Serge Manga, sculpteur, auteur de plusieurs œuvres, la liste est longue et non exhaustive. Dominique Mabua, ancien danseur de l’Empire Bakuba ; Papy Ndala, Manager et coach international sur le business et accompagnement des structures et organisations, et Henry Kasongo, pour ne citer que eux, ont été plutôt parmi ceux qui ont reçu les brevets d’inspecteurs de droits d’auteurs.
Dans sa joie de nominée, Maman Anosandjo, autrement dit la première dame d’Afrique, a eu des mots justes pour remercier dans un premier temps le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, pour avoir pris l’irréfragable décision de remettre la SONECA sur le chemin de ses droits, détournés durant plus de 12 ans par ses détracteurs, jusqu’à hauteur des millions de dollars. Elle a, en second lieu, dit ‘’merci’’ aux autorités de la SONECA, ci-haut évoquées, pour ne l’avoir pas jetée dans l’oubli en lui octroyant, au même titre que ses pairs, ce diplôme de mérite artistique.
La Première dame d’Afrique a déclaré sienne la lutte du PCA Adios Alemba déjà mise en marche en faveur du recouvrement des droits d’auteurs et droits voisins de tous les artistes congolais jusque-là abandonnés à leur triste sort par les différents régimes qui se sont succédé. C’est le cas, l’un des plus illustratifs, de Serge Manga (devenu aveugle), réalisateur de plusieurs œuvres : le Lion assis devant le Palais de Marbre, ‘’les Enfants de la rue rescolarisés érigés en face de Kin-Mazière, le Vieillard et le Jeune homme au rond-point Ngufu à Matete, le Monument de la Place de la Révolution à Bukavu, celui de la place des Armoiries à Brazzaville, la statue du Président Léon Mba à Libreville…
Dans la foulée, Adios Alemba a rassuré ses collègues artistes au sujet de la promesse du Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, de faire désormais du droit d’auteur en République Démocratique du Congo, un droit de l’homme par excellence. Voilà ce qui justifie le tout premier diplôme de mérite artistique qu’il a pris soin de lui faire parvenir par l’entremise de son conseiller en la matière qui a été présent dans la salle.
A contrecourant de la tant vantée liquidation à laquelle ont longtemps fait allusion les artistes de ‘’l’autre société dont la raison sociale a l’air de contenir une coda qui n’est plus qu’un passage final d’un morceau de musique mal exécuté’’, Adios Alemba, sans vouloir en parler, a plutôt recouru aux mots dépourvus de toute équivoque pour évoquer plutôt l’homologation que la SONECA vient d’obtenir de la part du tribunal de commerce avec une durée de 99 ans selon le droit OHADA. Il s’agit donc cette fois-ci d’une SONECA qui ira de générations en générations et de renouvellements en renouvellements. Pour en parler de fond en comble et dans tous ses détails, le PCA Adios a promis pour très bientôt la tenue d’un point de presse dont la date et le lieu seront communiqués dans les tout prochains jours.
Ça sera donc la dissipation de la confusion à laquelle le Premier Ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, avait demandé, il y a de cela plus d’une année, à la Ministre de Culture, Arts et Patrimoine, Catherine Furaha, de bien vouloir mettre fin.
Pour votre supplément d’information, retenez que SONECA, qui en RDC est un acronyme pour Société Nationale des Editeurs, Compositeurs et Auteurs, est, en langue portugaise, un mot à part entière avec comme traduction en français ‘’SOMNOLENCE’’ ou ‘’SONGE BREF’’.
Fini donc de la somnolence qui n’a que trop duré au sein de la SONECA que voici désormais en plein réveil de ses activités.
Saint-Germain Ebengo