Les IXès Jeux de la Francophonie n’auront pas seulement recueilli les avis majoritairement favorables pour leur succès. Une frange de leaders qui se recrutent, pour la plupart, dans l’opposition refuse de reconnaître les efforts consentis par les organisateurs pour gagner ce pari. Néanmoins, la République démocratique du Congo se trouve désormais hissée au firmament des pays africains dotés des équipements au standard international. Donc, Kinshasa peut se bomber le torse pour toutes les infrastructures rénovées.
Quoi qu’il en soit, le grand Kivu et l’Ituri vivent dans les cœurs des Congolais de Kinshasa et des autres provinces. Cette population meurtrie qui vit au quotidien les atrocités du M23 et des autres forces négatives, est toujours présent dans les pensées des Congolais qui ne cessent de lui rendre hommage notamment, en observant debout quelques minutes de silence chaque fois que l’occasion se présente. Les discours des officiels ne manquent d’indexer l’agression barbare de la RDC dans sa partie orientale.
L’opposition qui, pendant les dix jours de ces jeux, avait visiblement observé une certaine trêve, a fini par dégainer. Quoi de plus normal dès lors que l’actualité reste dominée par les 9ès jeux de la francophonie. A quelque cinq mois des élections, les points marqués par l’adversaire, compte énormément. C’est comme cela que la coalition Lamuka ne se laisse pas obnubiler par le succès de ces jeux.
L’aile Lamuka proche de Martin Fayulu a commencé par exiger la levée de l’état de siège au Nord-Kivu et en Ituri proclamé depuis mai 2021 en indiquant que des dizaines de civils ont été tuées dans les deux provinces durant la période des jeux dans la capitale avant d’ajouter que l’état de siège n’a fait qu’aggraver la situation sécuritaire.
Et de renchérir que les autorités étaient distraites par les jeux pendant que les populations de l’Est étaient massacrées par des forces négatives. En Ituri, a enchainé cette aile de Lamuka, 15 Congolais ont été massacrés, et au Nord-Kivu, plusieurs morts également. Ce, avant de s’interroger : « Que justifie encore le maintien de l’état de siège qui s’est révélé être un véritable naufrage sécuritaire ? »
«Il y a eu plus de massacres qu’avant l’état de siège. Lamuka rappelle que le rôle de l’état, ce n’est pas de faire danser ses concitoyens, mais de les protéger. Il faut de toute urgence lever l’état de siège pour le remplacer par des mesures sécuritaires beaucoup plus réalistes, plus adaptées pour qu’enfin, nos populations soient protégées » a souligné, le professeur Kalele, porte-parole de Lamuka.
Dans le même registre, le président du parti politique Action pour la démocratie et le développement au Congo (ADD-Congo) de Prince Epenge enfonce le clou en faisant savoir que malgré l’état de siège, certains territoires de la province du Nord-Kivu sont toujours sous occupation rwandaise et d’autres sont gouvernés par les pays de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) avant de déplorer : « Le Congo est un pays orphelin. Les Congolais ne peuvent pas compter sur monsieur Félix et son régime».
Seth Kikuni aussi
L’un des candidats malheureux à la magistrature suprême de 2018, Seth Kikuni, proche de l’aile de Martin Fayulu et leader du parti politique Piste pour l’Émergence a, quant à lui, soutenu à travers son compte Twitter, que l’organisation de ces Jeux de la Francophonie a révélé au grand jour la médiocrité de la République démocratique du Congo.
« Le show digne de 1974 avec son lot de cultes de personnalité a été présenté comme grand accomplissement aux jeunes Congolais de 2023 « , a-t-il ajouté avant d’évoquer le dossier Chérubin Okende où sa famille attend que justice soit faite, l’occupation d’une partie du territoire de la RDC et la perte du pouvoir d’achat de la population.
In fine, ce leader de l’opposition a déploré pour une énième fois les intentions mesquines de la CENI de vouloir promouvoir la fraude au détriment de la méritocratie. À l’en croire, la centrale électorale continue à fabriquer des chiffres qui n’existent que dans sa tête.
Emma Muntu