La problématique de la sécurité alimentaire inclusive des personnes vivant avec handicap (PVH) a été au centre d’un atelier de réflexion organisé par la Fédération nationale des associations des personnes handicapées du Congo (FENAPHACO) et les Organisations des PVH représentatives et à caractère national, dans le cadre du Consortium du projet We Are Able (Nous sommes capables).
Selon Me Patrick Pindu-di-Lusanga, Coordonnateur national de la FENAPHACO, l’objectif de cet atelier qui a bénéficié du concours des ONG internationales ZOA et VNGI ainsi que FAPH (Forum africain des personnes en situation de handicap), est de permettre aux PVH d’avoir non seulement droit à la nourriture mais, à tout autre avantage. Notamment, les financements, les crédits, l’emploi, l’éducation, l’accès aux équipements de la mobilité etc. Une stratégie commune mise en place afin d’amener le gouvernement de la République, à pouvoir présenter le rapport initial sur la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, au Comité des Droits des personnes handicapées à Genève. Aussi, réfléchir sur des stratégies à mettre en place afin que le parlement et le gouvernement congolais vote et promulgue la Loi autorisant la ratification du Protocole à la Charte Africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des personnes handicapées en Afrique par la RDC. Et, pousser le gouvernement à se pencher sur les mesures d’accompagnement et d’application dans la mise en œuvre de la Loi organique portant promotion et protection des droits des PVH, afin de permettre à ces dernières de jouir réellement de leurs droits.
M. Prince Kalenga, Coordonnateur-RDC du Programme We Are Able, a indiqué que ce projet vise à renforcer des capacités de la société civile, plus particulièrement les associations des handicapés afin de leur permettre de connaître leurs droits et les revendiquer tout en suscitant la mise en place des réseautages et des plates-formes des PVH. Cela, pour qu’ils puissent mettre des stratégies de plaidoyer auprès des détenteurs du pouvoir, pour améliorer leur sécurité alimentaire.
Il sied de rappeler que le projet We Are Able est piloté depuis près de trois ans dans la province du Sud-Kivu, précisément dans les territoires de Kalehe et d’Idjui. Dans les zones d’intervention, toutes les couches sociales existantes dans les deux territoires connaissent le handicap, les droits humains de la personne handicapée et l’inclusion.
Parmi les acquis de ce projet, M. Prince Kalenga explique que le gouverneur du Sud-Kivu, les Administrateurs des territoires, les responsables des chefferies ainsi que les ministres et députés provinciaux, prennent au sérieux la question du handicap dans cette partie du pays. Ce qui leur permet d’intervenir positivement en faveur des PVH.
Réactions
Dans les commentaires, Mme Mélanie Musawu, présidente provinciale du Réseau des jeunes handicapés à la FENAPHACO, a affirmé qu’une personne en situation de handicap ne peut pas se prendre en charge s’il n’y a pas un coup de pouce du gouvernement. Selon elle, c’est à l’Etat à qui revient la charge de procurer de l’emploi aux personnes vivant avec handicap, afin que celles-ci puissent assurer leur alimentation de manière inclusive.
Elle a rappelé que le plaidoyer à ce sujet, ne sera pas mener individuellement, mais c’est plutôt une démarche qui doit être planifiée au niveau des différentes organisations des personnes handicapées, afin de contraindre le gouvernement d’améliorer la situation de la sécurité alimentaire des PVH.
De son côté, M. Limese Liwawi Jean-Denis, président des jeunes handicapés de la FENAPHACO pour la province du Sud-Ubangi, dit avoir compris que les PVH ne peuvent pas seulement attendre qu’on leur distribue la nourriture. Ils doivent plutôt avoir des emplois qui leur permettront de vivre décemment.
Pour sa part, Mme Modestine Kazadi, membre de la Fédération des Associations des Personnes Atteintes d’Albinisme de la RDC, a salué cette initiative à travers le projet We Are ABLE (Nous sommes capables), qui a ciblé les PVH. Selon elle, ce projet aide les PVH à renforcer leurs capacités et à disposer des connaissances des lois qui les concernent, pour être en mesure de faire des plaidoyers et de les revendiquer.
JN