*La plupart des partis politiques en RDC sont fondés sur une vision tribale, amicale et clientéliste. C’était la même expression des premiers partis politiques au Congo dont P. Lumumba essayait de se démarquer pour privilégier l’unité nationale mais, sa vision avait été bloquée par les impérialistes. La réalité profonde est autre, les congolais savent vivre dans la diversité, même si les populistes en mal de pouvoir savent attiser les démons de la division.
Le système des partis politiques à l’occidentale est une illusion au Congo, car dans tous les essais réalisés, cela a entrainé la dérive dictatoriale, au marchandage politique, à la corruption maladive, à la mangeoire nationale, à l’impunité et à la mauvaise gouvernance.
Notre culture politique n’a pas atteint l’idéal politique d’une vraie démocratie fondée sur les projets socio-économiques.
Notre classe politique est le foisonnement des partis politiques alimentaires, des tendances tribalistes et régionalistes.
On voit l’exemple avec la plupart des partis politiques en RDC où tout tourne autour de l’appétit de l’autorité morale.
En lisant l’histoire politique de la RDC depuis 1960 à nos jours, l’expérience des partis politiques a démontré qu’ils contiennent tous les mêmes tares qui tournent autour d’un point central (népotisme, manipulation de masse, clientélisme et culte de fanatisme).
Cependant, malgré la bravoure de certains cadres politiques, la majorité des autorités morales finissent par se dissocier et s’éloigner de la volonté du peuple et se transformer, après les élections, à des oligarchies dictatoriales.
Il faudrait restructurer profondément les partis politiques pour avoir les vraies associations politiques dotées d’une doctrine idéologique claire, capable d’éduquer et former leurs adhérents à la doctrine qu’ils veulent, à la vie démocratique d’une nation et à l’exercice de leurs devoirs et droits citoyens.
Où sont les hommes et femmes politiques animés par des idéaux et des valeurs socio-politiques utiles pour notre nation pour faire un bloc contre les défis du Congo ?
Lorsque Mzee L.D. Kabila avait dit que le peuple doit se prendre en charge, cela ne doit pas rester un simple slogan. De même, lorsque nous disons que c’est pour le peuple avant tout et rien que pour le peuple, cela ne doit pas être un vœu pieux.
C’est au peuple qui connaît mieux ses besoins et non pas des technocrates spéculant sur les conditions et les réalités populaires.
Nous prenons une communication permanente et un échange réel entre les acteurs politiques, économiques et la population lambda.
Et non une communication du maître à ses élèves, non pas de discours circonstanciels pour des fins électorales et de positionnement mais, un échange entre les adultes qui veulent véritablement transformer leur nation ensemble.
Un climat de dialogue permanent à la base et au niveau national qui permet d’identifier les besoins prioritaires et des alternatives.
Pour ce faire, le Congo ne doit pas être fondé ou forgé sur base des courants extravertis, ni des groupes tribalistes et régionalistes.
Le Congo doit être, plutôt, fondé sur l’âme de l’unité dans sa diversité culturelle et tribale.
Le travail pour nous tous est de booster pour arriver à dépasser ou à fusionner la vision culturelle de la diversité des tribus congolaises pour un pacte citoyen capable de ressortir cette âme commune, de promouvoir l’unité nationale et le désir ardent de vivre ensemble, tout en protégeant ce qui est commun. L’inconvénient avec le mot union : « c’est que quand vous le mettez au pluriel, cela fait des unions ».
Mapenzi Manyebwa
Ecrivain, enseignant et expert en projets de développement