‘’Face aux nombreux périls qui menacent nos systèmes sociétaux et les socles de notre existence nationale d’une implosion aux conséquences incalculables, nous sommes bien dans l’obligation de forger collectivement un sursaut éthique, cognitif et citoyen de fond. Seul ce ressaisissement rédempteur est susceptible de nous amener à prendre acte de la complexité multidimensionnelle et de la profondeur historique des crises qui ensanglantent indéfiniment notre patrie. Tirant toutes les conséquences de nos erreurs et défaillances passées, il nous faut, cette fois-ci, agir en âme, en conséquence de cause et en pleine possession de tous les moyens de nos projets !’’, démontre Didier Mumengi, Coordonnateur Général du Secrétariat Technique du Pacte Social CENCO-ECC, dans une note sanctionnant les travaux de l’Assemblée Episcopale Provinciale de Kinshasa, tenue la semaine dernière, au Centre catholique Nganda, à Kinshasa. Lisez, d’ailleurs, toutes les précisions énumérées par Didier Mumengi, dans le cadre du Pacte Social ECC-Cenco.
ARCHIDIOCESE DE KINSHASA
SESSION ORDINAIRE DE L’ASSEMBLEE ÉPISCOPALE PROVINCIALE DE KINSHASA (ASSEPKIN)
CONFERENCE DE L’ECRIVAIN DIDIER MUMENGI
COORDONNATEUR GENERAL DU SECRETARIAT TECHNIQUE DU PACTE SOCIAL CENCO-ECC
Eminence, Excellences, Révérends Pères et Abbés, Révérendes Sœurs,
Distingués membres de l’Assemblée Épiscopale Provinciale de Kinshasa,
« Ministres de Dieu et serviteurs de l’évangile de Jésus-Christ », si vous avez, archevêques, Evêques, Vicaires, Pères, Abbés, Sœurs, Consacrés, vous qui êtes tous pleinement conscience de ce que vous faites ou de ce que vous devriez faire pour nous, les fidèles chrétiens; est-ce que vous avez vraiment et toujours conscience de ce que vous êtes pour nous, de ce que vous représentez pour chaque laïc chrétien catholique ?
Pour nous, nous qui adhérons à la foi de l’Église catholique, reconnaissant le Pape comme successeur de Saint Pierre et l’autorité des Évêques, Nous qui pratiquons les sept sacrements comme signes de la grâce de Dieu…
Pour nous, en effet, Vous Archevêques, Evêques, Vicaires, Pères, Abbés, Sœurs, Consacrés, Vous incarnez l’espérance, car vous êtes témoins et agents actifs des promesses de Dieu. Mais aussi, parce que votre travail consiste non seulement à insuffler la foi et la confiance en nos vies des fidèles chrétiens, mais aussi de dynamiser notre engagement envers Dieu et la société congolaise.
Pourquoi êtes-vous témoins et serviteurs de l’Espérance ?
- Parce que Vous êtes Porteurs de promesses divines. Et l’espérance signifie l’attente de l’accomplissement des promesses de Dieu, et Vous les ministres de Dieu, votre rôle consiste à nous guider, nous les fidèles, vers cette promesse de salut ici-bas.
Pourquoi êtes-vous acteurs et porteurs de l’Espérance ?
- Parce que Vous êtes Stimulateurs de la foi. Et L’espérance signifie aussi une force qui dynamise la foi et l’engagement du croyant. Les ministres de Dieu que Vous êtes, par vos enseignements, vos homélies, vos prêches et surtout votre exemple, Vous nous aidez à maintenir et à renforcer cette espérance.
Pourquoi êtes-vous veilleurs et Pasteurs de l’Espérance ?
- Parce que Vous, étant Témoins de la parole de Dieu, vous vous appuyez sur la parole de Dieu pour interpréter l’histoire, la vie sociale dans notre pays, Nous aidant ainsi, Nous les fidèles, à voir le salut à l’œuvre ici-bas, même dans les moments difficiles.
Pourquoi êtes-vous laboureurs de l’Espérance ?
- Parce que Vous êtes pour nous, Vous tous et chacun de vous, nos Ancres de stabilité dans chacun de nos destins. Et l’espérance fonctionne au dans nos profondeurs comme une ancre solide qui nous maintient fermes dans notre responsabilité sociale et éthique chrétienne. Vous les ministres de Dieu, en faisant vivre cette espérance en nous, Vous devenez un puissant soutien pour ceux et celles d’entre nous qui pourraient s’en éloigner, ceux et celles d’entre nous qui pourraient perdre confiance en leur humanité.
Pourquoi enfin êtes-vous encore témoins et serviteurs de l’Espérance ?
- Parce que vos Soutanes, Vos Aubes, Vos Étoles, Vos Chasubles, Vos Chapes, Vos Cols romains… enfin tous vos vêtements distinctifs incarnent un « Appel à l’engagement ». Et L’espérance est une force mobilisatrice qui pousse à l’action. Les ministres de Dieu que vous êtes, par votre engagement à vivre selon l’Évangile, montrent comment cette espérance doit se traduire en action ici-bas et sans délais.
De ce mot « Espérance », qui veut dire croyance en un avenir meilleur et confiance en la réalisation du bien, tirons une conclusion avec Saint Augustin qui a dit : « L’Espérance a deux enfants magnifiques : la première est une fille qui s’appelle colère, et le deuxième est un garçon que l’on appelle « courage ». La colère représente une indignation face à ce qui est injuste ou inacceptable, c’est-à-dire, la guerre, la violence et toute souffrance. Le courage est le devoir d’agir concrètement afin que le bien et le juste puissent effectivement s’accomplir, à savoir : construire la paix et le bien-vivre ensemble fraternel.
Si la foi est inséparable du courage qui la met en œuvre, une forme de ce courage, c’est de vouloir l’Église comme source de la société alternative à cette dynamique sociétale délétère, qui sème la mort, la violence, la souffrance, la peur, le doute… Aussi, parce que l’Eglise vit effectivement dans cette société et même pour le salut de celle-ci, et que Dieu a une parole pour toutes les difficultés et pour tous les problèmes concrets qui martyrisent toute société, comment ne pas aller chercher le salut du Congo dans l’Évangile, à travers la foi en Jésus-Christ, dont la Parole offre une libération du péché et de l’insatisfaction, menant à une transformation individuelle et sociétale radicale.
Quand on évoque la Doctrine sociale de l’Eglise et la Responsabilité sociétale du chrétien, c’est la question des devoirs de l’Eglise en tant que « sentinelle de la nation » qui se trouve ici posée sur le plan pratique.
Que dit la Bible sur le rôle de « sentinelle de la nation » confié à l’Eglise par l’Éternel ? Dans Esaïe 62/6, la Bible dit : « Sur tes murailles, Jérusalem, j’ai placé des sentinelles ; elles ne se tairont ni le jour, ni la nuit » … Ce rôle de « sentinelle » découle de cet Évangile selon Ésaïe, et consiste à tout faire pour que la foi soit incarnée par des actions pratiques sur terrain et des œuvres sociétales, reflétant l’amour de Dieu pour l’humanité… Car la foi sans les œuvres est morte. C’est ce que la Bible nous rappelle dans Jacques 2 :17.
Tout ce qui précède conduit au questionnement ci-après : « Nous, fils et filles de Dieu établis en République Démocratique du Congo, qui sommes-nous et pourquoi sommes-nous si accrochés à ce mot « Espérance » ?
Nous sommes ce peuple qui a subi 5 siècles d’esclavage. A cette époque, le « Port de MPINDA », aux encablures de Moanda, était le plus grand port négrier de l’Atlantique Sud, ainsi que le premier pourvoyeur d’esclaves pour les plantations du Brésil et de Mantazas au Cuba.
Nous, Congolaises et Congolais, nous sommes ce peuple qui, après les inqualifiables abominations de la « Traite négrière », nous avons été victimes, 75 ans durant, de la vassalisation coloniale la plus cruelle, étant les seuls peuples colonisés à avoir ignoblement subi le supplice des mains coupées.
Ainsi, tour à tour : massacres de masse, tortures et châtiments corporels, asservissement déshumanisant, villages rasés, chefs coutumiers décapités, etc. Rien ne fut épargné aux Congolais qui cherchaient à se soustraire au travail forcé… Il n’y avait guère l’ombre du moindre pardon pour les Congolais qui ne récoltaient pas assez de caoutchouc ou ne rapportaient pas suffisamment de pointes d’ivoire. La sanction, c’était la mort ou les mains coupées.
D’où cet autre questionnement : « Avons-nous, le 30 juin 1960, jour de notre indépendance, marqué un stop collectif pour exorciser tous ces traumatismes accumulés au tréfonds de notre ADN depuis la traite négrière ? » Pourquoi sommes-nous devenus un peuple autodestructeur de notre propre pays ? Pourquoi, 65 ans après l’indépendance, sommes-nous devenus une société aussi déstructurée, et un pays aussi facile à envahir, aussi facile à agresser et occuper ?
L’initiative CENCO-ECC du « Pacte Social pour la Paix et le Bien-vivre ensemble » propose à la société congolaise de prendre le temps d’un stop sociétal transfiguratif, pour faire le point et interroger les aptitudes de nos ressorts cognitifs et éthiques intrinsèques à résoudre tous ces crises, parfois primitives, qui jettent de l’opprobre sur notre humanité congolaise.
Ce devoir de rédemption cathartique est un « dialogue quadripolaire », qui puise son inspiration dans l’épître de l’Apôtre Paul aux Philippiens, qui est à la fois une « Lettre d’exhortation à l’unité », un appel à surmonter les conflits fraternels et à rester unis dans la foi. Son chapitre 4, versets 8 et 9, exhortent « les croyants à cultiver des pensées centrées sur ce qui est bien, vrai, juste, pur, aimable, louable et vertueux, et à mettre en pratique ces enseignements pour recevoir la paix de Dieu ».
Le premier pôle de ce « dialogue à quatre jalons structurels » est le « dialogue entre nous » pour d’abord et avant tout commencer à construire « la Paix de proche en proche », « la Paix chez soi », « la paix entre-soi », la « Paix dans nos familles », « la Paix dans nos rues et quartiers », « la Paix dans nos villages », « la Paix entre nos communautés et dans nos communautés »… en se rappelant de ce que la Bible dit dans Matthieu 7:12 , à savoir : « Tout ce que vous voudriez que les hommes fassent pour vous, vous aussi, faites-le de même pour eux, car c’est ce qu’enseignent la loi et les prophètes ». Cet appel aux fils et filles du Grand Congo à vivre en paix et en bonne entente les uns avec les autres, à tout instant, à tous les niveaux et en toutes occasions est appelé « le Mois de la Paix ». Ce « Mois de la paix », qui commencera par un « Grand Culte œcuménique », sera le mois de la transfiguration éthique des structures mentales et culturelles des enfants et des communautés du Congo par la force de l’Évangile, au travers d’une « Grande Pastorale de la Paix » que les Eglises du Congo vont entreprendre de manière concertée.
Son Éminence le Cardinal Fridolin AMBONGO et Didier MUMENGI lors de l’ASSEPKIN
C’est lors de ce « Grand culte œcuménique » que le programme d’activités de cette « Grande Pastorale de la Paix » sera rendu public. La Bible affirme dans 1 Jean 1:7 que :si nous marchons dans la lumière, c’est-à-dire en communion avec Dieu, « le sang de Jésus, son Fils, nous purifie de tout péché ». Et la lumière dont il est ici question n’est qu’un langage métaphorique spiritualisé du mot : « intelligence ». Ainsi, le deuxième jalon structurel de l’initiative du Pacte Social est le « dialogue des experts ».
L’étape du « dialogue des experts » est proposée à la nation pour que nos esprits et nos consciences se réconcilient sacramentellement avec ce mot : « intelligence », qui signifie « Lumière ». L’objectif poursuivi est triple et consubstantiel : d’abord réconcilier solennellement la société congolaise avec la science et les intelligences multiples ; ensuite, revaloriser les savoirs scientifiques et académiques ; et enfin, jeter les bases d’une culture du dialogue systémique et constructif entre la communauté scientifique nationale et les décideurs politiques.
Par ce « dialogue des experts », les Pères spirituels de la CENCO et de l’ECC formulent un rêve… Le rêve de voir les scientifiques, les universitaires, les chercheurs, les ingénieurs ainsi que les entrepreneurs expérimentés congolais inaugurer solennellement l’ère de l’incandescence de la culture scientifique, technique, entrepreneuriale, artefactuelle et noopolitique dans notre pays… C’est-à-dire : l’ère des investissements à marches forcées dans l’éducation ingéniorale, mais aussi et surtout dans la recherche fondamentale, en misant martialement sur la recherche, l’innovation et l’inventivité… Un seul objectif, une seule obstination : valoriser les applications de la science et de la technologie dans la vie quotidienne et le développement de la nation congolaise.
Ainsi, « le dialogue des experts » consiste à mettre les intelligences stratégiques congolaises au service de la résolution historique de toutes les misères qui rongent la société congolaise, depuis le 30 juin 1960. « Le dialogue des experts » va donc inviter les génies congolais à élaborer les « feuilles de route du redressement intégral décisif et du développement accéléré de la nation ».
Ces « feuilles de route » formeront une sorte de répertoire inviolable de tout ce que notre société doit obligatoirement accomplir, secteur par secteur, territoire par territoire, province par province, pour chasser méthodiquement toutes les misères primitives qui font le déshonneur de l’humanité que nous représentons au cœur de l’Afrique. Ce, d’ici à l’horizon 2060, l’année du centenaire de l’indépendance nationale. Et cela, avec des chronogrammes précis et drastiques de mise en œuvre.
Le « Secrétariat Technique du Pacte Social » s’attèle d’ores et déjà à la maturation d’un « Plan de starisation des scientifiques et intellectuels congolais », en vue de rendre célèbres les génies, les savants, les chercheurs, les penseurs, les universitaires, les écrivains et les meilleures expériences entrepreneuriales congolaises qui, en participant patriotiquement aux travaux du « dialogue des experts », auront contribué à l’avènement de cette ère de la scientification et de la technicisation de la société congolaise.
N.B. Les résultats de ces « Assises du génie scientifique et technique congolais » formeront la pierre angulaire sur laquelle reposera la fondation de l’édifice de paix et du bien-vivre ensemble en RDC.
Après le « dialogue des experts », le chemin de la renaissance nationale théologale atteint son point culminant. C’est l’étape de la résilience noopolique décisive, pour la construction à la hussarde du Congo que nous voulons d’ici à l’horizon 2060. Nous l’avons tout simplement appelé «le Dialogue politique ». Il y sera question, cette fois-ci, que la classe politique ainsi que toutes les forces vives de la nation prêtent un serment solennel de dévotion totale, absolue et sans ambiguïté pour la paix et le bien-vivre ensemble Congolais.
Plus de cinquante fois dans le « Nouveau Testament », la Bible nous incite à veiller les uns sur les autres, à nous encourager mutuellement, à nous servir les uns pour les autres et à nous honorer les uns les autres par des prévenances réciproques. Voilà pourquoi l’enjeu de ce « dialogue politique » est ce que La Bible nous dit dans Romains 14 : 19 : « Poursuivons les choses qui tendent à la paix et celles qui tendent à l’édification mutuelle. »
Ce « dialogue politique » a deux axes. Premier axe: « l’endossement solennel » – par les acteurs politiques ( non-armés et armés) et les Forces Vives de la Nation ( Société civile et mouvements citoyens) -, des différentes « feuilles de route du redressement intégral décisif et du développement accéléré de la nation », tels qu’élaborées par le « dialogue des experts », et enregistrées catégoriellement dans les « Cinq Piliers Fondateurs du Pacte Social pour la Paix et le Bien-Vivre Ensemble en RDC et dans les Grands Lacs ».
N.B. Les 5 piliers retenus ici ne sont qu’illustratifs et non exclusifs. D’autres piliers peuvent être proposés.
- Le Pilier de la « résurrection » économique, sociale, infrastructurelle et culturelle de la nation. C’est la Charte Inviolable des Urgences et obligations du redressement sociétal intégral et du développent accéléré de la nation, à l’horizon 2060.
- Le Pilier de la révolution de l’intégrité morale. C’est le « Référentiel Général de la gouvernance intègre et experte de l’Etat à tous les niveaux.
- Le Pilier de la citoyenneté interculturelle et du bien-vivre ensemble intercommunautaire. C’est la « Convention de bonne entente intercommunautaire pour une interculturalité de paix en RDC».
- Le Pilier de la « Paix des Mémoires et des Consciences ». C’est le « Programme national d’éducation à la culture de la Paix et du Bien-vivre ensemble ».
- Le Pilier du Bien-Vivre Ensemble géostratégique régional. C’est le « Traité de bon voisinage transfrontalier et du Co-développement dans les Grands Lacs ».
Au terme de l’endossement solennel sus-évoqué, s’enclenche la 2ème phase du « dialogue politique », à savoir : la quête d’un compromis politique historique, en vue de la création d’un front politique commun, au travers duquel chaque acteur prêtera de bonne foi le serment patriotique d’être fidèle à la nation et à l’impérieuse obligation de mise en œuvre volontariste et méthodique du « Pacte Social pour la Paix et le Bien-Vivre Ensemble en RDC ».
Une fois ce compromis politique historique conclu, le « Pacte Social » est dûment constitué. Une cérémonie solennelle de remise dudit Pacte Social au Président de la République est prévue. Aussi, une cérémonie de clôture du « dialogue politique » distribuera des « Médailles d’artisans de la Paix aux architectes et différentes parties prenantes de ce compromis politique historique.
Et enfin, le quatrième jalon structurel. C’est « le dialogue sous-régional sur les architectures transfrontalières de paix dans les Grands Lacs ». Pour relever ce défi de la paix dans notre sous-région, l’initiative du Pacte Social requiert une grande conférence internationale sur deux volets.
Le premier volet, c’est la « conférence internationale pour la paix et le bien-vivre ensemble dans les Grands Lacs ».
Session ordinaire de l’Assemblée Épiscopale Provinciale de Kinshasa, le 7 octobre 2025
Le deuxième volet est consécutif à la dette implicite contractée par la famille mondiale auprès de la République Démocratique du Congo. En effet, en 1994, le monde a été pris en flagrant délit de non-assistance à peuple rwandais en danger de génocide. Et du jour au lendemain, la République Démocratique du Congo a été réceptacle de l’un des plus grands mouvements migratoires spontanés du monde, soit 1.400.000 réfugiés rwandais. Depuis lors, les violences, les viols, les guerres, les destructions et le pillage des ressources minières et forestières congolaises demeurent cycliques et sans fin.
Aujourd’hui, 30 ans après, la famille mondiale ne cesse d’être coupable d’indifférence à l’égard de la République Démocratique du Congo, agressée à souhait au mépris de la Charte des Nations Unies, et laissée seule à payer le tribut le plus lourd de la tragédie interrwandaise de 1994.
Le monde doit beaucoup à la République Démocratique du Congo. C’est ce « dû en contrepartie des innommables et innombrables préjudices subis », trente ans durant, qui est au cœur du projet de « Conférence sur le financement international de la reconstruction post-conflit de la République Démocratique du Congo ».
Ce « dû international » est quérable en vertu des principes fondamentaux et des instruments de la responsabilité solidaire des États pour la réparation des préjudices et des dommages causés par des violations flagrantes du droit international, y compris les faits internationalement illicites découlant de la Charte des Nations Unies. D’où cette deuxième conférence internationale.
A cet effet, l’initiative du Pacte Social a prévu la mise sur pied d’une « Commission spéciale » chargée d’élaborer le « Document d’évaluation des besoins financiers urgents, assorti d’un répertoire précis des domaines d’actions prioritaires pour la reconstruction post-conflit de la RDC ». C’est ce gigantesque cadre de mise de notre patrie en soins holistiques intensifs que l’initiative du « Pacte Social pour la Paix et le Bien-vivre Ensemble » met sur la table de la République.
Face aux nombreux périls qui menacent nos systèmes sociétaux et les socles de notre existence nationale d’une implosion aux conséquences incalculables, nous sommes bien dans l’obligation de forger collectivement un sursaut éthique, cognitif et citoyen de fond.
Seul ce ressaisissement rédempteur est susceptible de nous amener à prendre acte de la complexité multidimensionnelle et de la profondeur historique des crises qui ensanglantent indéfiniment notre patrie. Tirant toutes les conséquences de nos erreurs et défaillances passées, il nous faut, cette fois-ci, agir en âme, en conséquence de cause et en pleine possession de tous les moyens de nos projets !
Que le Bon Dieu fasse que cette initiative de la CENCO et de l’ECC soit une occasion historique à ne pas rater !
Je vous remercie.
Pour le Secrétariat Technique du Pacte Social
Didier MUMENGI
Coordonnateur Général
