Une trentaine d’organisations de la société civile évoluant à Fungurume, avec l’appui du Comité Local de Développement du lieu, CLD en sigle, ont adressé un mémorandum de six pages, articulé sur quatre axes, au Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, qu’elles tiennent informé au plus haut point du fait pour l’IGF d’avoir pris l’option illégale d’instaurer un nouveau système qui veut que les Entités Territoriales Décentralisées du Lualaba et la commune de Fungurume lui présentent désormais, et selon une fréquence hebdomadaire, leur plan de décaissement.
Cette décision, à les entendre parler, prive la commune de Fungurume de son droit le plus légal, à savoir ses finances relatives à la redevance minière qu’elle avait l’habitude de percevoir de la part de TFM, entendez : Tenke Fungurume Mining.
A les en croire, le danger qui en découle est que, ce plan, une fois introduit, est susceptible de revenir avec plusieurs annotations à corriger et à ramener plus tard avec en même temps une présentation des besoins de la semaine en cours et ainsi de suite. C’est avec ceci de terrible que, foi sur leurs plaintes, plus il y a accumulation des besoins, plus il y aura des amendements de l’IGF et plus il y aura retards sur retards dans l’exécution de plusieurs projets sur terrain. Au comble de tout, il se créera un blocage total pendant que la saison des pluies qui s’annonce très prochaine, ne manquera pas d’imposer sa force de déprogrammation des choses.
Ces organisations ajoutent à tout ce qu’elles viennent de déplorer le manque criant de carburant dans la commune de Fungurume pour ses charrois automobiles, ainsi que celui d’un engin pour terrassement. Pour elles, il n’est pas facile, les choses étant ce qu’elles sont, pour que soient démarrés les projets longtemps suspendus, sans oublier les dettes antérieures qui sont jusqu’ici impayées.
A les écouter de près, la commune de Fungurume a de la peine à l’heure actuelle à pouvoir lancer de nouveaux projets, y compris ceux inscrits dans le Programme de Développement de 145 territoires.
Pour le dire tout haut, il faut noter que la commune de Fungurume manque même du papier et des cartouches pour ses correspondances. C’est pendant que TFM est en train de verser de façon régulière ses redevances minières depuis la reprise des exportations de ses minerais. Elles ont donc réussi à repérer le blocage au niveau des spécimens des agents de l’IGF établis à Kolwezi où sont bancairement logés les comptes de l’entité communale de Fungurume.
Ces organisations déplorent le système de cogestion établi entre la commune de Fungurume et l’Inspection Générale des Finances qui doit en plus, comme si cela ne suffisait pas, faire des contrôles en aval. C’est comme si, soupçonnent-elles, il y a l’existence d’une main noire politicienne derrière ce blocage qui n’a que trop perduré.
Dans leur conclusion par rapport à la chose, cela met à mal le dernier alinéa de l’article 5 de la loi organique du 17 octobre 2008 portant composition, organisation et fonctionnement des Entités Territoriales Décentralisées ainsi que leurs rapports respectifs avec l’Etat et les provinces.
Selon le dit alinéa jusqu’ici en vigueur : les ETD jouissent de la libre administration et de l’autonomie de gestion de leurs ressources tant humaines, économiques, financières que techniques. C’est ce que stipule aussi l’article 3 de la Constitution de la République Démocratique du Congo du 18 février 2006.
En termes juridiques clairs, il s’agit là d’une violation flagrante de ces deux dispositions légales, a savoir la loi organique ci-haut évoquée et la Constitution de la République Démocratique du Congo, jusqu’ici non encore abrogées.
Ces difficultés à l’origine du freinage du développement à la base de la commune de Fungurume pendant aujourd’hui 9 mois, faut-il le souligner, ont lieu juste au sortir du conflit qui a longtemps existé entre la TFM, Tenke Fungurume Mining SA, et la GECAMINES, Générale des Carrières et des Mines. Elles viennent se greffer aux trois mois d’impaiements de salaire des agents communaux ainsi qu’au rejet en bloc par l’IGF du perdiem que devaient toucher ceux qui ont élaboré le budget participatif communal, exercice 2023, durant 28 Jours d’intenses travaux, sous prétexte que c’est sans base juridique.
C’est au regard de tout ce qui précède que ces organisations de la société civile de Fungurume sollicitent à la fois au Chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi, à madame le Gouverneur de la province du Lualaba, Fifi Masuka, ainsi qu’au bourgmestre de la commune de Fungurume, de bien vouloir peser de leurs poids respectifs pour que soit mis fin une fois pour toutes à cette macabre situation.
‘’Si rien n’est fais au bout d’une semaine, la population est déjà avisée et mobilisée pour paralyser les activités au sein de la commune de Fungurume jusqu’à ce que la situation soit décantée afin que Fungurume retrouve sa belle robe, le développement à la base étant notre credo’’, se sont-elles décidées, poing sur la table.
Saint-Germain Ebengo