Parallèlement à la Décision controversée des Etats-Unis d’Amérique incluant le cobalt congolais dans liste des biens produits par le travail des enfants ou travail forcé, le Gouvernement de la RD. Congo y manifeste son opposition au regard des réalités palpables sur terrain. Epinglant une série de points renforçant l’étau des avancées majeures enregistrées grâce aux efforts déployés par les autorités nationales, le Gouvernement Congolais encourage les autorités américaines à adopter une approche équilibrée ne compromettant pas l’accès des entreprises Congolaises et internationales opérant en République Démocratique du Congo aux marchés internationaux mais qui soutient plutôt les efforts de régularisation en cours. ‘’Car, en tant que producteur majeur de cobalt au niveau international, soit environ 73% de la production mondiale, la République Démocratique du Congo est appelée à jouer pleinement son rôle de pays-solution pour une économie verte et circulaire. Enfin, le Gouvernement de la République Démocratique du Congo reste ouvert à toute initiative constructive visant à améliorer les conditions de travail et à renforcer la protection des droits humains dans son secteur minier afin de contribuer à un développement inclusif et durable du pays.’’, lit-on, en conclusion du Communiqué Officiel rendu public, hier tard dans la soirée.
COMMUNIQUE DE PRESSE
Le Gouvernement de la République Démocratique du Congo dénonce l’inclusion du cobalt Congolais dans la liste des biens produits par le travail des enfants ou le travail forcé établie par les Etats-Unis d’Amérique
Kinshasa, le 1er octobre 2024 – Le Gouvernement de la République Démocratique du Congo a pris connaissance de la décision du Département du Travail des Etats-Unis d’Amérique d’inclure le cobalt Congolais sur la liste 2024 des biens produits par le travail des enfants ou le travail forcé.
Il tient à ce propos à faire la mise au point suivante :
1. Cette décision ne tient pas compte des efforts ni des avancées majeures enregistrées dans la régulation de l’exploitation minière artisanale et industrielle par l’Etat. Elle tend à remettre en cause l’efficacité des dispositifs internationaux de contrôle de conformité et de diligence raisonnable de la chaine d’approvisionnement reconnus en matière de droits humains, de travail et de sécurité auxquels les industriels sont soumis avec rigueur par des structures internationales indépendantes travaillant directement avec des multinationales occidentales (européennes et américaines) pour tenir compte des utilisateurs finaux. Cette décision ignore délibérément les réalités locales et porte atteinte à la réputation internationale du secteur minier Congolais.
2. Au sujet du travail des enfants et au travail forcé dans l’exploitation minière artisanale informelle, donc illégale, l’Entreprise Générale du Cobalt, créée en 2019, s’emploie à viabiliser l’exploitation artisanale au travers des mesures rigoureusement éthiques, responsables et transparentes dans l’exploitation du cobalt conformément aux lois Congolaises et aux normes internationales en la matière.
3. Quant à l’exploitation industrielle, le Gouvernement rappelle que les entreprises minières locales et internationales qui opèrent en République Démocratique du Congo le font dans le respect des lois nationales, des accords et principes internationaux, ainsi que des cadres de gouvernance et de transparence rigoureux. Aussi, observent – elles les lignes directrices de l’OCDE et d’autres normes reconnues mondialement afin d’assurer des chaînes d’approvisionnement exemptes de travail force ou de travail des enfants.
4. Pour une meilleure régulation du secteur, plusieurs réformes ont été mises en œuvre par le Gouvernement, notamment la création de l’Inspection Générale des Mines, la dynamisation de l’Autorité de Régulation de la Sous-Traitance dans le secteur Privé (ARSP), l’opérationnalisation de l’Autorité de Régulation et de contrôle des marchés des substances minérales stratégiques (ARECOMS) et la promotion de la transparence dans les chaînes d’approvisionnement et l’adhésion à des initiatives internationales comme l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE).
5. Le Gouvernement appelle les partenaires internationaux de la République Démocratique du Congo, y compris les États-Unis d’Amérique, à reconnaître ces avancées et à intensifier leur soutien technique et financier pour renforcer les mécanismes de traçabilité du cobalt afin de garantir un approvisionnement éthique et conforme aux normes internationales. Il invite également le Cobalt Institute, les entreprises de la chaîne de valeur du cobalt, ainsi que les ONGs Congolaises travaillant sur la thématique cobalt à une collaboration plus étroite.
6. Le Gouvernement soutient que la République Démocratique du Congo est déterminée à travailler étroitement avec les partenaires économiques et les entreprises du secteur pour continuer à s’assurer d’une production responsable et durable des minerais stratégiques nécessaires à la transition énergétique.
7. Tout en reconnaissant la nécessité de maintenir une vigilance accrue sur ces questions, le Gouvernement encourage les autorités américaines à adopter une approche équilibrée qui ne compromet pas l’accès des entreprises Congolaises et internationales opérant en République Démocratique du Congo aux marchés internationaux mais qui soutient plutôt les efforts de régularisation en cours. Car, en tant que producteur majeur de cobalt au niveau international, soit environ 73% de la production mondiale, la République Démocratique du Congo est appelée à jouer pleinement son rôle de pays-solution pour une économie verte et circulaire.
8. Enfin, le Gouvernement de la République Démocratique du Congo reste ouverte à toute initiative constructive visant à améliorer les conditions de travail et à renforcer la protection des droits humains dans son secteur minier afin de contribuer à un développement inclusif et durable du pays.