Au terme d’une bonne période marquée par l’élaboration des stratégies ciblées et des préparatifs intenses, les états généraux du Portefeuille ont, effectivement, débuté hier, lundi 9 décembre 2024, au Centre financier de Kinshasa, situé à la Gombe. Le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, en a, personnellement, donné le go au cours d’une cérémonie solennelle qui a rassemblé plusieurs hautes personnalités du pays notamment, la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka, les Présidents des deux Chambres du Parlement, des membres du Gouvernement et des mandataires publics.
Dans son allocution, prononcée à cette occasion historique, Jean-Lucien Bussa Tongba, Ministre du Portefeuille, a mis en relief le bien-fondé de la tenue des présentes assises qui, suivant la vision du Président de la République, viennent jeter les bases d’une renaissance véritable des Entreprises publiques en RD. Congo.
« Ce rendez-vous historique destiné par Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’État, marque sa détermination à réorganiser ces entreprises dans le but d’en faire des outils efficaces et stratégiques pour la croissance économique et le progrès social… L’occasion m’est ainsi donnée d’adresser mes sincères remerciements ainsi que mes chaleureuses félicitations à Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, pour sa clairvoyance, l’intérêt et l’importance qu’il accorde aux entreprises du Portefeuille de l’Etat au regard de ce qu’elles représentent en tant que catalyseur de la prospérité.
En effet, l’Etat congolais a choisi depuis des lustres, de disposer des entreprises où il est actionnaire unique… Ce choix pertinent est justifié par des raisons stratégiques: des besoins d’intégration économique et de la rentabilité du capital, des actions ou des titres, celui d’atténuation du risque d’investissements publics par la diversification de participation ou placement en raison de l’absence ou de l’insuffisance d’intérêts privés dans un secteur donné et pour tout autre impératif d’intérêts publics porté par une activité économique », a souligné, dans son discours, le Ministre Jean-Lucien Bussa.
Poursuivant son élan, il a dressé un tableau peu reluisant de l’état actuel des entreprises publiques, préconisant des mesures justes à prendre pour renverser la tendance et permettre la relance effective de ce secteur qui, selon lui, reste l’épine dorsale du développement économique et social de la RDC. D’après les révélations faites, devant le Président Félix Tshisekedi, les entreprises de l’Etat traversent une crise profonde qui se caractérise par, entre autres, le vieillissement du personnel, l’endettement excessif, le faible niveau d’investissements stratégiques, le faible taux de recouvrement des créances, la spoliation de leurs patrimoines, la corruption et les détournements. Jean-Lucien Bussa a fait savoir que ces faits n’encouragent pas la performance tant attendue au niveau du Portefeuille de l’Etat.
« Mesdames et messieurs, ces entreprises, constituant l’un des maillons importants de l’économie congolaise, devraient participer substantiellement à la mise en œuvre des politiques publiques. Elles devraient, en outre, générer directement ou indirectement des avantages pour l’éclosion des autres activités économiques et favoriser le développement d’autres secteurs économiques. Cependant, force est de constater que la quasi-totalité des entreprises publiques en particulier sont contre-performances et peinent à rencontrer les attentes de la population », a-t-il indiqué. Et de compléter par ces précisions : « Excellence Monsieur le Président de la République, en dépit d’énormes potentiels de croissance et de développement dont disposent les entreprises du Portefeuille de l’État, dans plusieurs domaines (mines, hydrocarbures, transports, énergie), plusieurs facteurs retardent leur montée en puissance et ne permettent pas d’en faire un puissant vecteur du développement économique et social. Ce, malgré les réformes mises en œuvre depuis 2008… La situation actuelle des entreprises publiques reste préoccupante bien que des progrès sporadiques aient été enregistrés. Une analyse sectorielle approfondie révèle des défis majeurs dans les principaux secteurs stratégiques. Dans l’ensemble, elle traverse une crise profonde qui se caractérise par des résultats négatifs récurrents, le vieillissement du personnel, l’endettement excessif, le faible niveau d’investissements stratégiques, le faible taux de recouvrement des créances, la spoliation de leurs patrimoines, la corruption et les détournements. Elles sont victimes des décisions judiciaires iniques, des saisies intempestives de leurs biens et font face à des difficultés d’accès au financement public et privé. Toutes ces faiblesses sont dues à une gouvernance inadéquate, un cadre légal et réglementaire inadapté, des faibles performances économiques, une gestion peu orthodoxe, faible niveau d’intervention de l’Etat dans les financements dans les secteurs stratégiques, un climat des affaires affecté par la résistance au changement », a démontré le Ministre Bussa, qui a sollicité l’implication totale de tous les participants aux travaux, pour parvenir à produire un travail de qualité, assorti des résultats palpables, pour l’avènement d’un vent nouveau dans le fonctionnement des entreprises publiques en République démocratique du Congo.
Les états généraux du Centre financier, prévus jusqu’au 14 décembre prochain, se tiennent sous le thème : » Faire des Entreprises du Portefeuille de l’État un puissant levier de croissance économique et de développement social en RDC. Six panels sont programmés lors de ces assises importantes.
Le premier panel portera sur le cadre juridique, institutionnel du portefeuille de l’Etat et la réforme des entreprises publiques.
Le deuxième panel sera consacré à la gouvernance des entreprises du portefeuille de de l’Etat.
Le troisième panel s’attèlera sur l’amélioration de la performance des entreprises publiques.
Le contrôle de la gestion, la lutte contre la corruption et le détournement constituent la matière du quatrième panel. Tandis que le cinquième panel s’orientera vers la relance des entreprises du portefeuille.
Enfin, le sixième panel traitera du portefeuille de l’Etat et le développement social.
La Pros.