La RDC va signer pour la première fois une action judiciaire à l’encontre d’un ancien Chef de l’Etat désigné, de par la Constitution, Sénateur à vie. A cet effet, la commission spéciale mise en place par la chambre basse du parlement a entamé hier, lundi, le processus de la levée des immunités parlementaires de Joseph Kabila. Cette option a été levée lors de la dernière plénière du week-end. Un délai de 72 heures avait été accordé à ladite commission pour auditionner les parties concernées et présenter ses conclusions à la plénière.
C’est donc aujourd’hui mardi que la plénière est attendue pour suivre son rapport à la plénière. Il est supposé suivre l’argumentaire de Joseph Kabila, en sa qualité de Sénateur à vie ainsi que de l’auditeur général des FARDC, à l’origine du réquisitoire transmis au Sénat sur instruction du Ministre de la Justice.
Les accusations à l’encontre de l’ancien Chef de l’Etat portent notamment, sur des supposés liens avec la rébellion du M23, un sujet particulièrement sensible au regard du contexte sécuritaire actuel dans l’Est du pays. Dans les états-majors politiques, c’est la surchauffe. Les partisans du sénateur à vie ont décidé de suivre tous les travaux de la commission ad hoc.
Pour ce, ils fustigent une procédure jugée irrégulière en la qualifiant de politiquement motivée. Joseph Kabila ne se présentera pas à cette plénière mais l’auditeur général des FARDC y sera pour soutenir son réquisitoire. Si donc la levée des immunités se passe sans le principal accusé, la procédure d’un jugement par contumace sera enclenchée.
Une préfiguration du procès à l’image de l’ancien Premier Ministre, Matata Ponyo qui a refusé de se présenter devant la Cour constitutionnelle. L’affaire a été prise en délibéré et le jugement par défaut est donc attendu aujourd’hui mardi 20 mai. C’est le même cas de figure pour Joseph Kabila qui risque de connaitre un procès et subir une condamnation par contumace.
Pour les faits graves reprochés au Sénateur à vie et ancien Président de la République ainsi que Matata, membre de l’Assemblée nationale, la République risque de connaitre les premières condamnations par défaut de deux de ses personnalités de haut rang.
En attendant, le leader d’Ensemble pour la République, Moïse Katumbi en exil, se trouve sous pression. Les perquisitions ont été opérées par les forces de l’ordre dans ses résidences de Kashobwe dans la province du Haut Katanga.
Cette situation semble subséquente au climat d’insécurité créé à l’Est de la République par l’agression du Rwanda soutenue par ses supplétifs de l’AFC/M23. Beaucoup de congolais issus de différentes tendances du microcosme congolais ont rejoint ce mouvement armé. Kinshasa durcit le ton et ne laisse rien passer au hasard.
La Pros.