Lors de son tout récent passage sur France 24, le Cardinal Fridolin Ambongo Besungu a brossé un tableau peu reluisant de la situation globale que traverse, actuellement, la République démocratique du Congo. D’un ton sérieux, le Prélat catholique a dénoncé l’incapacité des dirigeants étatiques à apporter des réponses satisfaisantes aux attentes du peuple congolais, ‘’qui ne sait plus à quel saint se vouer’’. Pour lui, effectivement, tous les signaux sont au rouge, par manque d’un leadership fort.
‘’Notre pays souffre. Tous les signaux sont au rouge, surtout pour la vie sociale. Le peuple congolais est dans une situation où il ne sait plus vers quel saint se tourner. L’économie tourne difficilement. Quand je vois mon peuple, à Kinshasa et à l’intérieur du pays où je vais en visite souvent, je me demande ce que ce peuple a fait pour mériter une telle souffrance. Ce qui avait été affirmé il y a six mois. Mais, je le maintiens avec la seule différence que les choses ne s’améliorent pas’’, a déploré l’Archevêque métropolitain de Kinshasa, estimant que la RDC, au vu du décor actuel planté, n’est pas loin de prendre la voie du précipice.
Vivement le changement
‘’Sur beaucoup de plans, nos analyses comme les analyses du Chef de l’Etat se rejoignent. Lui aussi se plaint de certaines choses comme nous. Naturellement, la question c’est quelles sont les énergies qu’on peut mettre ensemble pour endiguer ces aspects qui tirent notre pays vers le bas… Il y a nécessité que les congolais puissent se retrouver et de conjuguer les efforts pour relever les grands défis qui remettent en question leur existence commune’’, a soutenu, par la suite, Tata Cardinal.
L’Eglise Catholique pour la paix en RDC
Durant son intervention, il a eu l’occasion d’exprimer son point de vue sur la situation sévissant dans différents secteurs de la vie nationale. Justement, sur le plan de la sécurité, il a condamné les massacres des populations enregistrées dans l’Est et a exprimé son soutien aux efforts visant le retour d’une paix durable. Le Cardinal Fridolin Ambongo a encouragé la RDC et le Rwanda à enterrer la hache de la guerre pour renforcer le vivre ensemble dans la sous-région, dans l’unité et l’harmonie, et baliser la voie pour un avenir prospère. Pour lui, un dialogue sincère pourrait aider à régler en profondeur la crise. Il a révélé, dans la foulée, son soutien au Processus de Luanda qui, pour lui, pourrait contribuer à rétablir un climat de confiance entre le Congo et le Rwanda.
‘’En tant qu’église du Congo, nous ne travaillons pas pour envoyer les gens faire la guerre. Mais, nous travaillons pour l’émergence d’un climat de paix et de convivialité pour tous les peuples qui habitent la sous-région des grands lacs, en commençant par le peuple congolais qui souffre pour le moment plus que les autres. Devant cet effort que nous faisons, nous parlons avec nos frères qui sont au Rwanda, au Burundi. Notre souci, c’est de rapprocher les peuples, de rapprocher les points de vue. Mais, si en face de nous les dirigeants politiques ne parlent que de la guerre, cela nous inquiète. Effectivement, c’est ce qui se passe sur le terrain. Et la conséquence, c’est des milliers des déplacés, des morts dans la sous-région, notamment au Congo. Face à une situation pareille, nous disons que la solution pour que la paix puisse revenir chez nous dans la sous-région, ce n’est pas de préparer la guerre, mais nous devons préparer la paix », a conseillé ce Prélat de l’Eglise universelle.
La Communauté Internationale devant ses responsabilités
Il a également saisi le moment pour attirer l’attention de la Communauté internationale sur ce qui devrait être son souci majeur dans la situation de crise sécuritaire en RDC. Selon Fridolin Ambongo, la Communauté internationale a un rôle important à jouer pour réconcilier les peuples et permettre la restauration de la paix dans l’Est du pays.
‘’La Communauté internationale pourrait faire davantage. La guerre qui sévit actuellement à l’Est de notre pays, il suffirait de la part de la Communauté internationale d’une vraie volonté et on mettrait fin à ce conflit que nous sommes en train de vivre depuis trente ans. Je pense que la Communauté internationale peut faire davantage’’, a affirmé l’Archevêque métropolitain de Kinshasa.
La Pros.
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