Accéder à bord d’un bus ou d’un taxi de transport urbain n’est plus une tâche facile à Kinshasa. Dans les arrêts de bus, il s’observe quotidiennement des longues files d’attentes. A des heures de pointe, des passagers parcourent des longues distances à pied. En violation de l’arrêté du Gouverneur portant modalités de transport urbain dans la ville, les conducteurs font de « demi terrain » tout en doublant et triplant le prix de la course, chacun selon son humeur, sous l’œil impuissant de l’Etat. L’offre de la société Transco ne correspond pas à la demande de la population. Outre l’entassement des passagers, monter à bord est une véritable bataille, seuls les plus forts y parviennent au détriment des vieux.
Gestion calamiteuse des sociétés de transport urbain
L’Etat congolais se taille la part de lion dans le dysfonctionnement des sociétés de transport en commun. City-Train, Sotraz, Tranzam, OTCZ, Newtranskin, Stuk, Gesac etc. sont les quelques transports en commun que la RD. Congo a connu. Curieusement, elles sont toutes tombées en faillite pour des causes similaires. Le gouvernement paie rarement ses subventions, les recettes produites vont dans les poches des individus au lieu de renflouer le Trésor public, l’impaiement des agents, le manque des lubrifiants, du carburant et d’entretien des bus, la surcharge caractérisée par le débordement des passagers à bord sans oublier le délabrement très avancé des routes qui occasionne l’amortissement rapide des véhicules.
Créée en 2016, la Société Transco est malheureusement sur les mêmes traces que ses sœurs aînées. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, cette société risque de disparaître. D’où, il faut un changement des perspectives dans la gestion. Faute d’indisponibilité des données démographiques, il n’y a pas d’équilibre entre les bus commandés et les nombres des passagers qui en prennent chaque jour.
C’est possible d’éviter le pire
Alors qu’il y avait une demande de 4 millions de passagers par jour dans le secteur de transport urbain, le programme du gouvernement Matata 1, estimait en 2012, un déficit de 3,6 millions de passagers par jour, dont 400 000 par jour étaient satisfaits.
Si le gouvernement Sumunwa dont les Membres viennent de sceller le pacte d’engagement citoyen pour la promotion de la performance dans la gouvernance, veut maximiser des points dans la mobilité des congolais, il faut que la commande des bus soit proportionnelle au nombre des passagers, encore faut-il résoudre l’épineux problème de voies de communication à travers la construction de nouvelles routes secondaires et de l’entretien de celles qui existent. L’entretien ne se limite pas qu’au niveau des infrastructures routières, elle s’étend aussi bien au niveau des engins automobiles, ce qui implique l’achat des pièces de rechange.
Jonas Shampa