Les initiatives diplomatiques se bousculent pour résoudre la crise à l’Est de la RDC. L’Afrique aborde la question de façon discordante alors que l’armée rwandaise avec ses supplétifs de l’AFC/M23, n’ont voulu observer aucun cessez-le-feu jusqu’à se retrouver sous le coup des sanctions des Occidentaux.
Aujourd’hui, la Communauté Internationale s’en remet aux organisations africaines pour une issue pacifique de cette crise. Malheureusement, celles-ci se montrent dépassées par les évènéments. Il a donc fallu un coup de pouce des Occidentaux pour voir les lignes bougées.
L’Afrique minée par la lutte des intérêts partisans ne sait pas se positionner en toute neutralité. Il faut commencer par évoquer l’Accord-cadre d’Addis-Abeba qui n’a même pas connu un début d’exécution. Puis vinrent les pays de l’Afrique de l’Est (EAC). Les forces kenyannes qui ont dirigé le déploiement des autres forces armées dans la région, n’auraient pas été neutres. Les RDF et le M23 ont élargi des territoires sous occupation violant ainsi tous les principes de cessez-le-feu.
En attendant, un accord politique a été signé à Nairobi avec tous les groupes armés écumant l’Est de la RDC sous l’égide de l’ancien président Uhuru Kenyatta. Le M23 voulait un traitement particulier en négociant directement avec le gouvernement de Kinshasa.
Félix Tshisekedi se verra dans l’obligation de renvoyer les forces de l’EAC en remplacement de celles de la SADC. Puis, finalement, les deux forces sous-régionales vont se mutualiser. Entretemps, l’armée rwandaise prend le contrôle de Goma et de Bukavu aggravant ainsi la crise humanitaire. Un panel d’anciens dirigeants sera désigné comme facilitateur en remplacement du médiateur de l’Union africaine. Lourenço appelé à assumer la présidence tournante de l’UA,
Uhuru Kenyatta, déjà impliqué dans le processus de Nairobi, il apporte une connaissance approfondie des acteurs du conflit. « Son rôle sera de garantir la continuité des efforts diplomatiques et de maintenir les contacts avec les groupes armés présents dans l’Est de la RDC.
Il y a aussi Olusegun Obasanjo. Ancien président nigérian incarne l’autorité morale sur le continent. En 2009, il avait facilité le dialogue entre le gouvernement de Joseph Kabila et le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), dont certains dirigeants ont ensuite formé le M23.
Hailemariam Desalegn. Ancien Premier ministre éthiopien et ex-président de l’Union africaine, il apporte une expertise technique et institutionnelle.
La réunion ministérielle du 28 février prochain sera une étape clé pour déterminer si cette nouvelle médiation a une chance de réussir, ou si, elle se heurtera aux mêmes blocages que les tentatives précédentes.
La Pros.