Après la Cenco et la plateforme des confessions religieuses, c’est désormais l’entrée en scène du Comité Laïc de Coordination (CLC) dans ce débat autour de la révision ou du changement de la Constitution. Tout en appelant à une concertation préalable des forces politiques et sociales, ce mouvement catholique fait savoir qu’il est inopportun, dans les circonstances actuelles, d’amorcer un débat public sur la révision ou la production d’une nouvelle Constitution.
Les laïcs s’identifient ainsi à la prise de position des prélats catholiques avant de rappeler les blessures et autres frustrations des élections de 2023. Ils privilégient, pour ce faire, la voie du dialogue des forces vives et politiques avec des objectifs clairement définis.
Entretemps, c’est l’UDPS comme requinquée par l’annonce du Chef de l’Etat de la mise en place d’un groupe des congolais devant réfléchir sur une Constitution adaptée aux réalités actuelles, qui se prépare déjà à mobiliser ses partisans à travers ses différentes structures. L’opposition, d’une seule voix, s’oppose à cette éventualité. Visiblement, le risque de confrontation devient, de plus en plus, réel dès lors que l’UDPS et l’opposition envisagent une descente sur terrain.
Le CLC étant une structure reconnue par l’Eglise catholique, toute initiative visant à mobiliser les fidèles est entérinée par sa hiérarchie. C’est de cette façon qu’on a vu les chrétiens catholiques dans la rue en 2018 pour s’opposer à un 3ème mandat de Joseph Kabila. Les manifestations sont parties de différentes paroisses à la sortie de la messe et le clergé était à la tête de peloton.
L’UDPS avec les autres partis d’opposition contre le FCC, à l’époque, avait soutenu ce mouvement des laïcs catholiques. Et survint « jeudi casserole». Les cloches de toutes les paroisses de l’archidiocèse de Kinshasa sonnaient chaque jeudi à 18 heures et les fidèles à la cité relayaient les tocsins avec les bruits des couvercles de casseroles.
Cependant, entre 2018 et 2024, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. L’UDPS est au pouvoir et envisage d’actualiser la Constitution au 2ème quinquennat de Félix Tshisekedi. Après la prudence affichée par la Cenco, les laïcs emboitent les pas préférant observer l’attitude des uns et les autres.
Il est bon de négocier ce virage par la recherche d’un consensus au sein de la classe politique et des forces sociales afin d’éviter tout forcing. Il faut toujours prendre en compte la position de l’Eglise afin d’éviter de tomber dans les travers d’un nouveau cycle de violence.
La Pros.