(Par Jean-Pierre Luhandjula, Professeur Ordinaire à l’Université de Kisangani)
*Le leitmotiv ici étant de nous appesantir sur le prix le plus prestigieux au monde, à savoir le Prix Nobel, qui est décerné en Suède, il nous semble opportun de commencer par dire un mot sur ce pays de l’Union Européenne. Havre de paix de l’Europe du Nord, la Suède partage ses frontières avec le Danemark au Sud, la Finlande au Nord-Est et la Norvège à l’Ouest.
Elle est une monarchie parlementaire avec comme Chef d’Etat, Sa Majesté le Roi Charles VI Gustave. La monnaie utilisée en Suède est la couronne suédoise (SEK). Alfred Bernhard Nobel est un chimiste suédois du 19ème siècle. Il est l’inventeur de la dynamite doublé d’un mécène de grand cœur, qui a légué sa fortune pour la fondation qui porte son nom. Le Comité Nobel est un groupe de travail organisé sous l’autorité de la fondation éponyme. Il est chargé d’initier le processus annuel de sélection des lauréats.
Au dernier trimestre de chaque année, Sa Majesté le Roi de Suède Charles XVI Gustave décerne, en mains propre les sésames aux heureux élus. Il convient de mentionner que ces prix sont des tampons d’exceptionnalité à des travaux de grande valeur, engageant des savoirs pointus.
Travaux qui sont menés par des chercheurs de talent qui font bouger les lignes dans pas mal des domaines d’intérêt commun. Pour cette année, les récipiendaires auront leurs prix, le 10 décembre de cette année des mains de Sa Majesté le Roi Charles VI Gustave à Stockholm, capitale de la Suède, Il s’agit : – Du tunisien Moungi G Bawendi, de l’américain Louis E Bris et du russe Alexei pour la Chimie ; – De l’américaine Claudia Goldin pour l’Economie ; – Du norvégien Jon Fosse pour la Littérature ; – Des américains Drew Weissman et Kalin Kariko pour la Médecine ; – De l’iranienne Narges Mohammadi pour la Paix ; – Des français Anne l’Huillier et Pierre Agostini et de l’autrichien Ferenc Krausz pour la Physique. La vague d’enthousiasme qui a déferlé çà et là après que le Comité Nobel ait annoncé les noms de ces illustres lauréats, ainsi que les savantes logorrhées entendues ici et là en disent long sur l’importance, l’utilité et l’impact des travaux pondus par ces chercheurs ainsi couronnés.
Travaux qui favorisent le progrès social et technologique et ipso facto concourent au bien-être de l’humanité. C’est ce qui fait qu’une immense joie, perceptible s’est diffusée, de par le monde, par une sorte d’osmose magique après les annonces du Comité Nobel du Lundi 2 Octobre au Vendredi 9 Octobre. Que ces héros de la Science soient remerciés, félicités et encouragés pour leurs efforts, hors du commun, pour le bien de l’universel. Nous émettons ici les vœux véhéments qu’ils puissent servir d’exemples pour les futures générations de chercheurs et qu’ils infusent le goût de la lutte pour la résolution des problèmes complexes mais dont les solutions sont d’une grande utilité pour la société.
Ne dit-on pas, avec raison, que celui qui lutte peut gagner, mais que celui qui ne lutte pas a déjà perdu ? Il serait souhaitable que la proximité des Prix Nobels soit un facteur aidant à sortir du cadre microscopique de l’intelligentsia où l’ignorance ne cesse de progresser.
L’humanité entière gagnerait beaucoup si les Prix Nobel pouvaient, tant que faire se peut, combler les différentielles de compétences autour d’eux au lieu de rester dans une opacité condescendante. Autrement dit, ces grands esprits devraient ontologiquement transformer leur entourage, par leurs exemples, leurs ouvertures d’esprit, leurs conseils etc… Réciproquement, nous disons aux proches et aux collaborateurs de ces oiseaux rares, que de même qu’il existe un militantisme de révérence à côté d’un géant, il devrait aussi exister un suivisme d’apprentissage à proximité des savants. Le vieil adage ci-après est éloquent à cet égard : « Celui qui n’a pas voulu quand il pouvait, ne pourra pas quand il voudra ».
Il incite clairement à ne pas gâcher l’opportunité de tirer avantage de ce que peut nous offrir la proximité d’un homme ou d’une équipe dotés d’un savoir et d’un savoir-faire, hors du commun. Il n’est un secret pour personne que la science poursuit son bonhomme de chemin avec des prouesses indicibles allant jusqu’à repousser les limites de la virtuosité mécanique. Ainsi des troupes des robots peuvent interpréter des chorégraphies sur des plateformes numériques, telle que YouTube, avec une virtuosité saisissante.
Ceci n’a pas fait bouger d’un iota, le Comité Nobel dans la direction perverse qui consiste à avaliser les tentations démiurgiques, qui accompagne la recherche à dépasser les capacités cognitives de l’être humain. Cette distance vis-à-vis du transhumanisme est à applaudir des deux mains.
D’autre part, la mathématique étant la reine de toutes les sciences, nous ne verrions pas d’un mauvais œil si le Comité Nobel pouvait réhabiliter la race des mathématiciens afin qu’elle aussi fasse partie des potentiels éligibles au prestigieux Prix Nobel. Terminons par cette pensée grandiloquente d’un éminent philosophe : « Chaque savant n’est qu’une toute petite pulsation parmi les milliards de palpitations d’où nait la vérité ».
Ceci pour appeler les Nobels à partager leurs pulsations avec les autres afin de multiplier les vérités ainsi que leurs conséquences bénéfiques pour, in fine, rendre d’éminents services à la terre entière.