Invalidations de près de 82 personnalités aux législatives nationales de 2023 pour fraudes, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et le Parquet général près la Cour de cassation jouent leur crédibilité. La CENI avait annulé les suffrages de 82 candidats aux législatives dont Gentiny Ngobila, Evariste Boshab, Kin-kiey Mulumba ou encore Nsingi Pululu. Un seul sanctionné, Justin Kalumba, a été par la suite réhabilité par la CENI.
La Haute Cour est restée pendant quatre mois à attendre les preuves incriminant les candidats invalidés par la Centrale électorale. Dans l’opinion, on a commencé à croire en l’absence de preuves du côté de la CENI qui serait allée vite en besogne. L’hypothèse d’un non-lieu à l’issue de cette affaire devenait de plus en plus probable.
Loin s’en faut, la CENI a affirmé détenir véritablement des preuves avant de promettre de les transmettre au Parquet général dans un bref délai. C’était au cours de l’audience accordée par le Procureur général à un groupe de 7 experts de la CENI conduit par le secrétaire exécutif de cette institution d’appui à la démocratie. Les deux parties se sont convenues sur le délai du dépôt des éléments probants.
Pourquoi alors avoir attendu si longtemps? Qu’est-ce qui arriverait si le Procureur général près la Cour de cassation n’avait pas interpellé la CENI au point de lancer un appel à témoin avec la garantie de protection de leur anonymat?
Entre-temps, une correspondance du patron de la CENI adressée au Procureur général depuis le 4 février dernier, a embrasé la toile hier jeudi 18 avril. Le N°1 de la CENI aurait transmis 17 éléments de fraudes. Ces éléments concernaient notamment les circonscriptions de Kabinda-ville (Lomami), de Masimanimba, de Yakoma, de Bansakusu, de Kinshasa Funa ou encore de Bumba. Et de préciser que d’autres éléments de fraude des autres circonscriptions concernées seraient transmis dans le délai.
Au cours de cette réunion, souligne le conseiller en communication de la Cour de cassation, la délégation de la CENI qui a reconnu n’avoir pas transmis à l’office du Procureur Général, les éléments techniques probants et individuels ayant milité à l’invalidation desdits Candidats, s’est engagée à les lui faire parvenir dans les meilleurs délais, suivant le chronogramme consensuel retenu.
La délégation de la CENI attribue ce retard aux nombreuses sollicitations judiciaires dans les juridictions où ses agents comparaissaient à titre de renseignant », explique les services du Procureur Général près la Cour de Cassation.
La Pros.