Reportées depuis décembre 2023, les élections des sénateurs, gouverneurs, vice-gouverneurs et des députés provinciaux de Masimanimba et Yakoma n’ont toujours pas une nouvelle date pour leur tenue. Pourtant, elles sont cruciales pour la gouvernance légitime des institutions. Pour le Professeur Florent Gabati qui a émis une analyse, «C’est une tache sombre dans l’histoire politique de la RDC et une marque d’amateurisme dans le chef du personnel de la Commission électorale nationale indépendante qui se délectent des délices du torpillage en règle des dates des élections’’.
Dans l’échelle de responsabilités, le Professeur Florent Gabati pointe du doigt d’abord le Président de la République Félix Tshisekedi, puis la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka pour la non-prise en compte de cette situation et, enfin, la CENI dont le non-respect du calendrier est justifié par le manque des moyens financiers. Auprès des populations, c’est la rancœur contre la Centrale électorale.
« C’est gravissime que ladite Céni devient le problème aujourd’hui quand elle n’arrive plus à boucler le cycle électoral en arrêtant un calendrier définitif dont la planification demeure la résultante du régime financier déterminé de commun accord avec le gouvernement. Comme les animateurs de cette institution semblent franchir déjà la ligne rouge, et que les habitants de la province du Kwilu et du Nord Ubangi ressentent aujourd’hui plus de la rancœur contre la CENI qui entretient la chicane, il faut que cesse cette méthode des bras ballants de Félix Tshisekedi et de Judith Tuluka Suminwa s’illustrant dans le manque de culot, dans l’incapacité de prendre d’eux-mêmes des initiatives dans l’éthique de responsabilité’’, a-t-il écrit dans sa réflexion.
Soucieux de la conservation de l’élan de la liesse des électeurs des autres provinces, il craint que la grandeur des élections célébrées par les récents élus, en d’autres termes par la consécration constitutionnelle n’éclipse « rapidement les déceptions des habitants de Masimanimba et de Yakoma qui réclament l’organisation imminente des élections pour leurs députés nationaux, sénateurs, gouverneurs et vice-gouverneurs», a-t-il renchéri avant d’affirmer qu’il s’agit d’une régression et conformément à la loi électorale N° 17/013 du 24 décembre 2017 et que, de ce fait, la CENI porte une lourde responsabilité et devra répondre de ses actes si l’affaire est renvoyée devant une juridiction. Et de renchérir que l’impression qui s’en dégage est que Kadima et ses collaborateurs de la Céni se jouent des électeurs de Masimanimba et de Yakoma, qu’ils se jouent de la nation congolaise en enfreignant la loi électorale en son article 129 et en ajournant sempiternellement de dates des élections dans les provinces du Kwilu et du Nord Ubangi. »
En pratique, le Professeur Florent Bagati exige la mise en place d’un calendrier définitif, sous peine, selon lui, «de faire perdurer les élections spoliées et confisquées aux populations de ces deux provinces». Il demande au Président Félix Tshisekedi et à la Première ministre Judith Tuluka Suminwa de se mettre au diapason des initiatives visant à octroyer urgemment un budget ad hoc à la Céni afin d’organiser les élections dans un avenir proche.
Jonas Shampa
