*Les candidats aux élections retenues pour le 20 décembre sont en campagne et la CENI intensifie la communication via des communiqués et notes circulaires dont la plus récente est la ‘’ NOTE CIRCULAIRE N°033 : CENI/TMT/2023’’ concernant la convocation des Présidents formateurs (PF), pour participer à leur formation qui commence ce 26/11/ 2023’’.
Cependant, dans son homélie au terrain Albert 1er du Collège Boboto devant les fidèles catholiques, le dimanche 26 novembre 2023, jour de la célébration de la solennité de Christ Roi de l’Univers, le Cardinal Fridolin Ambongo a exprimé son pessimisme, quant au respect de la date du 20 décembre prochain pour la tenue des élections.
A l’en croire, « Au niveau de la CENI, nous n’avons pas de preuve qu’il y aura bel et bien élection le 20 décembre 2023. Et même s’il y en aura, nous n’avons pas de certitude que ça va se dérouler dans les meilleures conditions de transparence. Cela veut dire qu’il y a risque, risque des désordres dans notre pays ».
Il est clair que le Cardinal parle de deux choses. La première, ‘’nous’’, en tant qu’Eglise catholique et alliés’’, nous n’avons pas de preuve qu’il y aura bel et bien élection le 20 décembre. Celui qui parle ainsi n’est pas n’importe qui et en tant qu’un Haut Responsable de l’Eglise catholique en RDC, il disposerait certainement d’une base des données qui lui permettent de faire une telle déclaration. Au cas où il serait de mauvaise foi, comme disent les détracteurs de l’Eglise catholique, il sèmerait seulement le doute dans les esprits sur le respect de la date dont ne cessent de jurer, pourtant, le bureau de la CENI et le régime Tshisekedi.
La deuxième chose qui semble s’inscrire en faux contre sa première affirmation : ‘’ Et même s’il y en aura, nous n’avons pas de certitude que ça va se dérouler dans les meilleures conditions de transparence. Cela veut dire qu’il y a risque des désordres dans notre pays’’. Une déclaration qui sous-entend que le processus, tel qu’il se déroule ne donne pas de garantie de crédibilité, quant aux opérations de vote et aux résultats qui seraient publiés en cas de tenue des élections, le 20 décembre 2023.
Par ailleurs, il y a lieu de rappeler qu’un débat de longue date a lieu en RDC sur la façon dont le bureau de la CENI a été constitué. L’Eglise catholique et l’Eglise du Christ au Congo(ECC), n’ont cessé de vilipender les irrégularités et le manque de consensus dans la désignation, par exemple, de Denis Kadima à la tête de la CENI. Le FCC de Joseph Kabila a dit ne pas se reconnaître dans les délégués de l’Opposition nommés dans ce bureau. Sans compter des critiques par rapport à la loi électorale, la loi sur la répartition des sièges, l’audit du fichier électoral, la qualité de la carte d’électeur et des soucis logistiques et financiers. En effet, les Députés nationaux de l’Opposition du groupe appelé G13, au nombre desquels Delly Sesanga, à l’origine de la matrice de la nouvelle loi électorale ont affirmé que la loi qui est passée à la plénière de l’Assemblée nationale n’est pas celle qu’ils avaient, eux, proposée.
Dans un élan de vigilance pour que la CENI ne berne pas les Congolais et les candidats, la CENCO et l’ECC formulent des critiques sur le travail de la CENI. La dernière qui a porté sur le nombre total d’électeurs et autres, la CENI s’en était bien sortie, en fournissant des explications limpides via son ‘’COMMUNIQUE DE PRESSE N°062/CENI/2023’’ du 15 novembre 2023, qui ont convaincu les observateurs.
Quoi qu’il en soit, ces questions turlupinent la conscience des Congolais : est-ce que la CENI dont les membres du bureau et de la plénière ont été mis en place de la façon connue et qui sont accusés d’être proches du pouvoir, offre-t-elle la garantie d’impartialité dans sa façon de travailler et dans les résultats qu’elle publiera au terme des élections du 20 décembre 2023 ? Puisqu’il ne faut plus à ce stade arrêter la machine, ne devrait-on pas prôner d’autres astuces qui permettraient de faire capoter le prétendu ‘‘Plan’’ de la tricherie de la CENI et du régime sortant ?
Mais, en 2018, l’Opposition n’a-t-elle pas remporté la présidentielle, même si le régime sortant contrôlait la machine électorale ?
Samy Bosongo