Les dossiers sur les détournements des deniers publics fusent de toutes les institutions de la République au point que ça n’émeut plus personne. Le Bureau provisoire du Sénat semble pris dans la nasse de ces accusations. Ce Bureau, dirigé par le sénateur Pascal Kinduelo, est accusé de détourner USD 3 millions d’émoluments de mai 2024 de tous les sénateurs et membres du Bureau sortants.
Dans une correspondance signée par Sanguma Mossai en qualité de président du Bureau sortant du Sénat avant l’installation du Bureau provisoire, il est indiqué que l’Inspection générale des Finances a déjà été saisie en vue d’investiguer sur cette prétendue malversation. Le Bureau provisoire se serait emparé de la dotation de Fonds spécial d’intervention (FSI) réservée aux membres du Bureau du Sénat en fonction aux mois de mars et d’avril 2024, évaluée à 8.092.000.000 FC.
Entretemps, les deux chambres du Parlement ont été déclarées budgétivores par un rapport d’une Ong en ce qui concerne la gestion du budget entre 2021 et 2023. Le Sénat et l’Assemblée nationale auraient dépensé 1,1 milliard USD dont 60% ont été utilisés par l’Assemblée nationale et 40% par le Sénat.
A l’époque, le Bureau du Sénat dirigé par Modeste Bahati alors que Sanguma Mossai en était le 2ème vice-président, avait aussi fait l’objet des critiques similaires.
Il sied de rappeler que le sénateur Sanguma Mossai s’est autoproclamé président du Bureau du Sénat après que les autres membres du bureau y compris le président Modeste Bahati et le 1ervice-président ont été élus députés nationaux et qu’ils ont opté de siéger à l’Assemblée nationale.
Cependant, à l’issue de la remise-reprise avec le Bureau Sanguma, le speaker du Bureau d’âge, Pascal Kinduelo, avoue que son prédécesseur n’avait rien laissé comme situation de trésorerie au 16 mai 2024. Pendant ce temps, les dossiers du Sénat pour les mois de mars et avril 2024, estimés à 30 000 000 000 FC (plus ou moins 10 millions de dollars US au taux de 2850), étaient en instance de paiement à raison de 15.324.028.099 FC par mois à titre de dotation.
Il y a lieu de croire à un règlement de comptes entre le Bureau intérimaire et le Bureau d’âge du Sénat. De nouvelles matières d’enquête pour l’IGF, la Cour de compte… pour faire la lumière sur ces prétendus détournements. Une fois encore, les institutions de la RDC gardent de nombreux cadavres dans le placard.
La Pros.