(Photo d’illustration de la Première Ministre Judith Suminwa en Conseil des Ministres)
Au cours de la 40ème réunion du Conseil des Ministres, tenue à Lubumbashi, dans la province du Haut-Katanga le vendredi 18 avril dernier, Judith Suminwa, Première Ministre de la RDC, a recommandé le recensement général de la population comme moyen conduisant à une planification efficace du développement et à une meilleure répartition des ressources ainsi qu’à une consolidation de la gouvernance. Propos rapportés par Patrick Muyaya, Porte-parole du Gouvernement.
Dans un contexte d’occupation d’une partie du territoire national et où les populations sont déplacées dans le but de se trouver un havre de paix où résider pour fuir les hostilités, le gouvernement, à travers son numéro 1 porte une recommandation qui, sans se voiler la face, ne saura fournir des chiffres exacts de la taille de la population vivant en République Démocratique du Congo.
Pourquoi choisir cette période de grave crise et de conflits persistants qui ne favorisent pas la stabilité des populations dans leurs régions habituelles ? Les moyens financiers qui seront déployés pour cette fin apporteront-ils des réponses à cette question du recensement ou est-ce des moyens à jeter dans la gueule du loup ? Qu’est-ce qui presse cette opération ? Les efforts du gouvernement en cette période de crise sécuritaire persistante dans l’Est du pays, ne devraient-ils pas être concentrés exclusivement à l’effort de guerre pour pacifier la région occupée ? Autant de questionnement dans le chef de l’opinion publique qui ne trouvent pas de réponse exacte quant aux efforts et désirs ressentis par les autorités pour connaître non seulement la taille de sa population après le premier recensement de 1984, mais surtout les origines de chaque personne vivant sur son territoire.
Après l’occupation des provinces du Nord et Sud-Kivu par l’armée rwandaise et ses supplétifs de l’AFC/M23 en janvier 2025, le gouvernement engage plusieurs milliers de francs pour l’effort de guerre et la motivation des éléments des FARDC ainsi que les résistants patriotes Wazalendos qui apportent leur soutien aux forces loyalistes. Alors que le Ministre d’Etat, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba, a mobilisé les confessions religieuses pour soutenir les FARDC et les Wazalendo à travers des cotisations pour un effort de guerre national, un appel au recensement se fait entendre du côté du gouvernement. Une initiative très louable mais qui va nécessiter la mobilisation de plusieurs moyens matériels, financiers et logistiques.
Une opération qui peut durer 3 à 4 ans, le recensement n’a peut-être pas un caractère urgent ou exceptionnel pendant cette période de grave crise sécuritaire et humanitaire que traverse le pays dans sa partie orientale. Le mieux serait de pacifier la partie Est sous occupation en vue d’avoir la possibilité d’atteindre tous les coins du pays dans le cadre d’un recensement général de la population. Car, le deuxième quinquennat du Président de la République, Félix Tshisekedi est, jusqu’à présent, caractérisé par une violation manifeste de l’intégrité territoriale et de la souveraineté nationale.
Si le gouvernement se concentrait à résoudre les questions les plus urgentes en ce temps de guerre notamment, la paix dans l’Est du pays, en lieu et place du recensement, l’histoire en parlera à travers les dates.
César Nkangulu
