(Par le Prof. Florent Gabati)
Les congolais se retrouvent aujourd’hui en présence d’une situation historique inédite avec des épisodes, des frasques surréalistes, inconcevables. Des contextes qui voient se dérouler la subversion de l’intelligence et la torpeur de la conscience collective.
Au cœur de ce système politique, il y a des arrivistes, des avortons intellectuels très souvent qui n’attirent que les cupides, les stupides par leurs sirènes. Aujourd’hui il y a un problème central de la qualité de vie du peuple congolais qui doit demeurer la préoccupation primordiale de tout patriote et dans les termes d’arriviste, pourquoi ces individus distillent-ils une idéologie qui vient écraser les objectifs d’excellence, de valorisation du travail et de l’intelligence ? Nous estimons qu’il s’avère capital de relever que ces acteurs issus des milieux modestes et qui ne sont pas nés avec une cuillère en argent dans la bouche, des opportunistes de première catégorie cherchent à s’enrichir à tout prix.
Comme des coquilles vides, usées par le temps, les arrivistes demeurent asservis par des ambitions démesurées. Il est rationnel de juger sur des faits ou postures politiques ceux qui sont aux manettes et se mettent en porte-à-faux par rapport à leurs discours politiques, aux normes de bonne gouvernance et éthique sociétale. Faut-il encore accorder du temps aux voleurs, siphonneurs des deniers publics comme le souhaitent certains congolais ? Les arrivistes considérés comme des acteurs opportunistes, parfois des ratés ne travaillent pas sur le bien-être du congolais en mettant en exergue les salaires décents, la lutte contre la pauvreté.
Aujourd’hui, nul n’ignore qu’une présidence ne se juge pas sur la première année de sa mandature, elle se joue sur les trois au quatre années qui s’inscrivent dans le quinquennat. On peut prendre donc des décisions courageuses pour plus de bonnes perspectives concernant le pays. Malheureusement durant ces six années du pouvoir de F. Tshisekedi, nous pouvons faire l’amer constat d’une part de l’aggravation de la pauvreté avec son corollaire la prolifération du commerce informel à chaque coin des rues de grandes agglomérations congolaises telle que la ville de Kinshasa, un signal négatif de la mauvaise gouvernance de la part des sadiques arrivistes, ensuite de l’augmentation sans pareille du nombre des voleurs de la république et enfin de la corruption systémique. Les faits et les chiffres sont éloquents et parlent eux-mêmes des échecs des politiques mortifères mises en place. Un président qui n’est pas parvenu à influer la marque de son pouvoir pendant six ans en rompant avec des vieilles pratiques de prédation, de State capture, que peut-il encore faire en quatre ans qui restent de son second mandat ? Il n’y a pas de ferme volonté affichée pour combattre les siphonneurs des deniers publics qui sont les responsables des institutions républicaines à l’instar de l’Assemblée nationale, de la Banque centrale, de l’Exécutif…Si le déficit de confiance s’est davantage creusé, peut-on encore continuer à faire avaler des couleuvres aux congolais ? Malheureusement tous ces citoyens qui se réfugient derrière le manteau de temporalité insuffisante pour accorder encore des années à F. Tshisekedi afin de marquer sa présidence souffrent de cécité intellectuelle.
Partout dans le monde, les 100 premiers jours du mandat présidentiel sont scrutés à la loupe. Et les observateurs de la scène politique peuvent s’apercevoir des orientations que la nouvelle équipe veut donner aux nouvelles politiques du développement du pays. Les trois premières années deviennent à fortiori une référence permettant au président élu d’incarner le sens de l’État, et inaugurer une nouvelle ère des changements. Aujourd’hui dans les rues de Kinshasa, on compte beaucoup de déçus qui disent tout haut que c’était mieux il y a cinq ans. A tous ceux qui viennent nous dire qu’il faut laisser du temps à F. Tshisekedi pour développer la Rdc, ils sont des loosers. Quel pays ou grand homme d’affaires viendra investir en Rdc quand le climat des affaires est pollué avec les affaires des détournements, de la justice corrompue et surtout de l’insécurité judiciaire dans les affaires ? D’ailleurs il n’est pas étonnant si l’entreprise Primera Gold d’Abu Dhabi créée en coordination avec l’État congolais en 2021 pour exploiter et exporter l’or de l’est du pays et lutter contre la contrebande de ressource finançant les groupes armés a résilié le contrat suite à la dégradation de la situation sécuritaire qui rendait sa mission plus difficile.
Aujourd’hui la Rdc cherche de nouveaux investisseurs. Il appartient d’abord à l’État de prendre le contrôle de toutes ces zones minières où écument des criminels.
Si la Rdc est arrivée à ce niveau de la catastrophe nationale, c’est parce que dans le contexte de la gestion des partis politiques, beaucoup des congolais n’ont pas anticipé sur la régénération des cadres et beaucoup d’arrivistes ou opportunistes au regard de la problématique de la décrépitude des valeurs sociales se sont accaparés des postes-clés. C’est dans cette optique il faut déplorer la situation désagréable à laquelle les kinois ont assisté concernant la guerre des chefs au sein du parti présidentiel, l’Udps. Ce n’est pas n’importe quel citoyen lambda qui peut devenir Secrétaire général d’un parti politique. Au-delà des questions de compétence, de formation et de CV, il y a le charisme et la capacité à gérer des dossiers qui interviennent. Ce n’est pas cette bataille larvée , ces affrontements qui ont été évités de justesse qui font la VITALITE de la démocratie comme l’a prétendu Fatshi. Non. La démocratie c’est la confrontation des idées et non se lancer dans des attaques contre productrices observées ces derniers jours entre les différents responsables de l’Udps. C’est honteux. D’ailleurs la vitalité démocratique d’un parti politique provient de la capacité de ses membres d’ouvrir des débats d’idées avec les différentes formes citoyennes du parti en vue de reconstruire un rapport de confiance et rassembler tous les membres quelles que soient les divergences d’opinions sur la gestion du parti. C’est pourquoi, l’Udps avec son organisation partisane demeure incapable de se renouveler, cherchant à travailler pour le compte d’une famille. Dans cette optique, l’Udps est amené tôt ou tard à disparaître du jeu politique comme l’est aujourd’hui le MPR du défunt Mobutu. Manque d’exemplarité, de vision voir de leadership fort. Il y a toute une littérature sur ces différents points. Pour ces arrivistes qui dirigent notre pays, leur politique se fait autrement que par ce que nous appelons l’achat des consciences par le braquage des caisses de l’État. Ils ne veulent jamais mener des réformes salariales pour servir d’abord les pauvres congolais.
Des salaires astronomiques des Députés, des Sénateurs, des membres de l’Exécutif et du président de la république illustrent la volonté cynique du Chef de l’État de maintenir ces contingences par rapport à ce que gagnent les médecins, les professeurs d’université, les fonctionnaires congolais. C’est très cynique de laisser la population congolaise continuer de vivre avec 1,9 dollar par jour selon les Nations unies. Nous constatons aussi que le dogme de la libération des territoires occupés a disparu et ces arrivistes au pouvoir se complaisent dans ce statu quo. Cela ressemble fort bien à une capitulation. In fine rien n’a changé en termes du pouvoir d’achat des congolais et de la précarité des déplacés de guerre à l’est du pays et ceux des conflits intercommunautaires dans le Kwamouth, Bagata. Il n’y a pas d’initiatives fortes du président de la république pour alléger les souffrances de nos frères et sœurs déplacés.
Quant à la vitalité du peuple, les infrastructures jettent les bases d’une amélioration du bien-être de la population. Malheureusement les zones rurales enregistrent un niveau élevé de pauvreté et une dégradation des routes par manque des investissements. Le regard que l’on a de tous ces arrivistes est celui des individus qui manquent de volonté politique pour rompre avec des vieilles pratiques surannées, des acteurs qui n’ont pas d’âme se caractérisant par les états de conscience, l’échelle des valeurs et qui ne veulent pas renouer avec le paradigme des pays émergents à l’instar du Botswana, de la Namibie, de l’Afrique du Sud.
Professeur Florent Gabati