A la Prison Centrale de Makala, ils sont plusieurs à avoir pris la poudre d’escampette, dans la nuit ténébreuse du 1er au 2 septembre 2024, sous le rythme endiablé des tirs nourris à l’arme lourde. Même si jusqu’ici, la guerre des chiffres en termes de bilan des incidents enregistrés n’a pas encore livré ses derniers secrets sur le nombre exact des morts, il va de soi que dans les milieux de la Société Civile, des cris d’alerte montent pour décrier l’état piteux des conditions de détention carcérale.
Car, en effet, construite en 1957 pour 1.500 détenus, la Prison Centrale de Makala a dépassé, depuis plusieurs décennies, les limites de ses propres capacités d’accueil jusqu’au point d’engendrer tous les effets néfastes de la promiscuité due à l’accroissement de la criminalité et, en même temps, à la surpopulation carcérale.
Voilà ce qui a conduit à tous les désordres et aux difficultés de toutes sortes auxquels Mutamba, devenu Ministre d’Etat, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, et revêtu de sa constance naturelle, est tenu de mettre fin, depuis son arrivée à la tête de ce secteur névralgique de la vie nationale dont la lutte engagée contre la maffia qui n’est qu’à ses débuts, provoque déjà une vague de contestation dans les rangs des Magistrats et autres agents administratifs réfractaires au changement en profondeur tant recherché aussi bien par Félix Tshisekedi, le Président de la RD. Congo, et l’ensemble du peuple congolais.
Et, pourtant, les réformes envisagées et mises en œuvre dans l’espace de plus ou moins deux à trois mois, sont globalement jugées satisfaisantes, s’il faut réellement remettre la RD. Congo sur les rails d’une justice pour tous, (erga omnes), comme disent les latinistes.
Mais, peu importe le poison, les intimidations et autres brimades, Mutamba Tungunga est et demeure un enfant issu de la descendance d’une minorité pharaonique, au-delà de la Constitution et des Lois de la République, il aura certainement à s’appuyer sur la force de l’intelligence et de la morale, alors, son corps défendant, à la force métaphysique Egyptienne d’antan et d’aujourd’hui incarnée par le peuple Songye, pour sortir de l’agonie, la justice congolaise devenue malade, voire très malade.
Car, en tout état de cause, la prison n’est ni un couloir de la mort, ni une caverne de voleurs, ni encore moins une piscine d’assassins. La prison n’est ni une auberge de criminels, ni un cabaret de disciples de Bacchus. Tout comme la prison n’est ni un lounge bar des damnés de la terre et autres malfrats fatigués de vivre, ni un conglomérat des récidivistes aux abois.
Quelle que soit sa forme, la prison n’est et ne sera jamais une foire de sapeurs, ni une maison d’exposition des spécialistes de la pornographie, de la pédophilie et de l’hyménoplastie. Elle n’est même pas une citadelle de détourneurs, ni une officine de blanchiment des auteurs des crimes économiques, de la corruption, de la concussion, du dol ainsi que de tant d’autres tares qui continuent, depuis des temps immémoriaux de l’indépendance nationale jusqu’à ce jour, à gangréner le fonctionnement du corpus institutionnel en RD. Congo.
Et, quoi qu’il en soit, la prison doit être un vrai centre pénitentiaire dont le but visé est, non seulement, de réprimer et sanctionner les personnes coupables de tel ou tel autre fait répréhensible mais, de les rééduquer en vue de leur réinsertion dans la vie sociétale active, une fois leurs peines purgées, conformément aux lois et aux règles édictées en la matière.
D’où, la nécessité d’un cadre réglementaire revu, actualisé et adapté et, surtout, d’une gestion saine et orthodoxe des ressources inhérentes à son bon fonctionnement ainsi qu’à l’encadrement de l’essentiel de ses locataires.
Marcel Ngoyi