Trois semaines de plus, soit le lundi 18 novembre prochain avant de voir la Cour de cassation débuter l’affaire des forages et lampadaires à charge de François Rubota, ancien ministre de développement rural et de l’entrepreneur Mike Kasenga. A la première audience, de lundi 4 novembre, les avocats de la défense ont démontré que le tribunal n’a pas été régulièrement saisi. L’extrait de rôle, ont-ils expliqué, n’a pas été déposé au domicile comme l’exige la loi. Pour cette raison, l’affaire a été renvoyée.
Les deux prévenus sont soupçonnés de détournement de fonds publics et surfacturation, en lien avec un contrat d’installation de 1000 unités solaires de pompage et de traitement d’eau dans 1000 localités pour un montant de près de 400 millions de dollars américains sur cinq ans.
Deux personnalités publiques, l’ex-ministre du Développement rural François Rubota et Mike Kasenga, dirigeant du consortium STEVERS Construct – Sotrad Water, seront appelées à répondre à des accusations de détournement de fonds destinés à la construction de forages d’eau.
Le communiqué en rapport avec ce procès était ainsi libellé : “La Cour de cassation siégeant en matière répressive en appel, appellera à son audience publique du lundi 4 novembre 2024 à 09 h 30 l’affaire suivante : Ministère public contre Messieurs Kasenga Mulenga Mike Etienne et Rubota Masumbuko François (Tous en détention préventive à la prison centrale de Makala)”.
L’affaire prend racine dans un projet ambitieux : l’installation de 1000 forages et la construction de stations mobiles de traitement d’eau dans tout le pays, avec un budget évalué à près de 400 millions de dollars. Cependant, deux ans plus tard, des rapports alarmants de l’Observatoire de la dépense publique (ODEP) et de la Ligue congolaise de lutte contre la corruption ont révélé des irrégularités, dont une possible surfacturation et un détournement des fonds alloués. La société civile réclame des comptes et a demandé l’établissement d’un comité de suivi pour éclaircir les zones d’ombre entourant ce projet vital.
Les accusations prennent une tournure encore plus sérieuse avec l’implication d’autres figures politiques, dont l’ancien ministre des Finances Nicolas Kazadi, qui avait déjà exprimé ses préoccupations quant à la gestion financière de ce projet. En réponse aux allégations, le consortium STEVERS a promis de livrer 239 stations de forage, tout en qualifiant les accusations de surfacturation d’infondées. Ce procès s’annonce comme une nouvelle épreuve pour la justice congolaise à quelques heures des états généraux de la justice.
La Pros.