(Un décryptage de Jean Kambayi Bwatshia, Professeur Emérite)
Lettre ouverte
*Monsieur le Président de la République Démocratique du Congo, voici après trois mois que nous vous avons eu le plaisir de vous adresser une lettre d’encouragement et de félicitation au sujet de votre courageuse mise en garde interpellant tous les détracteurs de votre action politique, véritablement engagée pour la paix et la concorde nationale dans notre pays.
Nous vous avons également félicité à la suite de votre discours du haut de la tribune des Nations Unies à la 77ème Assemblée générale. Ce discours, nous l’avons compris comme « le cris de la vérité » où vous avez martelé sur la conscience nationale et l’insécurité dans notre pays, la philosophie de la réconciliation, où aussi vous pris à témoin l’Organisation internationale face aux conflits et guerres au Congo des Grands-Lacs ; nous nous souvenons que vous avez insisté, Monsieur le Président, sur le fait que l’opinion nationale et internationale doivent mettre fin à la suspicion et à dissiper l’ambiguïté de certaines positions du Conseil de sécurité au sujet des guerres des Grands Lacs.
Refusant le discours de la haine, comme vous l’avez dit au sommet des Nations Unies, vous avez pointé du doigt l’alibi face à la situation de l’Est de notre pays.
Et, Monsieur le Président, vous avez déclaré haut et fort que quoi qu’il en coûte, le peuple Congolais est décidé cette fois-ci à mettre définitivement fin à l’insécurité à l’Est de notre pays.
Vous avez déclaré sans ambages que l’heure a sonné de cacher à jamais le cycle infernal de la violence à l’Est de la RDC, pour stabiliser la région des grands-lacs, afin de tirer le plus grand bénéfice de cette potentialité économique ainsi que sa riche biodiversité pour sauver l’humanité face au changement climatique.
Monsieur le Président, dans cette ligne, dans votre allocution prononcé le 28 octobre 2023 au sommet de trois bassins au Congo-Brazza, vous avez invité vos collaborateurs les plus proches à une collaboration efficace entre les pays qui abritent le massif forestier qui représente 80% des forêts tropicales de la terre et équilibrent le bilan carbone de notre planète.
Vous avez rappelé la nécessité et établi la synergie pour favoriser la solidarité entre les pays de trois bassins forestiers dont le leadership est exercé par le Brésil, l’Indonésie et la République Démocratique du Congo. Les trois pays on doit le savoir, sont les gardiens de plus grandes réserves de forêt, de tourbières et de biodiversité au monde.
Avant que le monde atteigne un point de non-retour au niveau du changement climatique irréversible, vous avez appelé à la lutte commune, entre les pays de l’hémisphère nord et ceux du Sud.
Et vous avez dit comme il faut : « nos forêts sont la dernière ligne de défense pour l’humanité, confrontée au risque toujours croissant d’un changement climatique irréversible. Sans s’arrêter ici, vous avez Monsieur le Président de la République, rappelé que l’une des réserves de biodiversité n’est plus précieuse au monde : le Parc National de Virunga a été endommagé par la persistance du conflit et guerre dans l’Est de notre pays qui fait l’objet d’un activisme armé qui endommage et détruit cet écosystème.
Et, ici Monsieur le Président, avec courage qui vous caractérise, vous avez dit que cela n’a pas été décidé à Washington, à Paris, Bruxelles ou à Londres mais en Afrique, à Kigali plus précisément. C’est l’œuvre d’un frère Africain que tous les Congolais connaissent bien. Nous connaissons l’importance qu’il sied de protéger la zone la plus riche en biodiversité d’Afrique.
Ce discours, Monsieur le Président, vous l’avez tenu comme toujours sous un ton véritablement panafricaniste en faveur de l’unité africaine.
Nous sommes heureux d’avoir entendu et vu sur nos écrans à la télévision que vous avez déclaré, haut et fort : « Nous devons avoir le regard de nous regarder dans les yeux, entre africains et nous dire qu’on ne peut pas s’appeler frères et se poignarder dans le dos en même temps ».
Ceci on en convient frise l’hypocrisie.
Plus ça dure, plus c’est la même chose et nous votre peuple tout en vous soutenant pour votre réélection sans doute de décembre 2023, nous disons que la situation guerrière à l’Est de notre pays ne doit plus durer longtemps.
Kuajiki !
Jean Kambayi Bwatshia, Professeur Emérite