(Par le Professeur Noël Tshiani)
Je suis très préoccupé que le patriotisme soit l’unique solution proposée par la Première Ministre aux enseignants grévistes afin qu’ils reprennent le travail. L’appel au patriotisme est important, mais on ne mange pas de patriotisme car ventre affamé n’a point d’oreille.
Le salaire moyen d’un enseignant est de 406.000 Francs le mois (soit 145$), ce qui est très insuffisant pour nouer les deux bouts du mois. Il faut donc trouver une solution durable aux revendications des enseignants qui sont légitimes et qui sont solubles car tout est question du pouvoir d’achat promis par le Chef de l’Etat.
Si le budget annuel de $18 milliards est réel, il faut traiter la rémunération des enseignants, professeurs, médecins et fonctionnaires de l’Etat comme une priorité qui permet de garder la fibre patriotique allumée. Il faut aussi envisager dans cet exercice de montrer qu’on est sérieux en réduisant le train de vie des institutions qui absorbent inutilement les ressources publiques qui pourront être allouées à l’amélioration du niveau de vie de la population à travers des augmentations salariales raisonnables et réalistes.
Je voudrais saisir cette opportunité pour demander à la Première Ministre de mobiliser son gouvernement pour déterminer pour toutes les catégories socioprofessionnelles le salaire minimum garanti réaliste qui tienne compte du coût de la vie.
Si on ne peut pas avoir un salaire minimum garanti réaliste en un seul coup, on peut programmer cela au fil du temps mais de façon concertée avec les groupes socioprofessionnels concernés.
Pendant ce temps d’attente, les gros salaires doivent être réajustés à la baisse pour dégager des épargnes qui pourront permettre de relever les petits salaires dans l’entretemps. Il nous faut trouver une justice sociale équilibrée. Et il faut donc que le patriotisme s’applique à tout le monde pour baisser les tensions sociales.
Par conséquent, il faut prêcher par l’exemplarité. C’est ça être un bon patriote. La patrie d’abord ! La patrie avant tout ! La patrie ou la mort !
Respectueusement,
Professeur Noël K. Tshiani Muadiamviita