Suite à la crise sécuritaire provoquée dans la partie Est de notre pays par les rebelles du M23 soutenus par le régime de Kigali, les Congolais interrogés par notre institut d’analyses sociopolitiques ; sont formels. Pour eux, il faut à la tête du gouvernement de cohésion nationale, un Premier ministre ayant une réelle envergure politique, un véritable gestionnaires, une personnalité capable de rassembler les populations autour de l’idéal que nous poursuivons tous : sortir le pays de cette période difficile, et relancer le travail de refondation de la nation. Les personnalités ci-après répondent, selon les Congolais, répondent donc à ce profil de Premier ministre de la période de crise.
- Michel Bongongo 76%
Il assume son choix et reste convaincu du soutien qu’il apporte à Félix Tshisekedi qui, selon lui, est capable de tirer le pays du gouffre. C’est pour cette raison que ce ténor de l’Alliance des acteurs attachés au peuple –AAAP- vient en première ligne des candidats qui répondent le mieux au profil de Premier ministre d’un gouvernement de crise.
Michel Bongongo précise que d’énormes efforts ont été faits par le chef de l’État. « Sur le plan diplomatique, explique-t-il, le président Félix Tshisekedi est déterminé à sortir la République démocratique du Congo de son isolement en replaçant le grand Congo dans le concert des nations. Sur le plan de l’expression démocratique, la liberté d’expression, la liberté de la presse, la liberté d’association sont devenues de plus en plus une réalité tangible ».
Sur les questions de défense et de sécurité, il met en avant la détermination et l’engagement du chef de l’État à vaincre le M23 soutenu par le Rwanda. Il parle aussi des moyens engagés pour mettre fin aux raids de groupes armés terroristes dans l’est de la RDC. Sur le plan social, la gratuité de l’enseignement primaire est une évidence aujourd’hui. Il a également vanté plusieurs progrès enregistrés dans l’administration. « L’augmentation de 45 % du salaire des fonctionnaires, la réduction de l’IPR de 15 à 3%, l’augmentation de la pension des militaires, la construction des hôpitaux, notamment l’hôpital du camp Tshatshi, l’hôpital de Mbuji-Mayi. Enfin, sur le plan de la lutte contre la corruption et le détournement de deniers publics, il a loué le contrôle assidu, administratif et financier menés par l’IGF et la Cour de comptes ».
Cet homme politique a exercé successivement les fonctions de vice-président de l’Assemblée régionale de 1985 à 1989 et son président de 1989 à 1990 ; Ministre d’Etat en charge du Budget de 2014 à 2016, de la Fonction publique, et ministre intérimaire de la Défense nationale, Anciens combattants et Réinsertion. Il est actuellement président national du parti politique « Actions pour le bien-être des Communautés de la RDC » -ABC-RDC. Professeur ordinaire à l’Université pédagogique nationale, Michel Bongongo jouit d’une bonne audience à travers le pays grâce à son sens d’écoute, sa sagesse, son esprit de responsabilité et sa probité morale. Il est à même de rallier de grandes foules à la cause nationale. Bon rassembleur, non conflictuel, et bon gestionnaire, plein d’humanisme, il entretient de meilleures relations avec toutes les églises corps du Christ.
- Jean-Pierre Bemba 70%,
L’actuel Ministre en charge des Transports, Voies de communication et Désenclavement, est descendu très tôt sur terrain pour mobiliser les jeunes de toutes les provinces afin de renforcer les rangs des FARDC qui se battent avec acharnement contre les rebelles appuyés par le Rwanda. Sa campagne a évidemment démarré dans son terroir qu’il connait bien, le Grand Equateur où il a demandé aux jeunes qui se sentent prêts à se sacrifier pour la nation, à se faire enregistrer dans tarder à la 31e région militaire.
Après, il a délivré le même message dans les provinces de la Mongala, Tshopo, et Maniema. « Nous sommes agressés par le Rwanda. C’est la raison pour laquelle je suis à Mbandaka pour vous passer le message du chef de l’État, un message qui consiste à faire bloc en luttant contre l’agresseur. Pour lutter contre l’agresseur, nous vous prions d’intégrer les Forces armées congolaises –FARDC- à partir de 18 ans ou plus, en nombre très élevé, car le chef de l’Etat a tout mis en œuvre pour leur cantonnement et leur prise en charge dans des centres de formation du pays. C’est le seul moyen de défendre notre pays, car nous n’avons que ça », a souligné Jean-Pierre Bemba lors de ses meetings.
- Lambert Mende 67%
Né à Okolo le 11 février 1953, député de Sankuru depuis 2018, il fut plusieurs fois ministre, dont ministre de la Communication et des Médias de 2008 à 2012, puis de 2014 à 2019. Il est également le président national du parti politique Convention des Congolais unis (CCU). Il entreprend des études en droit à l’université nationale du Zaïre (campus de Kinshasa), mais ne les finit pas. Il part ensuite en Belgique, où il décroche une licence en criminologie de l’université libre de Bruxelles (ULB).
En 2005, Mende a été élu député national de la circonscription de Lodja comme membre du RCD/K-ML. Il fut le Rapporteur du Sénat pendant la transition (2003 à 2007), il a aussi plusieurs fois été ministre, notamment Vice-premier ministre, ministre des Transports et des Communications. Il a été nommé ministre des Hydrocarbures dans le Gouvernement Gizenga en février 2007. En tant que ministre des Hydrocarbures il a révoqué une partie de la licence qui avait été attribuée à Heritage Oil et Tullow Oil, deux sociétés qui veulent exploiter des gisements autour de lac Albert qui est partagé par la République démocratique du Congo et l’Ouganda.
En octobre 2008, il est nommé ministre de la Communication et des Médias dans le nouveau gouvernement Muzito, et devient ministre des Médias, des Relations avec le Parlement et de l’Initiation à la nouvelle citoyenneté, puis est à nouveau mis à la tête du Ministère de la Communication et des Médias en 2014, poste qu’il occupera sous trois gouvernement successifs.
Durant les élections législatives de 2018, il est élu député de la province de Sankuru, et est alors contraint de démissionner du gouvernement afin de respecter la décision du Conseil d’État interdisant le cumul des fonctions. Début 2019, il se porte candidat pour être gouverneur de la province du Sankuru, sous les couleurs du Front commun pour le Congo (FCC) de l’ancien président Joseph Kabila.
Début 2021, Lambert Mende rejoint avec son parti la majorité présidentielle – Union sacrée – de Félix Tshisekedi, et ce en dépit de sa longue carrière au sein des différents gouvernements dirigés par Joseph Kabila. Félix Tshisekedi le nomme président du Conseil d’administration de la Compagnie des lignes maritimes du Congo (LMC).
En 2024, après publication des résultats provisoires des élections législatives du 20 décembre 2023, il est réélu député national de la province du Sankuru.
- Sama Lukonde 63%
Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, né le 4 août 1977 à Paris (France), est un ingénieur et une personnalité politique, et a été Premier ministre du 26 avril 2021 au 12 juin 2024. Il est nommé directeur général de la Gécamines par le président Félix Tshisekedi le 3 juin 2019. Le 15 février 2021, il est chargé par le chef de l’Etat de former un nouveau gouvernement. Sama Lukonde est élu président de la chambre haute du parlement.
Il est diplômé de l’Institut Technique de Mutoshi à Kolwezi dans le Lualaba en 1996 en chimie Industrielle. En 2000 il décroche un deuxième diplôme en Informatique/Technique de l’Information en Afrique du Sud puis son dernier à l’université de Lubumbashi en Chimie (Option Inorganique et Métallurgie) en 2006.
Il est également bénéficiaire des stages de formation qu’il a effectué à la Gécamines, précisément à Luilu, à EMT Likasi, à Shituru, à l’Usine de Lubumbashi, ainsi qu’à Nzilo et à la SINTEXKIN.
La carrière professionnelle de Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge débute en Afrique du Sud à Multichoice Africa avant de rentrer en 2001 au pays, où il œuvre jusqu’en 2004 dans le secteur minier dans un projet de partenariat Gécamines–Edina et Triples K sur les sites de Kamwale, Luisha et Kabolela.
Quelques mois avant les élections de 2018, il s’était désolidarisé de Moïse Katumbi pour soutenir Félix Tshisekedi au sein du rassemblement de l’opposition, puis lors de sa candidature à l’élection présidentielle.
En janvier 2024, après publication des résultats provisoires des élections législatives du 20 décembre 2023, il est réélu député national, dans la province du Haut-Katanga, d’où il est originaire.
- Masangu Mulongo 60%
Né le 18 août 1953 à Likasi, il est économiste et a été gouverneur de la Banque centrale du Congo de 1997 à 2013. Fils de Jacques Masangu-a-Mwanza, ambassadeur de la République démocratique du Congo aux Pays-Bas, il est diplômé de l’École internationale de Genève, du Worcester Polytechnic Institute (Massachusetts) et de la Louisiana State University.
Ancien directeur général de Citibank Zaïre, Jean-Claude Masangu est gouverneur de la Banque centrale du Congo depuis 1997. Il a été nommé par Laurent-Désiré Kabila et confirmé par Joseph Kabila en 2002 et 2008. Dès sa nomination, il a été l’artisan de la réforme monétaire qui a vu la création du franc congolais.
D’octobre 2007 à octobre 2008, il a présidé au nom de la République démocratique du Congo le Groupe des vingt-quatre (G24) du Fonds monétaire international et a défendu à cette occasion les projets de réforme des institutions financières internationales lancées par le Directeur général du Fonds Dominique Strauss-Kahn.
En 2009, il a publié aux éditions Prestige Communication (France) un livre, Pourquoi je crois au progrès de l’Afrique, retraçant son parcours et sa vision de l’Afrique et plus particulièrement de la République démocratique du Congo. La stabilisation de la monnaie nationale pendant 6 années consécutives (38 % de dépréciation alors qu’elle était de plus de 80 % chaque année dans la décennie 1990).
Le Gouverneur Masangu a joué un rôle prépondérant dans la reprise des relations avec les Institutions de Bretton Woods en 2001 ainsi que dans l’acheminement du pays au point de décision en juillet 2003, étape importante qui consacrera l’annulation de la dette extérieure de la République Démocratique du Congo une fois le point d’achévement atteint.
- Adolphe Muzito 57%
Né en 1957 à Gungu (province de Kwilu), Muzito est un homme d’État congolais, membre du Parti lumumbiste unifié (PALU), et Premier ministre du 10 octobre 2008 au 6 mars 2012. Il est député national pour Kikwit à la suite des élections législatives de 2011.
Du 6 février 2007 jusqu’à sa nomination au poste de chef du gouvernement, il est ministre du Budget dans le gouvernement d’Antoine Gizenga. Adolphe Muzito est Inspecteur des Finances pendant plusieurs années. Il est licencié en sciences économiques de l’université de Kinshasa. Il conduit la délégation du PALU au Dialogue intercongolais à Pretoria en Afrique du Sud. Durant la transition, il siège à l’Assemblée nationale pour le compte du même parti. Il est l’initiateur et le président national du parti politique Nouvel Elan.
A la suite des élections de 2018, Adolphe Muzito, crée son parti politique dénommé Nouvel Elan. En juillet 2022, il annonce son intention de candidater à l’élection présidentielle prévue pour 2023, peu après l’annonce de la candidature de Fayulu.
- Christophe Mboso 55%
Né le 7 août 1942 à Kasongo Lunda, dans le district du Kwango de la province du Bandundu, il est actuellement deuxième vice-président de l’Assemblée nationale . Christophe Mboso, est diplômé en sciences politiques et administratives de l’université de Lubumbashi. Il est élu commissaire politique du Mouvement populaire de la Révolution (MPR) Parti-État en 1977 et est nommé membre du comité central du MPR en 1982.
En 1990, à la faveur de la démocratisation, il crée avec Joseph Ileo le Parti démocrate et social-chrétien (PDSC). Informé, Mobutu le rappelle et le fait ministre à plusieurs reprises entre 1990 et 1997 (santé publique, portefeuille de l’État, sports et jeunesse, agriculture).
Après avoir été candidat à l’élection présidentielle de 2006, Christophe Mboso est député national et Président d’un parti qui compte plusieurs députés au Parlement.
De 2018 à 2020, Mboso fait partie du Front commun pour le Congo (FCC), la coalition parlementaire qui soutient Joseph Kabila et détient la majorité à l’Assemblée nationale. Il a été président de l’Assemblée nationale de février 2021 au 22 mai 2024.
- Christophe Lutundula 53%
Christophe Lutundula Apala a été vice-premier ministre, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale au sein du gouvernement Sama Lukonde. Le 26 avril 2021, il est reconduit au sein du gouvernement Lukonde II en mars 2023.
A la nomination du gouvernement Suminwa, il n’en fait pas partie et est remplacé le 13 juin 2024 par Thérèse Kayikwamba Wagner.
- Emile Bongeli, 51%
Né le 19 octobre 1952, Emile Bongeli Yeikeo Ya Ato, est un professeur d’université et un homme politique. Originaire de l’ancienne province orientale, il est professeur de sociologie à l’université de Kinshasa et membre du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD). Il a été nommé ministre de la Communication et des Médias dans le gouvernement Gizenga, puis ministre d’État de la Reconstruction dans le gouvernement Muzito, et ministre de la Santé durant la transition. Avant sa nomination au sein du gouvernement, Emile Bongeli avait été élu député national pour la circonscription de Kisangani sur la liste du PPRD.
Conclusion
Ainsi qu’on peut le constater, les Congolais ont proposé, par ce choix, des personnalités disposant des ressources humaines, politiques et intellectuelles nécessaires pour l’aider à mieux gérer la crise multidimensionnelle dans notre pays à la tête d’un gouvernement de cohésion nationale. A toute crise, on le sait, il faut au sommet d’un gouvernement de transition, un homme fort, capable de la juguler. Souhaitons qu’il en soit ainsi pour la République Démocratique du Congo.
(Sondage Echos d’opinion)