(Par l’Ambassadeur André-Alain Atundu Liongo)
Chers amis, membres de la Ligue des Jeunes de l’UDPS,
Immense est ma joie de me trouver devant vous et avec vous pour parler d’un sujet fondamental dans la vie de l’Etat.
Que l’initiative du thème et de l’invitation vienne de la Jeunesse de l’UDPS dénote du sens élevé de responsabilité d’une Jeunesse de l’UDPS consciente de sa place et de son rôle dans la vie de la RDC, donnant ainsi raison à l’adage selon lequel « la Jeunesse, c’est l’avenir d’un Pays ». Mais, elle ne l’est que dans la mesure où elle se prépare à prendre efficacement le relai, le moment venu.
En effet, pour paraphraser l’écrivain français Chateaubriand, nourrir une ambition sans connaissance, sans talent et surtout sans moyen c’est conduire le Pays à la débâcle voire à l’abime.
Mes chers amis de la Ligue des Jeunes,
Le sujet qu’il m’a été demandé d’exposer a pour thème « le rôle de la sécurité intérieure et de la sécurité extérieure dans la prévention des guerres : cas de la RDC ».
La Sécurité, tant intérieure qu’extérieure est un devoir fondamental pour assurer l’existence de l’Etat, c’est-à-dire l’intangibilité des frontières, le potentiel démographique et la protection des institutions.
Toute communauté humaine, quelle que soit sa dimension, doit se protéger de l’influence négative ou des ambitions inconsidérées de son environnement non seulement géographique et stratégique mais aussi politico-social.
De toute évidence, un Etat-continent comme la RDC se doit de prendre des précautions vis-à-vis des Etats gloutons ou des acteurs économiques sans scrupule.
D’où la nécessité absolue d’avoir des services appropriés et performants pour assurer la sérénité nécessaire à son existence et à son développement, ce que l’on appelle communément les Services de Sécurité. Alors qu’en réalité il s’agit des Services de Renseignement dont le rôle premier est de mener des recherches et des investigations sur tout sujet qui intéresse la vie de l’Etat, des institutions et des citoyens.
Cette première phase conduit ou aboutit, en fonction des données récoltées, à la nécessité de prendre une série de mesures pour prévenir ou empêcher la survenance des faits fâcheux ou positivement de favoriser l’avènement des jours heureux.
A la Sécurité Extérieure, incombe la tâche d’exercer une veille globale sur l’environnement stratégique et géographique immédiat, c’est-à-dire le voisinage. Concrètement, cela revient à avoir un œil sur la politique et les activités de ces Pays dans le but de prendre les mesures de prévention et d’obstruction qui s’imposent.
C’est ce qui justifie la présence, dans nos Ambassades des Attachés Militaires, des représentants commerciaux et de Services de Renseignement.
Je me permets d’en parler librement et ouvertement parce qu’il s’agit d’une pratique courante et universellement tolérée par une sorte de gentleman agreement.
Ainsi, notre Service de Sécurité Extérieure devrait avoir décelé les intentions réelles du Rwanda en installant sur son Territoire des usines de traitement et de transformation des produits qui n’existent nullement en quantité rentable pour justifier de tels investissements ou encore l’achat des armes au-delà de ses besoins de défense.
D’où la question logique : « D’où viendraient ces produits complémentaires ou pourquoi ce surarmement ? »
Ces observations devraient amener le Service de Sécurité Extérieure à attirer l’attention des Autorités compétentes sur le risque de l’éventualité des intentions belliqueuses du Rwanda de créer une zone d’insécurité dans les sites miniers en vue d’une exploitation illicite des minerais congolais, avec le Rwanda comme blanchisserie pour brouiller les pistes de traçabilité.
Ce qui aurait amené l’Etat congolais à alerter, de façon précoce, les milieux internationaux d’affaires avec des menaces de sanctions appropriées.
Le Service de Sécurité Extérieure devrait exercer un même type de vigilance à la suite de l’achat, par le Rwanda, d’une immense étendue de terre au Congo-Brazza, qui pourrait servir à cacher les activités subversives contre la RDC ou d’augmenter les moyens de pression sur les Autorités congolaises grâce à leur influence sur le comportement du marché kinois, seul grand client à la ronde.
D’ailleurs, cette observation m’avait inspiré un article de presse intitulé «une bombe biologique rwandaise à la porte de Kinshasa ».
Le Service de Sécurité Extérieure devrait aussi surveiller particulièrement la présence des troupes rwandaises en RCA pour évaluer et prévenir un mouvement d’enfermement compte tenu des ambitions néocoloniales du Président KAGAME.
Chers amis membres de la Ligue des Jeunes,
Au Service de Sécurité Intérieure incombe la tâche de surveiller, par zonage, les mouvements des personnes et des populations de même que la nature de leurs activités.
Dans cet ordre d’idées intervient la surveillance des ‘Mbororo’, des Djihadistes, des groupes armés, des espions, des mouvements socio-politiques des ONG ou de certaines personnes cibles.
Le fonctionnement et l’efficacité de ce Service essentiel pour la RDC supposent une infrastructure appropriée, un équipement performant, un personnel pluridisciplinaire qualifié aux qualités morales indéniables et avérées, un monitoring des communications politiques et sociales, mais surtout des moyens financiers importants et autonomes pour permettre à la RDC de se présenter au rendez-vous du donner et du recevoir des Services de Renseignement, et ce, à la hauteur des enjeux, des défis mais aussi des ambitions du Pays.
Le Service de Sécurité Intérieure a l’obligation d’entretenir une coopération avec la DGM.
La dernière aventure d’un Sénateur américain présenté comme Envoyé Spécial du Président TRUMP a été rendu possible par le laxisme et l’ignorance, par les Services compétents, du statut réel et surtout des intentions de cet intrus.
Sa couverture de la République, des activités des communautés étrangères, des ONG et des communautés religieuses doit être totale. Sans oublier les missions diplomatiques et les milieux estudiantins.
A cet effet, le Service de Sécurité Intérieure doit avoir une grande mobilité et une grande possibilité d’écoute et d’observation. C’est la seule façon de prévenir les coups d’Etat et la naissance des mouvements insurrectionnels.
En conclusion, la connaissance parfaite de l’idéologie du FPR, de ses méthodes d’action, de la philosophie du régime rwandais et les ambitions du Président KAGAME s’imposent pour prévenir et éviter des crises, des conflits et des guerres avec le Rwanda.
D’une façon générale, les Agents des Services de Sécurité doivent être intelligents et rigoureusement formés pour garantir la compétence et l’efficacité ; loyauté et d’une abnégation absolue dans la protection de l’Etat.
L’honneur, l’abnégation et l’efficacité constituent un idéal que tout agent, doit servir sans alternative. Le slogan « LA PATRIE OU LA MORT » est pour eux une exigence professionnelle.
Voilà pourquoi, les citoyens leur doivent considération et respect malgré les vicissitudes.
Bref, le Renseignement est préventif/proactif et la Sécurité défensive/réactive.
Vive la Ligue des Jeunes de l’UDPS.
Je vous remercie.
Fait à Kinshasa, le 09 avril 2025