Le 4 juillet 2024, l’Archevêque de Kinshasa, le Cardinal Ambongo, a eu une rencontre de prière avec ses prêtres. Au cours de cette réunion, il a pris la parole pour exhorter ses confrères dans le sacerdoce à pouvoir exercer leur pouvoir ecclésial selon le modèle de Jésus en restant à l’écoute de leurs brebis dans l’humilité.
Après cette exhortation, le prêtre responsable de l’Assemblée des prêtres de Kinshasa a pris la parole pour lire un message de ses confrères adressé à leur autorité hiérarchique, le Cardinal Ambongo. Après avoir souligné l’importance du rôle qu’il joue dans un pays où les anti-valeurs ont élu domicile, un pays menacé par la balkanisation et l’implosion, le prêtre a relevé les dysfonctionnements de l’archidiocèse de Kinshasa. Il a exprimé le souhait de ses confrères de voir clair dans la gestion du personnel diocésain, dans la gestion économique et du patrimoine ainsi que dans la prise en charge des membres du clergé malade.
Soulignons en passant que la situation générale des prêtres congolais est déplorable.
Elle est précaire. Les malades sont abandonnés à leur triste sort et plusieurs ont des difficultés à nouer les deux bouts du mois. Les prêtres kinois ne font pas exception.
Croyant qu’ils pouvaient provoquer un dialogue avec leur archevêque en vue de concocter ensemble des solutions à la précarité de leur situation, ils ont été surpris. Leur archevêque s’est énervé après avoir écouté leur message. Il a formulé une prière finale interrompant la poursuite de la réunion.
Pourquoi, ce prince de l’église reconnaissant le rôle prophétique de l’église a-t-il refusé d’écouter ses confrères dans l’exercice de ce même rôle ? Croit-il que ce rôle ne peut s’exercer qu’à l’endroit des autorités étatiques et non religieuses ? Aurait-il, lui aussi, bénéficié des largesses de l’Etat confiant une somme importante d’argent aux différents diocèses du pays pour qu’ils participent au programme de la construction de 145 territoires ? S’il a reçu la part de son archidiocèse, serait-ce un péché qu’il en rende compte à ses collaborateurs directs que sont les prêtres ? Lui, le partisan de la justice sociale, pourquoi donne-t-il l’impression de refuser que ses prêtres posent des questions liées à la justice redistributive. Le Cardinal serait-il, comme on dit dans ma langue maternelle, le »kajalamijangana bilowa, bia muaku bishale bisendame » ? Cela va se savoir. Ce n’est que le début.
Meta NsankuluC/CP