(Par le Sénateur Prof. Faustin Luanga)
- Introduction
La RDC, riche en ressources naturelles, est paradoxalement confrontée à des défis majeurs en matière de gouvernance qui entravent son développement.
La récente décision du Fonds Mondial de suspendre les décaissements de financements au ministère de la Santé à cause de 5’121’736 USD de dépenses non éligibles met en lumière les problèmes de gestion financière qui gangrènent le pays. Ce contexte soulève des questions cruciales sur les raisons de cette mal gouvernance, les conséquences sur la population, et les efforts nécessaires pour remédier à cette situation.
- Les Causes de la Mal Gouvernance en RDC
La mal gouvernance en RDC est un phénomène complexe, enraciné dans des décennies d’instabilité politique, de dictatures et de corruption systématique. Les gestionnaires publics, souvent absents dans leur responsabilité, semblent prendre à la légère les règles de la gestion financière. Cette situation est le résultat d’une culture d’impunité où les dépassements de budget, les détournements et mauvaises allocations des fonds sont monnaie courante.
L’Inspection Générale des Finances (IGF) s’efforce de faire respecter les normes de gestion, mais elle se heurte à un système profondément ancré dans des pratiques douteuses et mafieuses. Les gestionnaires se trouvent souvent dans une position où ils privilégient leurs intérêts personnels au détriment de l’intérêt public. Ce comportement néfaste érode la confiance de la population ainsi que des partenaires internationaux et compromet les financements nécessaires à des programmes vitaux, tels que la lutte contre le paludisme et la tuberculose.
- Les Conséquences de la Mal Gouvernance
Les conséquences de cette mal gouvernance sont dramatiques. La suspension des décaissements a des impacts directs sur les activités de santé publique, mettant en péril des millions de vies. Par exemple, le report des campagnes de distribution de moustiquaires et d’autres initiatives de santé préventive expose la population à des risques accrus de maladies. En outre, le non-paiement des salaires du personnel de santé compromet la motivation et le moral de ceux qui œuvrent sur le terrain. Cela crée un cercle vicieux où la mauvaise gestion entraîne une détérioration des services, augmentant ainsi la vulnérabilité des populations.
- Vers une Amélioration de la Gouvernance
Pour sortir de cette impasse, des mesures concertées doivent être prises. Tout d’abord, il est essentiel de renforcer la transparence et la responsabilité au sein des institutions publiques. L’accompagnement de l’IGF, dirigée par Mr Jules Alingete, doit être soutenu par des politiques claires et des mécanismes de contrôle rigoureux. Le Sénat, en tant qu’organe législatif, a un rôle crucial à jouer en adoptant des lois qui favorisent une gestion publique saine.
De plus, il est impératif d’engager un dialogue constructif avec les partenaires internationaux pour restaurer la confiance. La RDC doit démontrer sa volonté de réformer et de lutter contre la corruption pour rétablir les financements indispensables à son développement. La formation et le renforcement des capacités des gestionnaires publics seront également des leviers importants pour garantir une meilleure utilisation des ressources.
- Conclusion
La mal gouvernance en RDC est un obstacle majeur à son développement et à la santé de sa population. La récente décision du Fonds Mondial de suspendre les décaissements met en lumière les défis auxquels le pays est confronté. Cependant, avec des efforts concertés pour améliorer la transparence, renforcer la responsabilité et restaurer la confiance avec les partenaires internationaux, il est possible d’aspirer à un avenir meilleur. La RDC a les ressources et le potentiel pour surmonter ces obstacles, mais cela nécessite un engagement ferme et collectif pour l’émergence du pays. Debout Congolais!