Le sang du peuple congolais a coulé à Kisangani, à Pweto, à Moba, en Ituri, à Kananga. C’est le même sang, d’un même peuple, sur le même sol qui coulé au Nord Kivu et Sud Kivu depuis les décennies.
Il est horrible de voir que malgré toute ces Turbulences et situations désastreuses dans notre pays, une grande partie de la jeunesse congolaise est enchaînée dans le fanatisme maladif et dans le suivisme politique aveugle. Comment arrivera-t-elle à réfléchir sur la médiocrité de la classe politique avec une masse des jeunes mises à genoux par cette dernière.
Le grand problème qui se pose au sein de notre société est le manque criant du patriotisme de la plupart des jeunes et le fanatisme exagéré des différentes couches socio-tribales, comme le dit Paul Carvel » le fanatisme nait là où un génie s’entoure de beaucoup d’idiots ». Si nous n’avons que des groupuscules d’idiots, il devient évident que notre pays continuera sa descente aux enfers sans que personne ne puisse l’arrêter.
Amadou Koné a démontré que « celui qui n’a pas conscience de sa misère croît à l’illusion du bonheur ».
C’est à la jeunesse congolaise de tirer de leçons de notre défaite à répétition au niveau local, national et international et surtout de nos millions des morts sauvagement assassinés. Que de continuer à soutenir ces vieux loups qui ont fait du grand Kivu leur comptoir Minier et leur boucherie humaine.
De tous ce qui se passe à l’Est du pays depuis 27 ans, j’ai l’impression que l’élite congolaise n’a plus le contrôle de plusieurs secteurs clés du pays, et que cela dépendra plus de la volonté de ce que l’on désigne » communauté internationale ».
C’est aberrant et très horrible de voir qu’une nation géologiquement riche comme la RDC continue de se concentrer uniquement sur la recherche et la mobilisation des aides venant de l’extérieur et des emprunts ici des institutions financières de Washington, pendant les décennies avec des bilans annuellement médiocre.
De tout cela, il s’ajoute aussi la défaillance morale et pratique de l’administration publique, de la justice congolaise et de la classe politique, c’est dans ce trois secteurs où il y a la corruption à grande échelle, le détournement des fonds publics institutionnalisé, les inégalités socioéconomiques normalisé, le népotisme à vocation tribale et l’injustice soutenu.
Avec tout ça, c’est la jeunesse congolaise qui est souvent utilisée pour jouer le rôle des griots.
Libère-t-on une jeunesse aliénée et inconsciente de son irresponsabilité ? Qui a trouvée du boulot dans le suivisme et dans la caporalisation sociopolitique.
Je m’interroge à haute voix, quel avenir pour cette jeunesse sans un esprit de remise en question et sans un sens de liberté pour un lendemain meilleur, peut-on prétendre réveiller une jeunesse ndomboliste, ligaliste, sabologue et clientéliste ?
Je m’interroge toujours, quand allons investir pour lutte contre la famine de masse à Kindu, à Mbuji-Mayi, à Bukavu, à Kinshasa, à Lubumbashi et dans nos milieux ruraux ?
Quand allons nous entreprendre économiquement, juridiquement et sociologiquement pour se défaire avec cette insécurité économique et civile chronique partout en RDC ?
Que serait réellement notre apport étant jeunes congolais pour contribuer à la réduction de taux de chômage et participer à mettre fin à l’instabilité politique dans un pays où majorité des jeunes sont pris en otage par les hommes et femmes au pouvoir depuis le régime de Mobutu jusqu’à nos jours.
Que faire, pour libérer la jeunesse de cette gouvernance du mal qui le paupériser, mais aussi de ces notables qui marchent sur leur tête et l’entrainent à haïr les gens d’autres tribus et ethnies et à ne pas reconnaître son vrai combat de liberté, de l’unité et de la souveraineté nationale.
Il est urgent, que la jeunesse congolaise dans son ensemble, s’organiser autrement pour la reconstruction concrète du pays, pour la cohésion nationale durable et surtout pour mettre fin aux bandismes administratifs, fiscaux et politiques.
C’est le moment où la jeunesse de ce pays de Kimbangu doit se mettre en commun et debout, de l’Est à l’ouest, du nord au sud de la RDC pour réinventer avec fierté la lutte noble de Lumumba, de Kimpa Vita, de Vita Kanga, de Mamadou Ndala, de Pierre Mulele.
Cette même jeunesse, devrait se mettre d’accord sur les initiatives locales de transformation économique et industrielle guidées par les principes de révolte constructive, citoyenne et participative, car c’est en se mettant ensemble autour des projets concrets et soutenus, que nous allons vaincre la manipulation politicienne et tribale.
C’est dans cette façon de réfléchir très fort et d’agir avec solidarité à l’africaine que nous arriverons à construire un autre Congo possible à travers des coopératives culturelles et rurales et des partis politiques alternatifs qui n’ont rien à avoir avec ces théâtres des hommes et femmes dit d’Etat, souvent bifabriquer par l’oligarchie occidentale, chinoise et ruse.
La jeunesse de l’Afrique de l’Ouest devrait être pour nous, une grande inspiration pour notre nouveau combat citoyen et pour une gestion de la fonction publique centrée sur les grandes réalisations et les transformations sociales.
Et d’ailleurs, cette jeunesse de l’Afrique de l’Ouest serait pour nous une école pour ne plus revenir dans les mêmes erreurs et dans les anti valeurs chronique.
Il est grand temps, que la jeunesse congolaise démontrer de quoi elle est en mesure d’entreprendre sur le plan sanitaire et social et sécuritaire, en vue de tenter une fois de plus sauver cette grande nation des mains des imposteurs et prédateurs internes et externes.
Pour y arriver, ce pays a besoin d’une jeunesse vivement engagée, créative, disciplinée au sens vrai du terme et une jeunesse éthique, organisée et réaliste.
Nous devons aujourd’hui, à l’Est comme à l’Ouest du Congo, réorganiser nos associations juvéniles et nos mouvements pour chercher à consolider notre vivre ensemble et notre bonheur national partagé.
Participer à l’assainissement des services de sécurité nationale et lutte contre l’infiltration poitico-economico-securitaire du pays.
Nous devons aujourd’hui et maintenant, chercher des nouveaux partenaires pour des projets concrets dans le domaine pointu du développement social, d’agro-industriel et créer d’autres connexions possibles avec le monde extérieur sans être forcément gladiateurs modernes de ce dernier.
La jeunesse congolaise devrait s’unir autour des idées innovatrices et entrepreneuriales en luttant contre l’exode rural et l’incivisme meurtrier de la plupart des jeunes dans les milieux ruraux en créant des nouveaux emplois et des programmes de changement social de mentalités.
Cela sera possible si la jeunesse congolaise quitterait cette philosophie de bureaucratie et de suivisme politique aveugle pour migrer dans d’autres domaines stratégiques de notre décollage.
A nous les jeunes, d’investir dans le durable et de lutte continuellement contre les anti-valeurs pour réinventer notre pays car les hommes et femmes du régime semblent se concentrer dans les missions ici tracées par leurs patrons à Washington, à Bruxelles, à Londres et à Paris.
Mapenzi Manyebwa