La tension monte à l’approche des élections en République démocratique du Congo. Toute l’attention reste focalisée sur la Cour constitutionnelle qui doit se réunir vendredi 27 octobre prochain. Au menu : deux recours en invalidation de candidatures présidentielles. Il s’agit de Félix Tshisekedi et de Moïse Katumbi.
Les scrutins congolais intéressent tout autant des Congolais que des pays partenaires ou ennemis de la RDC. A l’interne, tous ceux qui acceptent de prendre part à ce processus, à leur corps défendant, prient pour que ce dernier capote même à la dernière minute. On croit, pour ce faire, attendre la décision de la Cour constitutionnelle. Ces Congolais se recrutent dans l’opposition et dans l’Union sacrée.
En attendant, la tension monte au front de l’Est où le M23, soutenu par l’armée rwandaise, s’affronte avec les résistants patriotiques congolais, les Wazalendo. Goma connait un nouvel afflux de déplacés qui fuient les affrontements. A quelque deux mois des élections, l’ennemi chercherait à maintenir une certaine pression sur le chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
Un véritable défi pour le gouvernement qui a fait des élections de 2023 son va-tout. Réussir déjà à les organiser relève d’un succès pour le pouvoir organisateur qui tient à pérenniser le cycle électoral en RDC. Curieusement, face à cette montée de tension, rien n’est fait pour contraindre le Rwanda à laisser le processus électoral se poursuivre normalement.
Entretemps, Joe Biden prolonge d’une année l’état d’urgence nationale liée à la République démocratique du Congo. Pour le président américain, la situation liée à la RDC continue de constituer une menace inhabituelle et extraordinaire pour la politique étrangère des États-Unis.
L’état d’urgence nationale est déclaré quand il y a «menace inhabituelle et extraordinaire… pour la sécurité nationale, la politique étrangère ou l’économie américaine» qui provient «en totalité ou en grande partie en dehors des États-Unis».
En ce qui concerne la RDC, le premier Décret a été signé le 27 octobre 2006, avant d’être modifié le 8 juillet 2014. Alors qu’il devait expirer le 27 octobre 2023, Joe Biden a décidé de le prolonger dans un contexte pré-électoral particulièrement agité.
La preuve que les élections en RDC n’égayent pas tout monde. Il revient donc à la Cour constitutionnelle de prendre la décision qui va plus renforcer la cohésion nationale plutôt qu’embraser le pays. Les structures de la Francophonie restent aphones par rapport à la situation de l’agression qualifiée que vit la RDC, premier pays francophone au monde.
La Pros.