Les processus de Doha et de Washington a atteint une longueur d’avance par rapport à la dynamique interne ou même régionale. Mais, Goma reste la ligne rouge à ne pas franchir. Tout leader qui s’y aventure, n’échappe pas l’engrenage de la machine judiciaire de Kinshasa.
Corneille Nangaa en est la première victime. Condamné à mort par contumace et ses biens saisis, il croupit, depuis lors, sous le risque d’un mandat d’arrêt international. Au même moment, Joseph Kabila avait annoncé son retour par la partie orientale de la République Démocratique du Congo. Quelques jours après, il aurait été aperçu à Goma.
La nouvelle a embrasé toute la toile avant que le Gouvernement congolais n’ouvre un dossier judicaire à son encontre. Le Sénat a été saisi afin d’obtenir la levée de ses immunités jugées, pourtant, inaliénables, imprescriptibles et sans coloration politique.
Face à cette procédure judiciaire, le Sénat, l’institution à laquelle appartient le sénateur à vie, doit être capable de faire voter à la majorité de deux tiers du Parlement réuni en Congrès cette levée d’immunités. Pourtant, malgré ses prérogatives comme sénateur à vie, sa ferme de Kingakati et plusieurs de ses immeubles ont été perquisitionnés.
Pendant ce temps, le leader de l’Ecidé, Martin Fayulu, une nouvelle proie qui vient s’offrir en pâture à la justice congolaise. S’exprimant devant la diaspora congolaise de France où il séjourne depuis samedi 3 mai dernier, il n’exclut pas la possibilité de rencontrer le patron de l’AFC/M23, Corneille Nangaa. Mais déjà, avant son départ de Kinshasa, l’Ecide de Fayulu a eu à signer un communiqué conjoint avec les émissaires de Kabila et d’autres membres de l’opposition, pour soutenir le principe du dialogue dans le cadre du Pacte initié par les prélats catholiques et protestants.
Pour la première fois, le parti de Joseph Kabila était officiellement associé à la signature d’un communiqué commun de l’opposition. Cela s’apparente à une alliance contre nature de l’opposition qui, de plus en plus, fait penser à un fourre-tout. Les ennemis d’hier s’allient pour faire front contre Tshisekedi enterrant ainsi leur hache de guerre.
C’est dans cette stratégie de l’opposition contre les processus de Doha et de Washington que la médiation de l’Union africaine, représentée par l’ancien président nigérian, Olusegun Obasanjo, se faufile et mène aussi ses initiatives en solitaire. Il a rencontré, vendredi 2 mai dernier dans la capitale zimbabwéenne, Joseph Kabila. Les deux personnalités ont abordé la problématique du retour de la paix à l’Est de la RDC tel que prévu par l’agenda de l’Union africaine.
La Pros.