*On ne dit jamais NON sans envisager l’alternative du OUI, et vice-versa !
Dans toutes les relations humaines – quels qu’en soient les domaines et les niveaux – on décide du OUI ou du NON par rapport à une situation donnée.
Cette situation est cependant tributaire des enjeux en présence, enjeux qui, les plus souvent, ne sont pas statiques en raison des dynamiques internes ou externes sur lesquelles, généralement, les humains que nous sommes n’ont aucun contrôle absolu.
Il nous arrive, en conjoints, de nous dire la nuit NON pour telle initiative ou telle autre (Honni soit mal qui y pense !).
Mais, ce NON-là peut se transformer en « OUI, MAIS » à midi et en « OUI » le soir.
La raison est simple : nous sommes dotés de facultés correctives après mûre réflexion.
Depuis son accession à l’indépendance le 30 juin 1960, la partie orientale du pays comprenant la Province Orientale, le Kivu et le Katanga n’a jamais été véritablement en paix sur un minimum de deux décennies.
Son Guinness World Records comprend des premières :
– première sécession au Katanga avec Tshombe,
– première rébellion en Province Orientale avec Lumumba,
– première agression au Kivu, région écumée actuellement par pas moins d’une centaine de groupes armés, surtout ces trois dernières décennies.
Que faire alors ?
La recette indiquée, en l’occurrence le DIALOGUE, a servi à toutes les sauces, si bien que sevrée, une bonne partie de l’opinion congolaise ne veut plus en entendre parler. C’est une posture normale.
Malheureusement, ces temps derniers, si on ne veut pas » perdre la nationalité congolaise pour se faire attribuer la nationalité rwandaise « , il est interdit aux Congolais de plaider pour le Dialogue !
Pourtant, on finira bien par se mettre tôt ou tard autour d’une table. Pour paraphraser celui dont le nom est interdit d’être prononcé sur la place publique avec garantie d’une pendaison par clameur publique, * »L’histoire a en effet abondamment démontré que même en cas de victoire militaire, la consolidation de la paix se fait toujours autour d’une table ».
Du leadership naturel de la RDC, c’est encore lui qui disait une année plus tôt : « Dans ce monde, qui est devenu un grand village, l’avenir de la République Démocratique du Congo dépend également de ses relations internationales.
Aussi, de par sa position géostratégique au cœur de l’Afrique, elle doit reprendre sa place pour jouer le rôle que l’Afrique et le monde attendent d’elle ».
Et aussi, tenez bien : « Puisque c’est sur le territoire congolais que se déroulent ces conflits et que ce sont les populations congolaises qui en souffrent le plus, la République Démocratique du Congo doit assumer le leadership dans la quête d’une solution véritable et durable ».
Cet orateur, on s’en doute : c’est Joseph Kabila.
Or, à bien circonscrire le contexte politique, diplomatique et sécuritaire (on peut d’ailleurs ajouter économique) dans les Grands Lacs, jamais depuis 1960 ou même depuis 1990 Kinshasa n’a été aussi en meilleure position pour en finir avec la crise sécuritaire à l’Est que maintenant, sous Félix Tshisekedi, et cela par la voie inéluctable du Dialogue.
Tous les partenaires bilatéraux et multilatéraux nous y poussent : Sadc, Cééac, Cae (East africa community), mais aussi UA, Onu, UE, Otan.
Déjà, aucun des neuf pays voisins de la RDC n’y est formellement opposé.
Preuve que la communauté internationale y est pour.
Que gagne alors Kinshasa d’une intransigeance tous azimuts, en s’isolant en même temps diplomatiquement ?
La Chine et la Russie – deux des cinq pays membres du Conseil de sécurité des Nations Unies aujourd’hui plus proches de la RDC que les Etats-Unis, la France et la Grande Bretagne, ont des relations d’Etat à Etat avec Kigali et Kampala.
Qu’est-ce que Kinshasa, siège des Institutions, doit encore faire qui ne soit connu du public !
Tout l’est…
Aussi, quand on est en pole position et on veut obtenir le résultat escompté, on prend soin de ne pas humilier l’autre. Simplement parce que personne ne maîtrise l’avenir. « Les vaincus d’aujourd’hui peuvent devenir les vainqueurs d’hier », nous avait prévenus en son temps le Maréchal Mobutu.
Les Chrétiens connaissent le moment subliminal appelé : « temps de la visitation « .
C’est souvent dans l’euphorie de la distraction des » bénéficiaires » qu’il arrive. Et passe…inaperçu.
Ce moment, Kinshasa est en train de le vivre.
L’objectif de l’ennemi ou de l’adversaire est connu depuis la nuit des temps : ramener le vainqueur potentiel dans la situation antérieure.
Celle de la mauvaise posture.
On y est de plain-pied !
Omer Nsongo die Lema/CP