Dans le souci d’exprimer leurs inquiétudes sur l’arrestation de Stanis Bujakera, journaliste à l’Actualité.cd et correspondant de Reuters et de Jeune Afrique en République Démocratique du Congo, l’Association Africaine de défense des Droits de l’Homme (ASADHO), Justicia Asbl et l’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP), ont organisé lundi 2 septembre une conférence de presse. Sur ce, elles ont appelé la justice congolaise à libérer sans condition Stanis Bujakera.⠀
Devant les chevaliers de la plume et du micro, l’ASADHO, Justicia Asbl et l’ODEP ont fait savoir que la loi congolaise sur la liberté de la presse a été violée de manière manifeste par ceux qui mettent en cause Stanis Bujakera. Ainsi, les autorités congolaises ont violé l’article 104 de la loi sur la liberté de la presse qui organise le droit de réponse et de rectification : «Pourquoi les autorités congolaises ont saisi directement la justice en lieu et place de faire usage de cet article qui organise le droit de réponse en matière de délit de presse ? Conformément à l’article 112, la personne lésée ne peut saisir la justice que si le droit de réponse lui a été refusé. Les autorités judiciaires exigent que M. Stanis Bujekera divulgue sa source d’information en violation de l’article 96 de la loi sur la liberté de la presse qui interdit au journaliste de divulguer sa source», ont-elles déclaré.
Et de poursuivre : « Dans l’esprit de l’article 127 de la loi sur la liberté de la presse, c’est le directeur de publication ou directeur de programme qui porte pénalement et civilement la responsabilité de la publication dans son journal de tout article non signé. Pourquoi poursuit-on M. Stanis Bujakera pour un article qu’il n’a pas signé ? Il aurait fallu poursuivre le Directeur de publication de Jeune Afrique en lieu et place de s’acharner contre M. Stanis Bukejara ».
A en croire l’ASADHO, Justicia Asbl et l’ODEP, Stanis Bujakera est en détention pour des raisons autres que celles liées à l’exercice de sa profession de journaliste, en ce sens qu’il n’a pas bénéficié de toutes les garanties prévues par la loi sur la liberté de la presse qui assure la protection de la profession de journaliste. De ce fait, les deux organisations ont appelé le Président de la République, Félix Tshisekedi, à veiller à ce que toutes les institutions de la République respectent les lois du pays dont celle relative à la liberté de la presse. Ensuite, elles ont recommandé aux organisations de la société civile et médias de se mobiliser pour que les lois de la République soient respectées par toutes les institutions afin d’éviter l’arbitraire et le règlement des comptes.
Rappelons que Stanis Bujakera, avait été arrêté en date du 8 septembre 2023, au motif qu’il aurait publié dans le journal Jeune Afrique, un article mettant en cause les renseignements militaires dans l’assassinat de Chérubin OKENDE, ancien ministre de Transport, sur base d’une note confidentielle qui émanerait de l’Agence Nationale des Renseignements(ANR). Une note qualifiée de fausse, par les autorités de la République Démocratique du Congo.
Ronsard Malumalu