Pour Vital Kamerhe, Président de l’Assemblée nationale, le développement économique de la RD. Congo, même dans un contexte dominé par de nombreux défis à relever, sur plusieurs fronts, est possible, avec un peu de volonté. Il est de ceux qui, jour et nuit, pensent que le véritable changement, dans un tel pays aux richesses inépuisables, finira par arriver pour notamment, apaiser la misère des populations et, en même temps, enterrer ce paradoxe devenu manifestement chronique. Dans son exposé donné à l’Université de Kinshasa, lors d’une conférence-débat organisée par la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion, le Professeur Vital Kamerhe a démontré, à l’attention des dirigeants, l’intérêt de pouvoir enclencher le développement du grand Congo par une politique de qualité notamment, en matière d’agriculture, de pêche et de forêt. Ce sera une manière de booster, de manière remarquable, à son avis, la revanche tant vantée du sol sur le sous-sol en RD. Congo.
Vital Kamerhe a évoqué, plus dans son intervention, la nécessité de mettre en place des réformes dans plusieurs secteurs du pays et de décréter un combat contre la corruption, les détournements des deniers publics et le tribalisme. C’était en présence de plusieurs professeurs, des membres du Gouvernent et des acteurs politiques du pays comme Matata Ponyo Mapon. Il y a à comprendre que la conférence n’avait aucune couleur politique. Vital Kamerhe a ainsi préconisé la création de l’Union sacrée des intellectuels du Congo, qui sera une plateforme d’échanges et de partages d’expériences pour le bien de tous.
« En 1960, nous étions parmi les dix meilleures économies du monde, mais aujourd’hui, nous sommes parmi les dix pays les plus pauvres au monde. Ce n’est pas l’œuvre des extraterrestres. C’est l’œuvre des congolais, des dirigeants successifs. Il faut repenser la révolution sur le plan managérial. On a démontré que ce pays a des atouts énormes. Le Congo, aujourd’hui, c’est l’espoir de l’humanité à tout point de vue. Qu’il s’agisse de la faim dans le monde, qu’il s’agisse du rechauffement climatique, qu’il s’agisse de l’énergie propre, non polluante et renouvelable, nous sommes Inga, nous sommes le fleuve Congo… Aujourd’hui, on nous agresse à cause du coltan, de cuivre, de l’or, mais la guerre contre la République démocratique du Congo, à l’horizon 2040 sera la guerre de l’eau. Regardez la position de la République démocratique du Congo… Le désert de Sahara est au nord, le désert de Kalahari est au sud, nous sommes entre deux déserts. Un moment donné, s’il n’y a pas de politique adéquate pour gérer l’eau du Congo, on viendra prendre cette eau par la force parce que nous n’en faisons rien… Les matières stratégiques aujourd’hui, pour le changement climatique, se trouvent chez au Congo. Pourquoi cette situation que traverse la République démocratique du Congo ? Nous devons faire ce que le Président de la République a appelé la rupture et non pas croire qu’un seul homme peut changer la République démocratique du Congo. C’est impossible. Il donne la vision, il fait le choix des personnes et nous, nous réveillons la population… Cette conférence avait pour but de susciter une véritable réflexion profonde sur les causes du sous-développement du Congo », a insisté le Pacificateur, qui a insisté sur la création ou la mise sur pied des projets innovants. « Je crois que nous devons bien définir nos priorités pour que tout le monde se mette au travail. Nous voulons créer l’intégration économique nationale avant d’aller dans l’intégration régionale… Aujourd’hui, nous avons le programme de 145 territoires, qui a l’avantage de toucher tous les territoires de la République démocratique du Congo. Est-ce que ceci peut changer si on maintient le système qui est actuellement miné par les antivaleurs, le tribalisme et tous les maux qu’on peut décrier sur terre. Est-ce que nous aurons un développement équitable ? Est-ce que Kinshasa ne sera pas le seul centre d’intérêt ? Nous l’avons déjà dit. Il nous faut des projets structurants autour de l’agriculture. Non seulement on créer des richesses, mais aussi on va créer de l’emploi. La main d’œuvre intensive pour l’agriculture sera touchée… », a-t-il explicité. Pour finir, Vital Kamerhe a remis officiellement une copie de sa thèse au recteur Jean-Marie Kayembe, un travail réalisé en six langues : Français, Anglais, Lingala, Swahili, Kikongo, Tshiluba. Il a parlé, justement, dans ce travail-là, de l’importance d’une langue pour le développement d’un Etat.
GM
