La Commission électorale nationale indépendante n’est-elle pas allée vite en besogne? Qu’adviendrait-il en cas de non-lieu? En effet, trois mois depuis que les 82 candidatures aux élections législatives ont été invalidées. Le Parquet général près la Cour de cassation qui a ouvert des dossiers judiciaires depuis le 6 janvier dernier, au lendemain de la décision de la CENI à l’encontre de ces derniers, se trouve bloqué. Le Procureur général continue d’attendre les éléments de preuves incriminant les 82.
Au total, ce sont les votes pour 82 candidats aux législatives de 2023 dont quatre ministres du gouvernement central et des gouverneurs provinciaux qui ont été invalidés pour fraude, détention illégale des DEV, vandalisme des matériels électoraux et intimidation des agents électoraux. La CENI avait argué que ses serveurs lui avaient fourni des preuves tangibles de ces actes frauduleux avant d’indiquer que la commission d’enquête mise sur pied au sein de son institution allait poursuivre son travail. Mais depuis lors, aucune suite. Seuls les 82 candidats sont tombés dans la nasse de la Centrale électorale.
12 d’entre eux appartiennent à l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social et plusieurs autres à l’Union sacrée. Les services du parquet général lève la voix sur la lenteur qui caractérise la Centrale électorale avant d’en déduire du manque de preuves contre lesdits candidats qui ont, du reste, éé déjà, auditionnés après leur interpellation.
Pour ce, les services de cette Haute Cour ont fait appel à tout celui qui détiendrait une information de nature à faire avancer l’instruction de se présenter auprès de tout office de Parquet. Ceci, poursuivent-ils, dans le but de « contribuer à la manifestation de la vérité, et la protection du témoin sera assurée pour tout celui qui aimerait garder l’anonymat ».
Néanmoins, le cabinet du Procureur Général se réjouit que plusieurs condamnations aient été prononcées par les juridictions ordinaires inférieures sur saisine des parquets, principalement dans les Provinces, autant pour les candidats incriminés que pour les agents de la CENI ».
Il sied, néanmoins de rappeler qu’à l’issue de ces dossiers judiciaires, certains candidats invalidés ont repris la vie politique. Plusieurs d’entre eux ont postulé pour les élections des gouverneurs et des sénateurs prévues au cours de ce mois d’avril. Au gouvernement sortant, les 3 ministres concernés par ces invalidations ont repris du service, après un court arrêt.
La CENI se doit d’expliquer ce qui se passe exactement sinon on croirait à un règlement des comptes. Des personnalités qui ont marqué la vie politique congolaise voient brusque l’honneur jeté en pâture et leur carrière stoppée.
La Pros.