Le Conseil économique et social a ouvert, hier mardi, sa session ordinaire d’octobre 2024, au cours d’une cérémonie solennelle organisée au Palais du peuple, dans la commune de Lingwala, à Kinshasa. Président de cette assemblée consultative, Jean-Pierre Kiwakana a saisi le moment pour passer au scalpel, pendant son allocution, la situation globale du pays, dominée par d’importantes urgences à résoudre, dans divers secteurs de la vie nationale. Il a appelé le Gouvernement de la République, dirigé par la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka, à ne lésiner sur le moindre effort pour mettre en place, suivant la vision édictée par le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, notamment à travers ses six engagements prioritaires, dans le cadre de ce quinquennat, une gouvernance solide qui puisse, véritablement, remettre la République Démocratique du Congo sur les rails. A pleine voix, le Président Kiwakana a plaidé pour l’amélioration effective et rapide des conditions de vie des populations. Il est, en effet, convaincu que la RD. Congo peut aller de l’avant si, à tous les niveaux, les dirigeants, dans l’exercice de leurs fonctions, mettent un peu plus de volonté.
Appel aux efforts pour un Congo nouveau
«Nous devons nous interroger sur le dysfonctionnement continu de l’Etat, depuis plus d’une trentaine d’années, que rien ne semble en mesure d’arrêter. Ce dérapage incontrôlé, qui tend à s’accentuer avec le temps, appelle de notre part un diagnostic sans concession. Je tiens à rappeler que les causes premières de cette dilution de l’autorité de l’État congolais sont à rechercher parfois des décennies dans le passé. Dès lors, nous ne pouvons ni céder au fatalisme, ni nous absoudre de toute responsabilité concernant la situation périlleuse dans laquelle se trouve notre pays aujourd’hui. Au moment où la nation est menacée, elle a besoin de l’apport déterminé et résolu de tous les congolais afin de résoudre la crise profonde dans laquelle est plongé le pays. Il n’est pas l’heure de céder à la tentation de la division et à l’opposition de principe d’un côté, ni d’afficher un triomphalisme arrogant et peu constructif de l’autre. Nous faisons face à une menace existentielle alors que le fer a été porté dans la plaie avec l’aide parfois de certains compatriotes éblouis par des promesses fallacieuses », a-t-il déclaré, dans son discours solennel.
Dans le même élan, le Président Jean-Pierre Kiwakana a formulé une série de recommandations fortes pouvant entrainer le changement tant réclamé en RDC. Sur le plan de la justice, ce secteur longtemps laissé malade, il a recommandé des réformes courageuses. Sur le plan de la diplomatie, il a insisté sur la mobilisation de tous et de chacun derrière les efforts que déploie le Chef de l’Etat pour, entre autres, offrir la possibilité à la RDC de renaitre de ses cendres dans le concert des nations et permettre, au-delà des armes, le retour de la paix dans l’Est où l’armée rwandaise tente d’imposer sa loi. Jean-Pierre Kiwakana a également évoqué l’épineuse problématique de la gouvernance de l’eau qui, grâce aux nombreuses ressources du Bassin du Congo, pourrait générer des recettes susceptibles de permettre la mise en œuvre des politiques publiques.
Vivement de nouvelles stratégies pour un avenir meilleur
«A l’Est de notre pays la situation continue à être préoccupante et handicape ainsi fortement les efforts de redressement que continue à déployer le Président de la République, Chef de l’Etat avec l’ensemble de son Gouvernement.
Cependant, nos diplomates devraient être plus impliqués et plus présents à accompagner avec détermination les efforts du Chef de l’Etat sur le plan diplomatique. L’inexistence de directives claires basées sur une réflexion stratégique profonde et la multiplication des canaux de communication a souvent comme conséquence l’inaudibilité de nos diplomates sur la scène internationale. Si dans ce secteur, les corrections apportées sont lentes à porter leurs fruits, il ne faut pas oublier d’où nous venons. Il n’y a pas encore si longtemps, nous étions quasiment assimilés à un état paria sur la scène internationale. Les efforts consentis doivent être soutenus et renforcés. Quant à l’Administration publique
Celle-ci est le fer de lance de tout développement pérenne, qu’il s’agisse du problème de mentalité, de la lutte contre la corruption, du climat des affaires, de l’application des lois, en amont comme en aval, l’administration publique est sollicitée. Dès lors, il était tout à fait indiqué de mettre fin à sa déliquescence. Nous louons les efforts combien louables qui sont consentis par le Gouvernement de la République pour la revalorisation de cet indispensable secteur », a-t-il complété.
Selon lui, la présente session du Conseil économique et sociale sera tout aussi laborieuse et va être consacrée au débat en plénière et à l’adoption subséquente des Avis portant respectivement sur les matières ci-après : L’importance de la maîtrise des variables démographiques pour la définition des politiques publiques ; l’impératif de construire l’intermédiation financière locale pour autofinancer l’économie nationale ; quelques pratiques à risques en agriculture urbaine : cas du maraichage à Kinshasa ; la nécessité de la mise en place des mécanismes durables de lutte antiérosive en RDC ; la problématique de la Couverture Santé Universelle; promouvoir les énergies renouvelables en RDC: solution idéale pour une transition énergétique juste ; la connaissance, l’enseignement et la place de l’histoire de la RDC pour l’éveil de la conscience nationale.
La Pros.