Pour réduire les grossesses non désirées et les avortements non sécurisés chez les jeunes en République démocratique du Congo, la santé sexuelle et reproductive des adolescentes devrait constituer une priorité. C’est dans cette optique que MSI et Hesperian, deux ONG internationales, ont organisé une journée d’échanges avec les étudiants des différentes Universités de Kinshasa sur la problématique des grossesses non désirées. Cette journée a été facilitée par Mme Bibiche Mbete, Coordonnatrice du Réseau de journalistes pour la santé sexuelle et reproductive (RJSSR).
Pour Mme Ange Dando Palama, en charge de la communication pour le changement social et comportement ainsi que de la création de la demande chez MSI, la solution pour éviter les grossesses non désirées c’est l’accès aux méthodes contraceptives.
D’où, elle a expliqué aux étudiants les différentes méthodes contraceptives. Notamment, les pilules, préservatifs, les injectables, les implants, le DIU. Toutefois, elle a souligné que chaque méthode reste un choix de la femme.
Etant donné que les grossesses non désirées constituent une des causes de la déscolarisation des jeunes et adolescents, et amènent souvent aux avortements à risque, l’objectif poursuivi par MSI et Hesperian c’est de s’assurer que les étudiants n’aient plus à faire recours aux méthodes d’avortement à risque, en cas de besoin, leur permettre d’avoir le contrôle sur leurs corps et sur leur avenir.
C’est dans cette optique que le Dr Zacharie Mulumba, responsable de partenariat chez Hesperian, a expliqué comment accéder aux informations sûres sur les services SSR grâce aux applications développées par Hesperian. Il s’agit de 2 applications dont une sur la planification familiale et l’autre sur les avortements sécurisés. «Ces deux applications (avortement sécurisé et planning familial) sont à télécharger gratuitement sur play store», a précisé le Dr Zacharie Mulumba.
Sur place, les étudiants ont eu le privilège de découvrir bien de services qu’offre MSI RDC à travers son Centre médical. Il y a, entre autres, la médecine générale, la planification familiale, l’échographie, l’analyse laboratoire, le dépistage du cancer du col de l’utérus et traitement par cryothérapie, le dépistage des infections sexuellement transmissibles, la médecine spécialisée et, enfin, la consultation sage-femme.
MSI RDC dispose d’un centre de contact avec un numéro vert 40 00 22, mis à la disposition de la population pour bénéficier des informations et services de santé sexuelle et reproductive. Le centre de contact est opérationnel du lundi au samedi de 8h à 19h.
Il sied de souligner que cette rencontre a été également une occasion de vulgariser le protocole de Maputo chez des étudiants afin de lutter contre la stigmatisation des jeunes qui s’offrent les services de Planification Familiale et d’avortement sécurisé dans les universités.
C’est la raison pour laquelle Mme Huguette Kasongo, chargée de plaidoyer, a focalisé son intervention sur le cadre légal pour accéder aux services d’avortement sécurisé. Car, en République démocratique du Congo, l’accès aux services de santé de la reproduction demeure un grand défi, spécifiquement l’accès aux services de soin complet d’avortement sécurisé en suivant les indications de l’article 14 du protocole de Maputo. Cet article stipule au point 2 C que «les États prennent toutes les mesures appropriées pour protéger les droits reproductifs des femmes, particulièrement en autorisant l’avortement médicalisé, en cas d’agression sexuelle, de viol, d’inceste et lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la vie de la mère ou du fœtus». Et, la République Démocratique du Congo avait signé, ratifié et publié le protocole de Maputo. Donc, le Protocole de Maputo, qui a été adopté, devrait être pleinement mis en œuvre afin d’améliorer l’accès à l’avortement sécurisé. Cela participerait à réduire également la demande pour les soins après avortement et améliorerait les résultats de la santé des femmes.
Jules Ntambwe