En présence de Madame la ministre de l’Emploi, du travail et prévoyance sociale et devant une assistance chaleureuse, M. Guy Kuku, coordonnateur de l’intersyndicale nationale du Congo, a, au cours de son allocution, lors de cette Journée internationale du travail, dans la salle du congrès au Palais du peuple le 1er mai 2024, brossé l’historique de cette date. Il a rappelé, pour ce faire, les combats menés par les travailleurs pour réclamer la réduction du nombre d’heures de travail et l’amélioration de conditions de travail.
Malheureusement, ces revendications ont été réprimées dans le sang, des travailleurs assassinés. « Aujourd’hui dans le monde entier et particulièrement en RDC, les dirigeants des entreprises affichent des attitudes similaires car plutôt que d’écouter les travailleurs, ils répondent par des arrestations, des licenciements, des tueries, bref ils privent les travailleurs de leurs droits au lieu de négocier», précise-t-il.
En outre, ledit coordonnateur a décrit la situation difficile dans laquelle vivent les travailleurs tant publics que privés caractérisée par des impaiements, des inégalités, des humiliations. S’agissant du salaire des fonctionnaires, M. Guy évoque une impossibilité de joindre les deux bouts du mois, car ce salaire est faible face au coût de la vie qui est exponentiel.
Mettant le cap sur les entreprises publiques, l’intersyndicale du Congo préconise une dépolitisation du choix des mandataires, et un recrutement basé sur des concours avec un programme d’action préétabli.
Sur le plan social, un constat amère s’observe quant à la gestion des attributions régaliennes de l’Etat. Pour l’orateur : « De nombreux opérateurs économiques étrangers et même nationaux se comportent comme de hors-la-loi en toute impunité, confisquant les biens l’Etat (terres, forêts, eaux, etc.), protégés par notre armée et notre police au détriment de notre pays et nos intérêts ».
En ce qui concerne la sous-traitance, déplore-t-il, il n’est pas normal que les entreprises sous-traitent même leurs activités principales avant de s’interroger : « En quoi elle reste une entreprise ? » Et de poursuivre que les entreprises recourent à la sous-traitance pour éviter de payer décemment leurs travailleurs, elles contournent ainsi la loi. C’est l’occasion d’interpeller le gouvernement afin assumer ses responsabilités en rétablissant l’ordre, insiste-t-il.
Enfin, pour conclure son discours le coordonnateur est revenu sur la guerre imposée par le Rwanda et sur l’omerta de la communauté internationale, nuisant à la paix et à la sécurité des travailleurs. Il a martelé « le Congo ne partira pas ! ».
Nehemy Mwene
