Le malaise semble s’enliser entre le ministre en charge de la Justice et le corps des magistrats représenté par le Conseil supérieur de la magistrature. Pas de répit entre les deux pouvoirs. L’interdiction du ministre sur le transfèrement des détenus à prison de Makala a fini par heurter la conscience des magistrats qui estiment qu’il y a violation flagrante de la loi. Une autre manière, affirment-ils, d’installer au sein de la société congolaise, les règles de la vengeance privée et la loi du plus fort.
Malgré tout, le corps de magistrats invite ses sociétaires à poursuivre l’accomplissement des tâches de la profession dans le strict respect de la Constitution et des lois de la République pour l’émergence de l’État de droit en RDC.
Entretemps, mercredi 4 septembre dernier, les magistrats ont rejeté, dans une déclaration, les accusations du vice-ministre de la Justice, tendant à les présenter comme les premiers responsables de la tentative d’évasion à la prison centrale de Makala.
Ils considèrent que les propos de ce membre du gouvernement sont de nature à les exposer à la vindicte populaire. Au nom de tous les magistrats, ledit conseil alerte qu’avec l’augmentation exponentielle de la population et l’accroissement de la criminalité, la solution appropriée pour résorber la surpopulation carcérale à la prison de Makala tient à la fois à la construction de nouvelles prisons et maisons d’arrêt, et à l’application stricte de la loi sur la détention ainsi que celle sur le régime pénitentiaire.
Et d’insister que les arrestations et les détentions opérées par les magistrats constituent une réponse légale et idoine pour sécuriser la population. Pour le transfèrement des prisonniers à Makala, tout en reconnaissant que l’arrestation est l’exception, ils avouent que, devant la hausse de la criminalité dans la ville, les arrestations et les détentions opérées par les magistrats constituent une réponse légale et idoine pour sécuriser la population.
En attendant, la police scientifique fait état d’une tentative d’empoisonnement du bureau et de l’antichambre de ce membre du gouvernement. Plusieurs membres du cabinet ont été diagnostiqués positifs au poison. C’est qui fait croire à la thèse d’assassinat ciblant le ministre Constant Mutamba qui s’est engagé de redorer le blason terni de la justice congolaise.
Pour rappel, c’est depuis plusieurs décennies que l’appareil judiciaire ne tourne pas rond en RDC. Il lui faut une thérapie de choc pour venir à bout de ces tares qui avilissent.
La Pros.