La classe politique est toujours en ébullition. A l’Union sacrée, la situation a été aggravée depuis le dépôt, vendredi dernier, de la motion de défiance contre le Ministre d’Etat en charge des Infrastructures et Travaux publics, Alexis Gisaro. 58 députés de l’Union sacrée, pour la plupart, se sont montrés favorables au limogeage dudit Ministre par la plateforme censée le soutenir. La preuve du malaise qui couve le regroupement politique présidentiel.
Vital Kamerhe, Président de l’Assemblée nationale et membre de l’Union sacrée, a réagi avec fermeté face à cette initiative, en rejetant toute implication personnelle. Mettant les initiateurs de la motion devant leur responsabilité, il les a invités à aller ouvrir le secrétariat avant de stigmatiser un groupe de députés de l’UDPS. Le Speaker de la Chambre basse du Parlement s’est, par ailleurs, indigné qu’une initiative de telle ampleur soit prise sans en informer les sociétaires de l’Union sacrée.
Pour sa part, le Secrétaire général adjoint de l’UDPS, Daniel Aselo, a commencé par nier tout lien entre cette initiative et le parti présidentiel en indiquant qu’aucune réunion de son parti n’a décidé du départ d’un Ministre. Ce haut cadre de l’UDPS reproche ainsi à Vital Kamerhe d’exposer les partis politiques alors qu’il s’agit de Députés agissant collectivement.
Le débat qui devait se tenir dans les 48 heures qui ont suivi le dépôt de ladite motion, a été reporté sine die. C’est l’occasion qui aurait permis à chaque signataire de s’identifier ainsi on aurait su l’appartenance politique de chacun afin de tirer les conclusions.
Le MLC de Jean-Pierre Bemba aurait déjà retiré sa signature en se désolidarisant des autres signataires. Cette crise remet à flot le débat sur le changement ou la révision de la Constitution. Le Présidium de l’Union sacrée est scindé en deux groupes. Le premier a clairement réaffirmé son soutien tandis le second dubitatif, préfère attendre.
En attendant, le Président de la République a réitéré à Kalemie son souhait d’une nouvelle Constitution mieux adaptée aux réalités du pays avant d’exhorter le peuple de s’approprier cette initiative. Le Chef de l’Etat ne s’attribue, cependant, pas un clivage politique préférant s’adresser directement au peuple. Va-t-il s’engager dans ce processus sans ses alliés d’hier ou va-t-il ouvrir le cercle restreint de l’Union sacrée aux nouvelles formations politiques qui adhèrent à son entreprise ?
Autant de questions qui font craindre pour l’avenir politique de certains membres de l’Union sacrée alors qu’ils bénéficient des allégeances de ce deuxième quinquennat. La configuration de la classe politique restera la même après ? Ce qui est sûr c’est que certains leaders se trouvent déjà sur des sièges éjectables.
La Pros.