Les doléances des députés lésés après la publication du gouvernement Suminwa se trouvent désormais sur la table du Chef de l’Etat. Déjà lors de sa première rencontre avec les sociétaires de l’Union sacrée à la cité de l’Union africaine, le Président de la République avaient mis les députés devant leur responsabilité face aux nombreuses tentatives de corruption qui gangrénaient les institutions du pays. Il avait menacé de dissoudre l’Assemblée nationale en cas de flagrance. Visiblement, comme si certains députés de l’Union jaugent la patience du Chef de l’Etat en le mettant à l’épreuve.
L’investiture du gouvernement Suminwa attendue au plus tard samedi 15 juin prochain, reste hypothéquée par une centaine de députés qui promettent de faire échec en votant contre. Ils attendent de voir clair à leurs revendications qui passent par la compensation de leur absence dans ce gouvernement ou par la recomposition pure et simple de l’exécutif national.
Un peu plus de 10 jours pour la fin de cette de session de mars. Au-delà de ce délai, on devra envisager l’hypothèse d’une session extraordinaire si les députés nationaux ne parviennent pas à investir le gouvernement dans la session en cours. L’appel à une session extraordinaire a un impact financier sur le Trésor public.
Les députés qui viennent d’achever la session ordinaire ont droit aux vacances parlementaires. En cas de session extraordinaire, ils bénéficient des allocations prévues pour leur déplacement dans leurs fiefs électoraux. En plus, hormis les émoluments de la session ordinaire, ils ont droit aux primes astronomiques en dehors des autres avantages afférents à cette session extraordinaire.
Entretemps, ce sont leurs électeurs qui payent le prix de ce blocage. La République continue, d’un côté, à être gérée par un gouvernement qui continue d’expédier les affaires courantes. Il ne peut donc rien entreprendre. De l’autre côté, le gouvernement Suminwa attend toujours d’être investi avant de poser les actes de gestion. Logiquement, le Trésor public prend en charge deux gouvernements.
Par ailleurs, le gouvernement sortant attend de percevoir ses indemnités de sortie pendant que les entrants attendent leurs frais d’installation. La stabilité macro-économique peinent à résister face à ces exigences de sorties massives de fonds au bénéfice des institutions. La Banque centrale vient de réaffirmer son taux directeur à 25%. Sur le marché parallèle, le taux se négocie à 2.800Fc pour 1$Us. Mais, la tendance est à la hausse. A la moindre sortie massive de fonds, le marché parallèle va franchir la barre de 3.000Fc pour 1$Us.
En attendant, les pétitionnaires contre le gouvernement ont intensifié leur action de collecte des signatures pour s’opposer à l’investiture du gouvernement s’ils n’obtiennent pas gain de cause.
La Pros.