La Cour constitutionnelle a ouvert le jeu électoral après validation de Moïse Katumbi et de Joëlle Bile, deuxième femme présente sur cette liste présidentielle de 2023 avec Marie-Josée Ifoku. Cette haute Cour a permis de redorer les blasons de la justice congolaise au moment où certaines officines politiques prédisaient déjà l’hécatombe. Toutes les prévisions politiques avaient programmé l’invalidation de ce fils de Kashobwe avant de souhaiter voir la RDC sombrer dans l’anarchie et mettre en péril les prochaines élections.
C’est désormais le compteur à zéro. La course est relancée. La candidature unique de l’opposition est le seul moyen de faire véritablement face à la grosse machine électorale de Tshisekedi. Mais, c’est là que les Romains s’empoignèrent. Sur les 26 candidats à la présidentielle validés par la Cour constitutionnelle, un groupe tente d’en exclure un autre dans l’éventualité du choix d’un candidat commun de l’opposition.
Il est question d’être pragmatique en peaufinant des stratégies en vue de battre Tshisekedi. Le Président sortant, candidat à sa propre succession, bénéficie de plusieurs atouts et, surtout, n’organise pas les élections pour les perdre. S’y engager en ordre dispersé, c’est amoindrir ses chances.
A Lubumbashi, quatre candidats, alors présidentiables potentiels, sont apparus ensemble et évoquaient du bout des lèvres la possibilité de tenter de trouver un accord pour une candidature unique. Quatre noms qui comptent sur la scène politique congolaise : Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Delly Sesanga et Augustin Matata Ponyo. De ce quatuor qui tente de s’organiser, il faut compter l’entrée en scène de Denis Mukwege, le Prix Nobel de la paix 2018.
Candidat sans parti, il compte sur sa réputation internationale exceptionnelle qui pourrait remettre le scrutin congolais au centre des attentions de Washington, Londres, Bruxelles, Paris… Denis Mukwege n’a pas d’ancrage interne, un réel handicap.
Adolphe Muzito n’est pas associé à cette composition hétéroclite de l’opposition. La théorie développée par l’autorité du Nouvel Elan de débattre au préalable sur les différents projets de société avant de parler de la candidature unique, ne s’accorde avec celle de l’opposition.
Katumbi, après 5 mois en exil, avait été empêché de postuler. Aujourd’hui requinqué par la Cour constitutionnelle, il n’entend pas gâcher cette opportunité de 2023. Après avoir soutenu financièrement la campagne de Fayulu en 2018, il ne veut pas rééditer le même exploit cette fois-ci en faisant le lit pour quelqu’un d’autre. Dans l’optique d’une candidature unique, c’est Katumbi ou personne. Que la bataille commence!
La Pros.