L’Union sacrée ne tient qu’au bout d’un fil au regard des ambitions affichées par ses sociétaires. Ceux qui sont en dehors des institutions se battent pour leur intégration afin de mieux préparer 2028. Tandis que ceux s’y trouvent s’accrochent telle une sangsue. Le secrétaire général de l’UDPS envoie des signaux clairs en tenant en éveil la base. L’idée de l’alternance à l’UDPS n’est pas encore au rendez-vous.
Pour peaufiner les stratégies de conserver ce pouvoir chèrement acquis après plus de trois décennies de lutte, Augustin Kabuya a accepté de se délester de sa candidature de 1ervice-président du bureau définitif de l’Assemblée nationale. Près de trois mois après la prestation de serment de Félix Tshisekedi et près de deux semaines après les tractations pour la mise place du gouvernement, cap sur le 18 avril qui va consacrer le vote d’un bureau définitif de la chambre basse du Parlement.
Entre Vital Kamerhe et Christophe Mboso, l’UDPS hésite. Tel un félin, le leader de l’UNC qui constitue avec ses alliés du Pacte pour un Congo Retrouvé (PCR) la deuxième force de l’Assemblée nationale avec une centaine de députés, veut verrouiller le perchoir. Cependant, l’UDPS qui reste convaincue de continuer à jouer un rôle toujours prépondérant en 2028, voit-elle toujours dans Kamerhe un allié?
Christophe Mboso est en place pour le bureau d’âge, un moindre mal pour l’UDPS dès lors qu’il ne se montre pas très ambitieux. Pendant le premier mandat, il est resté loyal au Président de la République : un allié sûr.
L’élection du bureau définitif est à bulletin secret. La donne Jean Michel Sama Lukonde qui représente la troisième force parlementaire à l’Assemblée nationale, vient compliquer les calculs quand il faut considérer Modeste Bahati Lukwebo qui ne prend pas non plus position. Kamerhe, bien que du Sud-Kivu, n’a toujours pas jusqu’ici le soutien de l’autorité morale de l’AFDC. Tandis Jean-Pierre Bemba voit dans la création du PCR, une tentative de le mettre en minorité afin de signer son effacement politique. Le MLC aussi paraît réservé.
Le 18 avril, dans un peu près d’une semaine, va bouleverser la cartographie politique de la RDC. S’il arrivait que Kamerhe ne passe pas, la pilule sera amère dans l’Union sacrée qui risque d’enregistrer des départs. Mais, si Kamerhe est voté, tant mieux, ça ne va pas trop troubler la configuration politique. Mais, le suspense demeure entier. L’Opposition parlementaire, quant à elle, ne se manifeste pas pour l’un ou pour l’autre candidat au perchoir.
La Pros.