En République Démocratique du Congo, il n’y a pas un métier plus lucratif que la politique. Le salaire est garanti en dehors de divers avantages avant de parler des indemnités de sortie. Les plus nantis y vont pour maintenir leurs ressources financières tandis que les moins pourvus pour se renflouer les poches en vue de s’assurer les lendemains meilleurs. L’argent acquis sans beaucoup d’efforts. Question de se trouver au bon moment et au bon endroit quand tout se trame.
C’est, entre autres, pour cette raison que certains de députés de bonne foi, dénoncent le fait que les institutions épongent une bonne partie du budget national. Les dépenses en rapport avec le social de la population restent négligeables par rapport à ce que les institutions de l’Etat engloutissent en termes des frais de mission et diverses primes liées à moult fonctions avant de parler des salaires proprement dits. C’est ainsi que l’appel à la réduction de train de vie des mandataires de l’Etat est restée un vœu pieux.
Tout le monde veut siéger à l’Assemblée nationale. Les émoluments, évalués à près de 21000$, font rêver. Pour 2023, ils étaient 28 791 à avoir déposé, chacun, son dossier de candidature. Après examen de ces dossiers par la Commission électorale nationale indépendante, 4 496 dossiers ont été déclarés non conformes. Ils ne seront donc finalement que 24 295 sur la ligne de départ pour les 500 sièges à pourvoir à l’Assemblée nationale.
Cependant, dimanche 8 octobre, l’opération de dépôt de candidature pour l’élection présidentielle s’est clôturée, quant à elle, sur un tableau évalué à 17 présidentiables. D’aucuns s’interrogent sur les véritables mobiles de ces candidatures pour un seul poste à un tour. Il faut, pour ce, débourser près de 60.000$ sans compter des frais connexes liés à la préparation des dossiers, entretien de l’électorat et autres.
Il est question ici d’une élection présidentielle aux moyens financiers onéreux par rapport aux autres scrutins. Dans les conditions de voies de communications exécrables qui caractérisent la RDC, le moyen le plus utilisé reste l’avion. Pourtant, les compagnies privées, en l’absence d’une compagnie d’aviation nationale, ne sont pas à même de desservir tous les candidats.
Le 20 décembre prochain sera à coup direct. La présidentielle, les législatives, les provinciales et les communales se tiendront le même jour en un tour. Ceux qui ont tiré les leçons de 2018 ont préféré s’abstenir.
D’autres prétendants candidats à la magistrature suprême, dont Lisanga Bonganga, demandent à la CENI de prolonger la date limite afin de leur permettre de totaliser la caution exigée par la centrale électorale. Ils exigent de bénéficier de la même faveur accordée aux candidatures des législatives nationales et provinciales. Un combat d’avance perdu !
La Pros.